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Dimanche 20 décembre 2020, le
président de la République, de son lieu d'hospitalisation en Allemagne, dans un
grand hôpital spécialisé, instruit le Premier ministre de présider, sans délai,
une réunion avec le Comité scientifique de suivi de l'évolution de la pandémie
du Coronavirus pour choisir le vaccin adéquat anti-Covid
19 et de lancer la campagne de vaccination dès janvier 2021.
De la teneur de ce tweet, car le président de la République a communiqué par le biais de son compte twitter, on relève un certain agacement dans la gestion de cette grave et importante question de l'acquisition du vaccin contre la Covid-19. Ce sentiment apparaît nettement à travers l'usage de cette locution adverbiale « sans délai », dont les synonymes sont : immédiatement, sur-le-champ, tout de suite, toutes affaires cessantes. Il faut prendre une décision, assez de tergiversations, c'est l'objet du tweet du président de la République. On peut déduire que le président de la République, de son lieu d'hospitalisation en Allemagne, n'était nullement satisfait de la lenteur dans les actions du gouvernement, notamment du ministre en charge de la Santé, pour l'acquisition du vaccin contre la Covid-19. Ce sentiment apparaît clairement dans la réunion présidée par le Premier ministre, tenue le lendemain ; le lundi 21 décembre 2020 au siège de la Primature - à contrario et en l'absence des directives du président de la République, cette réunion n'aurait jamais été tenue à cette date - ; et à laquelle ont participé les ministres en charge des Affaires étrangères, de la Santé, des Transports, de l'Industrie pharmaceutique, de la Réforme hospitalière ainsi que le président de l'Agence nationale de sécurité sanitaire, les membres du Comité de suivi de l'évolution de la pandémie du Coronavirus et les représentants du ministère de la Défense nationale. Donc, nos chers et compétents hauts cadres de la Nation en charge des affaires publiques, notamment de ce dossier sensible de sécurité sanitaire, se sont « oubliés ». Et, il a fallu les directives fermes du président de la République pour qu'ils réagissent immédiatement, comme s'ils avaient subi un électrochoc. L'injonction du président de la République, fort compréhensible, devant la passivité des autorités publiques concernées pourrait être en relation avec les déclarations faites le jeudi 19 novembre 2020 par le ministre en charge de la Santé. En effet, il a indiqué avoir reçu les ambassadeurs et les responsables des laboratoires des pays producteurs du vaccin contre la Covid-19, afin d'étudier les modalités d'importation de ce vaccin ; ce qui suppose que l'Algérie a déjà passé des pré-commandes et effectué les virements bancaires y afférents ; tout en précisant « indépendamment de son prix », car « protéger la santé des citoyens n'a pas de prix ». Mais, elle a un coût. Et, le président de la République a déclaré le 31 mars 2020 être prêt à mettre sur la table un milliard de dollars US pour combattre la Covid-19. Or, du jeudi 19 novembre au 20 décembre 2020, date des directives sans équivoque du président de la République, un mois s'est écoulé sans qu'aucune action concrète n'ait été prise pour l'acquisition du vaccin contre la Covid-19. Il a fallu l'ordre du président de la République pour que l'administration agisse. Le jeudi 31 décembre 2020, soit douze (12) jours après la sommation du président de la République, le ministre en charge de la Communication et porte-parole du gouvernement a affirmé que le ministre en charge de la Santé a annoncé la signature d'un contrat de gré à gré avec un laboratoire russe pour l'acquisition du vaccin contre la Covid-19. Le mercredi 06 janvier 2021, le porte-parole du Comité de suivi de l'évolution de la pandémie du Coronavirus a déclaré la prise en cours de toutes les mesures pour réussir la campagne de vaccination qui va durer plusieurs mois, en précisant « logistiquement, nous sommes prêts ». Le samedi 9 janvier 2021, le porte-parole du Comité de suivi de l'évolution de la pandémie du Coronavirus a souligné que l'Algérie