|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
Il faut mettre en
place une nouvelle vision et un plan de développement, endossé en conseil des
ministres, pour intégrer au plus vite l'Algérie dans l'économie mondiale en
mettant en valeur nos avantages compétitifs, c'est là le seul moyen d'exporter
autre chose que de la matière fissile », a estimé hier sur les ondes de la
Chaîne III de la radio nationale le président de l'Association nationale des
exportateurs algériens (Anexal), M. Ali Bey Nasri.
Explicitant sa pensée, l'invité de la radio a souligné la nécessité de « donner de l'importance aux secteurs compétitifs pour dégager une compétitivité destinée à l'export, étudier les moyens de densifier le tissu industriel national, et surtout ne pas négliger l'agriculture qui est un créneau très porteur si on veut faire de l'exportation ». « Il faut mettre à plat tout l'arsenal législatif et réglementaire qui gère le commerce extérieur et reprendre tout à zéro, à l'occasion de la conférence nationale sur le commerce extérieur qui se tient les 30 et 31 mars au Palais des Nations à Alger », a expliqué M. Nasri en ajoutant que l'Algérie « doit réfléchir à une nouvelle stratégie pour dépasser son handicap majeur de pays non exportateur ». « Dix opérateurs seulement réalisent 85% de nos exportations », a alerté le président d'Anexal, mettant en exergue ce qu'il a appelé « des solutions algériennes en tenant compte de la réalité du terrain ». Chiffres à l'appui, l'invité de la Chaîne III parlera de 454 exportateurs dont 10% seulement réalisent 85% des exportations hors-hydrocarbures, « cela est une aberration symptomatique de notre impuissance à aller vers les marchés étrangers », a-t-il relevé. S'appuyant sur l'exemple de la Turquie qui enregistre plus de 140 milliards de dollars d'exportations chaque année, avec 25 zones franches tournées vers le marché extérieur, Ali Bey Nasri a estimé que l'Etat « doit se mettre derrière l'entreprise, premier maillon dans la création de la richesse, quitte à copier le modèle des pays qui ont réussi dans ce domaine ». La mise en garde de la Banque d'Algérie « doit être prise au sérieux et nous faire prendre conscience de la nécessité d'aller vers le marché extérieur pour éviter l'asphyxie », a encore alerté le président d'Anexal non sans insister sur « l'urgence d'aller vers l'élaboration de nouveaux textes plus audacieux pour redonner confiance à l'entrepreneur algérien ». Le Conseil de la monnaie et du crédit « doit absolument revoir sa copie », selon Ali Bey Nasri pour qui l'Etat « a pour devoir d'accompagner et soutenir les entreprises algériennes qui veulent faire de l'exportation ». « Il est grand temps de limiter les importations pour protéger certaines de nos filières via l'instauration des licences d'importation », a rappelé le président d'Anexal donnant quelques chiffres illustrant le déficit de la balance commerciale. Rebondissant sur la conférence nationale sur le commerce extérieur qui se tiendra à la fin du mois en cours, l'invité de la radio a expliqué qu'un plan sera dégagé à l'issue de cette conférence, articulé autour de trois axes que sont la nécessité de dégager une nouvelle vision pour voir comment intégrer l'économie algérienne dans le circuit mondial, la promotion, la diversification et le développement de nos exportations comme recommandé par la tripartite de 2011 et 2014, connaître les marchés cibles, et surtout réfléchir à de nouveaux accords commerciaux, notamment dans le créneau agroalimentaire, avec les pays subsahariens et africains. « L'année 2014 s'est clôturée avec une facture de près de 60 milliards de dollars d'importations », a rappelé Ali Bey Nasri, « sans compter la facture des importations des services qui s'élève à 12 milliards de dollars contre une exportation de près de 3 milliards de dollars et près de la même somme pour ce qui est des exportations hors hydrocarbures », a-t-il conclu. |
|