Chaude journée, hier, pour les parties en conflit au sein de la Setram.
L'administration, en possession d'une décision de justice qui a déclaré
«illégale» la grève déclenchée par les traminots depuis lundi 6 juillet, a fait
appel aux gendarmes qui se sont déplacés vers la station principale de Zouaghi,
où ils tenteront de débloquer la situation. Surtout, dégager la voie jusque-là
bloquée par les grévistes, et faire sortir les rames afin de les remettre en
exploitation. Mais, il fallait compter sans la détermination des grévistes qui
ont campé sur leur position, bloquant les rames au niveau de la station
principale. Les gendarmes n'ont pas eu la tâche facile et ils ont usé de toute
leur diplomatie pour éviter que la situation ne dégénère vers le pire. Car les
grévistes ont constitué un bouclier humain sur la voie afin d'empêcher toute
sortie de rames. Mais, les discussions avec les délégués des travailleurs et
les grévistes ont permis de trouver un consensus entre les parties en conflit,
remettre en exploitation les 4 rames qui ont assuré le service minimum jusqu'à
jeudi dernier, et entreprendre des négociations pour trouver une issue à cette
grève qui entame sa deuxième semaine. L'un des délégués des travailleurs nous
dira que le mouvement de grève continue, et il confirmera que le service
minimum, à l'arrêt depuis jeudi, est assuré depuis hier. «Je tiens à vous
signaler que ce ne sont pas les grévistes qui assurent le service minimum. Les
trains sont conduits par des cadres de l'administration, non habilités à
assurer cette tâche, et c'est à l'administration de prendre ses responsabilités
en cas de dégâts», indique-t-il. On apprendra aussi que des discussions
devaient être engagées dans la soirée d'hier entre les partenaires sociaux pour
essayer de réduire la tension au sein des travailleurs. «Nous insistons
particulièrement sur l'établissement d'une convention collective qui réponde
aux préoccupations des travailleurs, et l'octroi de la prime annuelle (120 %) à
généraliser pour tous les pôles de travailleurs», souligne-t-on.
Par ailleurs, des grévistes qui ont dénoncé la publication des salaires
des travailleurs sur des supports médiatiques, non sans faire remarquer que «la
transparence» de la Setram s'est arrêtée aux salaires accordés aux cadres, sans
oser rendre public le salaire des cadres dirigeants, n'ont pas caché leur souci
de devenir des victimes de représailles lorsque l'accalmie reprendra le dessus.
Interrogé à ce propos, le secrétaire de wilaya chargé des conflits sociaux
Ugta, M. Belami, nous dira que l'Union locale organise aujourd'hui une
conférence à ce propos, en présence des syndicalistes de tous les secteurs
d'activité, pour aborder la question relative aux risques de représailles
contre les grévistes ainsi que d'autres aspects du conflit en cours à la
Setram.