ne s'est pas limitée à un seul vaccin contre la Covid-19, sans, cependant, donner une indication ou précision sur ces autres vaccins choisis ou en cours de choix, sur la quantité à acquérir ou la date prévue de leur acquisition. Le flou complet dû au recours à la langue de bois. Le dimanche 10 janvier 2021, le ministère en charge de l'Industrie pharmaceutique a annoncé l'enregistrement du vaccin GAM-COVID-Vac (Sputnik V) par l'agence nationale des produits pharmaceutiques. Le lundi 11 janvier 2021, le porte-parole du Comité de suivi de l'évolution de la pandémie du Coronavirus a annoncé que la réception du premier lot du vaccin russe contre la Covid-19, Sputnik V, est imminente : « ce sera probablement demain (le 12 janvier 2021) ou après-demain (13 décembre 2021) », en ajoutant, que la campagne de vaccination sera lancée dés la réception du vaccin. Il a également souligné : « qu'en plus du vaccin russe, les approvisionnements vont être variés », en citant le vaccin développé par l'université d'Oxford avec le groupe pharmaceutique suédo-britannique AstraZeneca. Il est utile de préciser que le vaccin AstraZeneca-Oxford présente les deux avantages suivants : il est peu cher (2,70 Euros la dose - la Commission européenne l'a négocié au prix de 1,78 Euros la dose - alors que la dose du vaccin Sputnik V coûte environ 8,70 Euros, et peut être conservé à la température d'un réfrigérateur, soit entre 2 et 8 degrés. Donc, il est facile à stocker. La vaccination comprend deux (2) doses espacées jusqu'à douze (12) semaines, L'Europe a acheté 300 millions de doses de ce vaccin et le Royaume-Uni a été le premier pays à avoir administré, le 4 janvier 2021, la première injection de ce vaccin. Ce vaccin a été, aussi, validé par l'Inde et l'Argentine. La déclaration du porte-parole du Comité de suivi de l'évolution de la pandémie du Coronavirus sur la date de réception du vaccin Sputnik V, a fait réagir promptement, soit le même jour (11 janvier 2021), le ministère en charge de la Santé qui a recadré ce responsable. En effet, ledit ministère a précisé que l'arrivée du vaccin contre la Covid-19 est programmée pour le mois en cours, donc ce n'est plus le 12 ou le 13 janvier 2021 ; et s'engage à informer les citoyens dès sa réception. En langage clair, le ministère en charge de la Santé ne connaît pas encore la date d'arrivée du premier lot de 500 000 doses du vaccin Sputnik V. De ce qui précède, quelques observations s'imposent : 1- Du vaccin Sputnik V : Ce vaccin est passé par les étapes des essais pré-cliniques avec des expériences sur différents types d'animaux, dont deux (2) types de primates. C'est la procédure habituelle et courante des essais pré-cliniques. L'achèvement des essais cliniques (phases 1 et 2) a eu lieu le 1er août 2020. Ledit vaccin a reçu le 11 août 2020 le certificat d'enregistrement du ministère russe de la Santé. Le vaccin Sputnik V a été développé par le Centre national d'épidémiologie et de microbiologie Gamaleya. Il est à relever que le nom de ce centre rend hommage au scientifique russe Nicolay Fyodorovitch Gamaleya, né le 17/02/1859 et décédé le 29/03/1949, pionnier de la microbiologie et de la recherche sur les vaccins dans l'ex-URSS. En Russie, 800.000 personnes ont été vaccinées, selon une déclaration faite début janvier 2021 par le ministre russe de la Santé Mikhail Mourachko. Quant à Arseni Palaguine, Le porte-parole du fonds souverain russe (RDIF) qui a financé le développement du vaccin Sputnik V, il a indiqué que 1,5 million de personnes dans le monde se sont fait administrer le vaccin Sputnik V, sans donner de détail sur la répartition du nombre de personnes vaccinées par les différents pays qui ont acheté le vaccin russe. Le vaccin Sputnik V doit être conserve à moins 18 degrés, au minimum, dans sa forme liquide. Le développement d'une version en poudre est en cours. La protection (réponse immunitaire) de ce vaccin n'a pas été encore fixée. Il est prévu qu'elle le soit au cours du deuxième trimestre de l'année en cours. Le vaccin est administré en deux (2) injections entièrement différentes. Les 500 000 