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Depuis le début de l'année, les Oranais, habitués de voir de plus en plus
de Subsahariens squattant les rues et les artères d'Oran, se disent surpris de
les voir disparaître du paysage. 201 réfugiés nigériens vivant clandestinement
ont été reconduits aux frontières lors d'une vaste opération menée par les
autorités locales.
Cette décision n'est pas fortuite mais fait suite à une demande officielle formulée par les autorités du Niger. Ces migrants, en majorité des femmes et des enfants, vivaient de mendicité, une situation devenue de plus en plus difficile à la fois pour ces réfugiés et pour les riverains. Ce spectacle désolant était vécu tous les jours au niveau de plusieurs carrefours et quartiers d'Oran, à proximité d'établissements scolaires, de mosquées, dans le quartier de Médina Jedida, près des gares routières et des stations de taxis. Dans les alentours de l'école Cherfaoui et sur le long du boulevard BenabderrezaK, des enfants en bas âge accompagnés de leurs mères ont élu domicile pour s'adonner à la mendicité. Des cas qui peuvent être à l'origine de nombreux accidents de la route. Certains habitants soucieux des conséquences que peut générer ce fléau avaient lancé plusieurs appels aux pouvoirs publics pour que des mesures urgentes soient prises afin d'éviter l'irréparable. Après avoir fui dans un premier temps le centre d'accueil de Boufatis, les Subsahariens, représentés principalement par des Nigériens et des Maliens, devaient être transférés vers la zone industrielle de Hassi Ameur. Les services de la wilaya d'Oran avaient, rappelons-le, retenu un camp d'accueil pour les abriter. Une action qui n'a pas abouti puisque les Subsahariens ont de nouveau investi les quartiers de la ville comme les alentours de la gare routière de Yaghmoracène. Ces réfugiés ont pénétré par la frontière algéro-nigérienne, passent par Tamanrasset puis Ghardaïa pour enfin atterrir à Oran. Une ville que ces réfugiés considèrent comme un lieu idéal pour survivre même s'ils utilisent parfois la mendicité qui reste pour eux la seule alternative pour nourrir leurs enfants. Certains se sont même installés dans des habitations de fortune dans le quartier d'El Hassi. Toutefois, ce phénomène n'a pas été sans susciter la réaction des habitants notamment durant les derniers mois de l'année 2014 où le phénomène de la mendicité à travers les rues d'Oran a pris de l'ampleur. Face à l'anarchie, plusieurs actions ont été menées dont celle entamée par la direction de la santé. Une vaste campagne de prise en charge des ressortissants nigériens a été lancée en décembre dernier par l'établissement de santé de proximité public EPSP de Hai Bouamama. Celle visant à améliorer la prestation et surtout à développer l'action de proximité a ciblé plus de 200 Nigériens. Les initiateurs avaient mobilisé plusieurs bus pour assurer leur transport depuis El Hassi vers l'établissement en question. Les auscultations médicales ainsi que la vaccination ont concerné enfants et adultes. Les équipes médicales ont procédé à la vaccination des enfants non ou mal vaccinés avec la mise en place d'un calendrier vaccinal. En plus de la prévention, le personnel de l'EPSP a dû faire également dans la sensibilisation des familles contre les différentes maladies qu'ils peuvent contracter. La vaccination a concerné les femmes enceintes avec des tests pour détecter d'éventuelles maladies à l'exemple du VIH sida, des radios pour repérer des pathologies comme la tuberculose. Des carnets de santé ont été délivrés aux familles, apprend-t-on auprès de la responsable de la communication à la direction de la santé. Par ailleurs, l'opération de regroupement lancé vers la fin du mois de décembre a été favorablement accueillie par les habitants. Seuls les Nigériens ont été concernés par ce rapatriement vers leur pays. L'opération a été menée par la police, la gendarmerie, la DAS, les bénévoles du CRA et du SAMU. Selon le premier responsable du CRA à Oran, maître Benmoussa, on saura que cinq autocars en plus d'un camion pour les effets personnels ont été mobilisés pour assurer le transport des migrants vers le camp de Tamanrasset. Deux bénévoles du CRA, des équipes médicales ont aussi accompagné cette caravane laquelle a été accueillie par les responsables locaux. Toutes les mesures ont été prises pour accueillir les ressortissants nigériens dans de bonnes conditions avant leur rapatriement. L'Algérie a reconduit en à peine un mois plus de 1800 migrants clandestins nigériens dans leur pays, en grande majorité des enfants et des femmes. Au total, quelque 3.000 migrants sans emploi et qui vivent malheureusement de mendicité devraient être rapatriés d'Algérie, avait expliqué, fin novembre, le Premier ministre nigérien. |
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