L'ouvrier de 39 ans de l'entreprise italienne Condotte chargée de la réalisation du tronçon de la double voie ferrée électrifiée du train de grande vitesse LGV Oued Tlélat - Tlemcen, qui est entre la vie et la mort, suite à une électrisation due à une chute d'un câble aérien de 60.000 volts sur le plateau d'un camion semi-remorque lors de chargement de panneaux métalliques de coffrage à l'aide d'une grue mobile pneumatique.

Selon une source digne de foi, face à la gravité des multiples brulures subies par la victime, les responsables italiens de Condotte ont décidé de l'évacuer vers Paris pour des soins intensifs. « Le passage d'une grande intensité de courant dans le corps de la victime lui a provoqué de violentes contractions musculaires et a touché le système nerveux (sidération neurologique), respiratoire (tétanisation des muscles respiratoires) et circulatoire (perturbation de l'afflux sanguin vers le cœur). Des complications neurologiques transitoires peuvent se manifester sous forme de convulsions, de paralysie partielle, d'hémiplégie », a relaté à notre journal, mercredi dernier, une source médicale. Il faut rappeler que ce tragique accident de travail qui s'est produit, le 28 février 2015 à 11h 15 mn, au chantier de construction du viaduc PK 123 au lieu-dit Zediga, dans la commune d'Amieur (daïra de Chetouane), a provoqué le décès du conducteur de la semi-remorque, âgé de 39 ans, originaire de Sidi-Abdelli (daïra de Bensekrane).

Tandis qu'un autre travailleur qui se trouvait sur le plateau du camion a été lui aussi électrisé et éjecté du plateau, ce qui lui provoqua de multiples fractures. Heureusement, ses jours ne sont plus en danger. Selon des sources proches de l'enquête, le conducteur de la grue du prestataire externe « Afrique levage Algérie », ayant provoqué ce drame, n'avait que trois jours de recrutement sur ce chantier. Si ce geste de prise en charge par Condotte du travailleur dont les lésions se sont aggravées rapidement, a été très apprécié par les personnels de différentes catégories socioprofessionnelles, à la base de vie de Condotte de Saf-Saf, tout le monde est très choqué. « Encore un drame insupportable ! Les accidents du travail se multiplient ces derniers temps, et c'est le troisième accident mortel survenu à Condotte. Les travailleurs sont dans une angoisse terrible, et vraiment ils ont peur pour leur sécurité, car ils ne sont et ne seront jamais à l'abri d'un accident de ce type », a déploré un ouvrier de Condotte tout désemparé, soulignant son incompréhension face aux conditions a priori pénibles du travail et l'absence de consignes de sécurité sur les chantiers de construction de viaducs de Condotte. « Perdre ses collègues, c'est ce qu'il y a de pire dans la vie. Je suis sûr que l'entreprise va réagir et mettre tout en œuvre pour que de tels accidents ne se reproduisent plus », a-t-il ajouté.