doses achetées par notre pays comprennent-elles les deux (2) doses, dans ce cas 250 000 personnes seront vaccinées, ou uniquement la première dose, en attendant d'acquérir la deuxième dose. La question reste posée. Le vaccin, conservé à moins 18 degrés, doit être détruit, avec toutes les précautions d'usage, s'il a été décongelé et non administré. Les effets secondaires recensés sont une douleur au point d'injection, une hyperthermie, des céphalées, une asthénie et des douleurs musculaires et articulaires. Les premières vaccinations devraient être effectuées dans des établissements de santé capables de gérer une réaction d'hypersensibilité immédiate grave. Les personnes vaccinées devraient être gardées en observation durant quinze (15) minutes. 2- L'homologation par l'OMS : L'Organisation Mondiale de la Santé a homologué le 31 décembre 2020 un seul vaccin, celui de PfizerBionTech, et ce dans le cadre de la procédure pour les situations d'urgence. Le vaccin PfizerBionTech a été considéré par l'OMS comme répondant aux critères d'innocuité et d'efficacité indispensables établis par cette organisation, et que les avantages de l'utilisation de ce vaccin pour faire face à la Covid-19 l'emportaient sur les risques potentiels. 3- le retrait des politiques : Dans les autres pays, ce sont les politiques (Premier ministre, ministre de la Santé, porte-parole du gouvernement) qui annoncent à la population le ou les vaccins choisis, le nombre de doses achetées, les étapes de l'inoculation du vaccina, la date du début de la vaccination, les personnes prioritaires au vaccin?etc. En Algérie, les politiques se font discrets depuis le 31 décembre 2020, et ils envoient des cadres pour faire des annonces sur cette grave question de sécurité sanitaire. Ce retrait des politiques ne s'explique pas dans ces circonstances graves de la pandémie du Coronavirus. Existent-ils des tensions ou des désaccords sur l'acquisition du vaccin. L'Algérie maîtrise t-elle la chaîne du froid de la réception, au stockage jusqu'à l?inoculation du vaccin de ce vaccin qui doit être conservé à moins 18 degrés, c'est-dire en mode congélation. Et, une fois décongelé, il doit être administré ou détruit. En tout état de cause, il appartient à ces politiques, notamment le Premier ministre, le ministre de la Santé et le ministre en charge de l'Industrie pharmaceutique de se faire vacciner les premiers, avec le vaccin Sputnik V tout en accordant à cette opération une large médiatisation. Et, ce pour éviter toute éventuelle appréhension sur ce vaccin. 4- Une maîtrise complète de la chaine de froid : La réception, le stockage, le transport, la répartition et la distribution du vaccin Sputnik doit respecter scrupuleusement les impératifs de sa conservation dans une basse température de moins 18 degrés. Ce pourquoi toutes ces étapes doivent entre suivis par les 8 000 centres de santé répartis à travers le pays, entre polycliniques, les centres de santé de proximité et les salles de soin qui ont été dédiés par le ministère en charge de la santé à l'opération de vaccination. Il faudrait s'assurer que lesdites structures disposent effectivement de moyens de conservation de ce vaccin à une basse température (moins de 18 degrés). De même, une extrême vigilance doit être accordée lors du transport de ce vaccin de l'Institut Pasteur d'Alger vers les centres de wilaya puis vers les centres de vaccination. La chaîne de froid ne doit jamais être interrompue (conservation à moins 18 degrés). Et, tout vaccin Sputnik V qui serait décongelé et non inoculé doit être impérativement détruit. Enfin, une délégation officielle a entamé une visite de travail en Afrique du Sud. Ce pays connait l'émergence d'un variant du Covid-19 connu sous le nom de 501Y.V2, une souche plus contagieuse qui inquiète les scientifiques. Il serait judicieux, dans le cadre du principe de précaution, de s'assurer que les membres de cette délégation n'aient pas été infectés par ce variant sud-africain du Covid-19, avant de les laisser circuler librement. *Ex-magistrat militaire |
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