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Des agents armés devaient être déployés à partir d'hier mercredi en
Tunisie pour sécuriser plages et sites touristiques après l'attentat sanglant
dans un hôtel en bord de mer, mais ces renforts se faisaient attendre dans la
région de Tunis. Juste après l'attaque revendiquée par le groupe Etat islamique
(Daech) qui a coûté la vie à 38 personnes, le gouvernement avait annoncé que la
police touristique serait armée -une première selon les autorités- dans le
cadre d'un plan «exceptionnel».
Un millier d'agents de sécurité armés doivent en outre la renforcer à partir de mercredi à l'intérieur et à l'extérieur des hôtels, sur les plages et dans les sites touristiques et archéologiques. «Nous avons commencé à déployer (les unités) et d'ici une heure des policiers armés seront dans les hôtels», a assuré en milieu de matinée à l'AFP le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Mohamed Ali Aroui. Mais à Carthage, Gammarth ou Sidi Bou Saïd, lieux prisés des touristes dans les environs de Tunis, les policiers supplémentaires promis n'étaient pas arrivés mercredi matin, ont constaté des journalistes de l'AFP. Les responsables de la sécurité «sont occupés à dispatcher (les renforts), à Hammamet (station balnéaire au sud de Tunis)» et ailleurs, a assuré M. Aroui. «Mon œil qu'ils vont venir», lâchait, désabusé, le gardien d'un établissement 5 étoiles de Gammarth à propos des renforts, reflétant les interrogations de nombreux Tunisiens quant aux capacités des forces de l'ordre à sécuriser les sites. Vendredi, le tireur, identifié comme un étudiant tunisien de 23 ans se nommant Seifeddine Rezgui et armé d'une kalachnikov qu'il avait cachée dans un parasol, a ouvert le feu sur des vacanciers sur une plage et au bord des piscines de l'hôtel Imperial Marhaba à Port El Kantaoui, au sud de Tunis. Selon des témoignages, l'assaillant a pu déambuler sur la plage, au bord des piscines et dans l'hôtel pendant plus de 30 minutes avant d'être abattu par les forces de l'ordre. Trente-huit personnes ont péri et 39 ont été blessées dans cet attentat djihadiste, le plus sanglant que la Tunisie ait jamais connu. La grande majorité des victimes sont des touristes britanniques. Les chefs de la sécurité du pays «n'avaient jamais pensé que cela devait se faire sur les plages», a reconnu le président tunisien Béji Caïd Essebsi, ajoutant que si des «défaillances» étaient avérées, «des sanctions seront prises immédiatement». L'attentat est intervenu trois mois après celui, également revendiqué par l'EI, du musée du Bardo à Tunis, où 22 personnes (21 touristes étrangers et un policier tunisien) ont été tuées. Mercredi, 34 des 38 corps avaient été identifiées, selon le ministère de la Santé, dont 26 Britanniques. L'identification prend du temps, ont expliqué les autorités, car les victimes étaient en maillot de bain au moment de l'attaque, sans aucun papier sur elles. Un avion militaire transportant huit dépouilles britanniques a décollé mercredi de l'aéroport militaire de Tunis, ont constaté des journalistes de l'AFP. D'autres rapatriements sont prévus dans la semaine, a indiqué l'ambassade de Grande-Bretagne. Londres, qui paye un très lourd tribut, a dépêché sur place des agents de Scotland Yard pour participer à l'enquête. Selon les dernières informations des autorités tunisiennes, l'auteur de l'attentat s'est formé au maniement des armes en Libye, pays livré au chaos et séparé de la Tunisie par une frontière poreuse. «Il s'avère qu'il est allé en Libye de manière illégale. Il a été formé (au maniement des armes) à Sabratha», à l'ouest de Tripoli, a déclaré mardi à l'AFP le secrétaire d'Etat chargé de la sûreté nationale, Rafik Chelly. D'après M. Chelly, l'assaillant se trouvait en Libye en même temps que les deux auteurs de l'attentat perpétré contre le musée du Bardo. Il se peut que les trois jeunes gens se soient connus dans le même camp et aient été formés ensemble mais il n'est pas possible de le confirmer dans l'immédiat, selon le secrétaire d'Etat. |
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