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La secrétaire générale du Parti des travailleurs
(PT), Louisa Hanoune, continue d'étonner les observateurs à cause de ses
nouvelles positions pour le moins surprenantes pour une « trotskiste » dont «
l'idéal » est d'être constamment du côté du peuple. C'est le cas notamment, hier,
lors d'une conférence de presse organisée au siège de son parti à Alger.
Cette « sortie » de Mme Hanoune coïncide, faut-il le souligner, avec la campagne lancée récemment par les tenants du pouvoir qui ont actionné tous leurs relais (médias publics et parapublics, hommes politiques, associations, experts acquis à la cause) pour convaincre du « bien-fondé » de la démarche. Contre toute attente, Louisa Hanoune est allée très loin en soutenant sans ambages le gouvernement dans sa quête d'exploiter le gaz de schiste en Algérie et en s'attaquant sans vergogne à la presse et même à certains animateurs du mouvement de protestation dans le sud du pays. Ainsi, selon la conférencière, ni les journalistes algériens, ni les habitants du Sud qui militent depuis des semaines contre l'exploitation de cette énergie non conventionnelle pour ses méfaits sur l'environnement, ni même les spécialistes dans le domaine ne sont habilités à s'opposer à la démarche du gouvernement. La responsable du PT le dit clairement dans son long plaidoyer. « Depuis quand l'Etat doit-il consulter les citoyens pour lancer des projets ? », lance-t-elle, en rappelant en ce sens qu'au nom de la « pérennité » de cet Etat, ce dernier peut faire ce qu'il veut. Pour elle, toute cette campagne menée contre l'exploitation du gaz de schiste est une cabale montée de toutes pièces pour affaiblir le pays qui est appelé, selon ses dires, à devenir une « puissance énergétique » du fait des réserves immenses dont regorge l'Algérie. « Il existe une campagne féroce qui est menée actuellement contre Sonatrach et le ministre de l'Energie, Youcef Yousfi », pense savoir Louisa Hanoune qui n'hésite pas, encore une fois, à brandir la « main de l'étranger », en citant notamment des compagnies pétrolières étrangères qui veulent, d'après elle, s'accaparer des richesses de l'Algérie. « Cette cabale est menée par des cercles qui veulent prendre les projets de Sonatrach », dira-t-elle encore, non sans sous-entendre que la presse et les citoyens dans le Sud roulent pour ces « cercles ». Louisa Hanoune, qui appelait quelques minutes plutôt les élus du Sud à jouer leur rôle dans la vulgarisation du projet d'exploitation de ce gaz et à défendre les droits des citoyens, dénie tout droit à l'Assemblée populaire de la wilaya de Tamanrasset qui s'est opposée à la démarche du gouvernement alors que cette APW est constituée justement d'élus de la région. « On veut pousser vers le pourrissement », tonne la première responsable du PT qui pense savoir tantôt que toute cette campagne coïncide avec l'annonce du remaniement gouvernemental pour écarter Youcef Yousfi et tantôt par une volonté délibérée de faire plier l'Algérie devant l'impérialisme américain notamment. Louisa Hanoune est par ailleurs convaincue que la loi sur les hydrocarbures, revue et corrigée au Parlement et qui prévoit l'exploitation du gaz de schiste, apporte toutes les garanties nécessaires pour préserver l'environnement et les nappes phréatiques. L'on se demande pourquoi un pays comme la France et d'autres pays scandinaves et même d'Amérique ne veulent pas exploiter cette énergie sur leur sol alors qu'ils ont des besoins de plus en plus croissants et qu'ils dépendent principalement du gaz importé de l'étranger ? Enfin, Louisa Hanoune ne mâche pas ses mots à l'endroit de tous les opposants à l'exploitation du gaz de schiste dans notre pays. Elle affirme que même les enfants font des analyses sur le sujet et accuse par la même occasion tous ceux qui s'opposent à l'idée prétextant qu'il s'agit là de l'avenir de toute une nation. « On ne peut pas retourner à l'âge de la pierre à cause de la pollution », soutient Mme Hanoune. |
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