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Le secteur productif actuel est-il apte à accueillir l'innovation et
booster l'entreprise vers le haut ? Pas sûr, estiment certains experts dans le
domaine. D'autres disent : oui, mais... Pourquoi ?
C'est lors de la journée d'étude sur l'innovation et les PME, organisée jeudi à la chambre de commerce et d'industrie de l'Oranie (CCIO), en préparation du 3ème forum national de l'innovation et compétitivité des PME (FNICPME3), prévu du 22 au 25 mars prochain, que les participants, universitaires et jeunes entrepreneurs, ont donné, chacun selon son évaluation du terrain, leurs avis sur la question. Pour les jeunes qui s'apprêtent à devenir entrepreneur, l'environnement de la PME reste un domaine encore méconnu, et qui nécessite une banque de données fiable afin de se projeter dans le futur. Pour les quelques jeunes universitaires et opérateurs économiques qui étaient présents à cette rencontre, il faut garder espoir pour avancer. " La journée a été une occasion pour récolter les informations sur ce qui est fait en matière d'innovation, comment ce concept est-il perçu en Algérie et quels sont les produits qui ont été brevetés ", nous dira ce jeune entrepreneur, venu tâter le terrain de l'innovation. Pour un autre étudiant, inscrit en doctorat de chimie, " ce qui a été dit sur l'innovation fait rêver, et avec ce rêve, je voudrais réaliser une entreprise en fonction de ma spécialité ". Quant à Mme Guenachi Khadidja, directrice du laboratoire sciences des risques industriels, technologiques et environnementaux, elle considère que tout le problème de l'Algérie réside dans la mise en œuvre des mécanismes de réalisation d'un projet. Elle dira, " Le problème de l'Algérie n'est pas un problème d'investissements, ce n'est pas un problème de moyens, ni un problème de pouvoirs publics. Le rôle de l'Etat est de mettre en place un dispositif légal et un budget. Sur ce plan, l'Algérie a fait des efforts considérables. Après, il y a tous les mécanismes de mise en œuvre du processus qui font que cette stratégie réussisse ou échoue. Il faut aussi la bonne foi d'abord, la volonté de faire et la volonté de réaliser ". Un autre avis sur la question de l'innovation et le développement de l'entreprise vient, cette fois-ci, d'un chercheur à l'université de l'USTO. Le Pr Berrached Noureddine, directeur du laboratoire de recherche du système intelligent, responsable de la formation master et doctorat en systèmes intelligents et robotique à l'USTO, présent à cette rencontre, ne se montre guère optimiste. Il considère que " l'innovation est un aboutissement. Il ne peut pas être un objectif à court terme. Pour arriver à l'innovation, il faut d'abord une production qui répond à des objectifs bien déterminés. Ces objectifs peuvent être des besoins immédiats, des besoins économiques ou financiers. Qui va réaliser cette production ? A la base et au centre de tout ça, c'est les ressources humaines qu'il faut valoriser. Un pays a besoin d'une stratégie pour pouvoir se projeter ". Ce chercheur regrette, cependant, que la matière grise n'est toujours pas valorisée en Algérie, arguant que c'est l'étranger qui profite le plus des cerveaux algériens qui, pour des problèmes bureaucratiques, fuient à l'étranger. |
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