
Comme annoncé dans
notre édition d'avant-hier, des centaines de «patriotes» ont tenté, hier lundi,
de marcher sur la capitale à partir de Boufarik et en empruntant l'autoroute
reliant Blida à Alger. Déjà dimanche en fin d'après-midi et hier durant toute
la matinée, ils sont venus qui par bus, qui par taxi, qui par véhicule
personnel. Ils se sont rassemblés durant toute la matinée puis ont tenté
d'entamer leur marche mais ils en ont été vite dissuadés par l'impressionnant
dispositif mis en place par les services de sécurité. Selon des témoignages
recueillis sur place, plusieurs ex-patriotes auraient été arrêtés puis relâchés
par les services de sécurité. Certains affirment être restés durant toute la
nuit au niveau du commissariat, auditionnés puis relâchés vers 9 heures du
matin. Finalement, et après plusieurs tentatives de passer à travers les
mailles du filet tissé par les agents de l'ordre, les patriotes, désabusés et
en colère, se sont dirigés vers ?Haouch Gros', lieu emblématique de la
résistance des Algériens aux terroristes durant la décennie de feu. Certains
patriotes ont été raccompagnés vers les arrêts de bus pour repartir chez eux,
les autres, retenus grâce à la sagesse de leurs représentants, ont évité la
confrontation avec les services de sécurité qui étaient déterminés à les
empêcher d'arriver à l'autoroute. Pour rappel, les patriotes réclament une
retraite ?honorable', des droits sociaux en contrepartie de leurs sacrifices et
le droit à la retraite proportionnelle exceptionnelle pour tous ceux qui ont
porté les armes contre les terroristes, même pour une courte durée et non 7 ans
et demi comme décidé par les membres de la commission mixte qui ont planché sur
le sujet. Enfin, les représentants des patriotes affirment qu'ils sont
déterminés à continuer leur protestation par tous les moyens afin de faire
entendre leurs voix et obtenir leurs droits : une retraite de 24.000 DA, et pas
de seuil minima pour en bénéficier.