
Les marchands informels de la rue Didouche Mourad (ex-rue de France), qui
ont été empêchés par la police, depuis jeudi dernier, d'installer leur commerce
habituel dans cette rue, qu'ils squattaient depuis des années, ont organisé,
hier, un sit-in devant le cabinet du wali pour lui demander de leur trouver une
solution et les «caser» quelque part, disent-ils. «Car nous ne voulons pas être
des harragas et traverser la méditerranée, au risque d'être dévorés par les requins,
nous considérons que nous avons droit à ce pays où nous voulons vivre, y
activer et y mourir de mort naturelle si possible», selon leur représentant, M.
Amine. «Nous avons tous des familles, avec femme et enfants à charge et tout ce
que nous demandons c'est de nous permettre de les nourrir et de vivre
dignement, sans plus», clamera-t-il. Et de poursuivre, que «nous comprenons
très bien le souci des autorités locales de préserver le nouveau réaménagement
de la rue Didouche Mourad, la plus commerçante de la ville des ponts et qui le
sera davantage parce que désormais piétonne, mais nous ne voulons pas être les
dindons de la farce de ce changement. Et cela, en considération, entre autres,
que nous sommes pour la plupart originaires de cette prestigieuse rue ou artère
de la ville», signalera-t-il. «C'est ce que nous allons faire savoir au wali»,
dira-t-il. Et d'expliquer «on a entendu trop parler de marchés de proximité
coûtant des milliards, qui sont destinés à recevoir les vendeurs informels et
régulariser leur situation, mais on ne voit rien venir», se désole notre
interlocuteur. «Et les places dans quelques marchés déjà réalisés ont été
distribuées à des connaissances», affirme-t-il. Tout en reconnaissant qu'«il
est vrai qu'auparavant nous avons été affectés au marché du ?polygone', mais
l'opération à fait chou blanc car ce marché est situé en plein zone
industrielle de Boussouf, éloigné des centres d'habitations, avec un manque
criard de sécurité et de transport et qui plus est, isolé de tout». Cependant,
indiquera-t-il, «nous déclarons accepter tout emplacement de locaux dans des
marchés de proximité ou autres, à condition qu'il ne soit pas dans un endroit
qui se caractérise par l'isolement et où règne l'insécurité». En fin de
matinée, et en l'absence du chef de l'exécutif, une délégation des
protestataires a été reçue par le chef de cabinet du wali, qui les a orienté
vers «le président de l'APC de Constantine, seul habilité à trancher dans ce
cas précis», leur fera-t-il observer.