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Les notables des communautés ibadite et malékite ont appelé, hier lundi,
«au calme» et à «la vigilance», alors que l'armée s'est, très discrètement,
déployée à Ghardaïa où la vie reprend timidement, quelques jours après les
violents affrontements qui ont fait au total, selon un bilan non officiel, 25
morts, à Guerrara, Berriane et Ghardaïa, 22 dont certains par balles, selon un
bilan officiel. Des éléments de l'ANP ont été déployés aux côtés de la police
et de la gendarmerie nationale, dans les principaux barrages filtrants, menant
vers le centre-ville de Ghardaïa, ainsi que sur les points de communication
entre les ?ksours' de la vallée, vers Bounoura ou Daya Ben Dahoua, et même les
carrefours qui mènent vers la grande palmeraie de Ghardaïa. Les barrages
filtrants de l'ANP ont été installés, conjointement, avec la police et la
gendarmerie, dont un, au sud de Ghardaïa, au carrefour menant vers la zone
industrielle de Bounoura (sur la route de Ouargla) et vers la RN1. Un second a
été dressé, au nord, sur le CW147, près de la grande palmeraie de la vallée du
M'zab. Les services de sécurité ont renforcé, en nombre et en moyens, leur
présence dans les principales zones de tension entre les deux communautés,
mozabite et Chaambie, autant à Ghardaïa qu'à Berriane et Guerrara, là où
avaient débuté, mercredi dernier, les affrontements, avec utilisation d'armes à
feu et de cocktails ?molotov'. Dans ces trois villes du M'zab, le décor est
dantesque: des maisons incendiées, des symboles de l'Etat détruits, des
quartiers ravagés et, surtout, une population locale (mozabite et chaambie qui
ont peur l'une de l'autre) qui panse ses blessures et pleure ses morts. La
présence de l'armée et les milliers de gendarmes et policiers semblent ramener
le calme, sinon l'imposer, même si la tension est perceptible, à travers les
témoignages des représentants des deux communautés.
Par ailleurs, les arrestations continuent, toujours, ciblant des éléments soupçonnés d'être derrière ces événements, ainsi que ceux qui auraient usé d'armes à feu. Les autorités judiciaires locales ont reçu le feu vert du gouvernement pour mener des mandats de justice, et poursuivre les responsables de cette dramatique violence. Par ailleurs, les notables de la communauté ibadite du ksar de Ghardaïa ont affirmé, dans un communiqué rendu public, hier lundi, «rejeter toute forme de violence» et dénoncent les actes criminels perpétrés contre des personnes et leurs biens. Ils ont, également, appelé les citoyens à se «conformer aux décisions de l'autorité publique pour dépasser cette situation douloureuse». «Le Madjlis (conseil) des notables s'oppose, fermement, à toute atteinte à l'unité du peuple et à l'intégrité du pays», ajoutent-ils, avant d'espérer que la visite du Premier ministre, dans la région soit une «concrétisation des aspirations de la population, à vivre dans la quiétude, la sécurité et la stabilité». Ils ont, également, invité les habitants de la région à «la retenue, à la sagesse et au bon sens» Quant au Madjlis malékite, il a estimé, dans un communiqué, que les décisions énoncées par le Premier ministre, à Ghardaïa, ont été «toujours revendiquées par le conseil malikite», et a appelé les citoyens de Ghardaïa à se «conformer et à respecter l'autorité publique». Le conseil malékite a, également, invité les habitants de la région à «la vigilance, l'assiduité et à contribuer, au côté des autorités, au rétablissement de la paix et de la sécurité, dans la région». Les notables des deux communautés de Ghardaïa ont, d'autre part, condamné les actes de «violence et d'incivisme» avant d'exprimer leur attachement indéfectible aux valeurs religieuses et démocratiques du «vivre ensemble, dans le respect mutuel, en dépit des différences». |
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