On croyait le lien scellé, entre le commissariat de la manifestation
«Constantine capitale de la culture, 2015» et le mouvement associatif local,
pourtant ce chantier encore voilé ne semble pas avoir livré toutes ses
incertitudes et ses louvoiements. «C'est plus compliqué que la gestion
matérielle des projets en cours de réalisation, et c'est l'un des facteurs les
plus importants dans la synergie socioculturelle qui doit prévaloir durant
toute la manifestation», relèvent des représentants d'associations de la
société civile à propos du maillon, jugé faible, de la représentativité de la
société civile dans la chaîne d'accueil et de célébration de la fête sur une
longue période de 12 mois. Le commissariat de la manifestation annonce une
rencontre, une autre, qui se tient aujourd'hui à 14 heures au CNFPH, avec les
représentants des associations de la société civile, dans le but évident de
trouver un partenaire avec lequel il est possible de composer pour impliquer la
population constantinoise dans la préparation de cette fête d'intérêt national,
certes, mais où elle est la première concernée.
Sans aucun ordre du jour préétabli, du moins si l'on se fie aux termes de
l'invitation au ton laconique destinée à la presse, cette rencontre fait déjà
des mécontents au sein de l'autre partie de la société civile, puisqu'elle en a
de nombreuses facettes, celle là qui a déjà tracé en 2014 une feuille de route
lors d'une précédente réunion de même vocation. Est-ce une mise en veilleuse de
l'accord conclu avec la société civile au niveau de l'APC de Constantine en
présence de plusieurs représentants des associations et des élus locaux ? Tout
porte à le croire, et cette thèse de «rupture de passerelles» entre les deux
parties, conglomérat d'associations et officiels en charge de la gestion de la
manifestation, se renforce par le fait que les consultations mutuelles ont
cessé de fonctionner depuis quelque temps déjà, comme on l'apprend de la bouche
même de l'un des représentants de ces dernières associations ayant paraphé
l'accord en question. La rencontre de cet après-midi est, donc, bel et bien
sujette au placement de nouveaux acteurs de la société civile dans le décor
préparatif de l'évènement, sous réserve d'efficacité dans l'initiative qui
manquait à leurs prédécesseurs et qui a constitué un alibi essentiel pour les
mettre de côté. Serait-on sérieusement à la recherche d'une société civile
forte de ses propositions et de son ancrage populaire ? Certains parmi les
représentants des associations qui prennent part à la rencontre de cet
après-midi au CNFPH montrent une forte détermination de «s'associer corps et
âme» dans les préparatifs de la manifestation, il s'agit de prouver qu'«il
existe encore des hommes à Constantine», tiendra-t-on à le faire entendre.
Sursaut d'orgueil ou encore un coup d'épée dans l'eau ? On ne tardera pas à le
savoir.