La contestation contre l'exploitation du gaz de schiste se propage. Après In Salah, Aoulef, Tamanrasset, le mouvement de protestation s'est étendu hier à d'autres wilayas.

À Adrar, plus de 200 personnes de la ville ont observé un sit-in de protestation contre le gaz de schiste devant le siège de la wilaya Adrar après avoir marché pacifiquement du carrefour de la daïra via les rues du centre-ville. Une action intervenue pour soutenir les habitants de la daïra d'In Salah, affirment des représentants des protestataires. Ces derniers brandissaient des banderoles appelant à l'arrêt immédiat de l'exploitation du gaz de schiste et la protection de la nappe phréatique qui alimente en eau potable tout le sahara algérien, et qui est malheureusement non renouvelable. Des scientifiques présents sur les lieux de la protestation ajoutent que chaque puits de gaz de schiste consomme plus 10.000 M3 d'eau. Cette quantité d'eau devient polluée, par la suite, ce qui constitue un vrai danger et une menace dans tout le Sud algérien. Un dispositif de sécurité a été mis en place par les services de sécurité. Le mouvement de protestation de ce samedi à Adrar est soutenu par les associations et les représentants de la société civile de la willaya Adrar. À noter que la moitié des participants à la manifestation étaient des femmes et des jeunes filles. Une première à Adrar.

Enclenché depuis une dizaine de jours, le mouvement qui s'est poursuivi hier à In-Salah, a également touché la ville de Metlili (Ghaedaïa), où plus d'une soixantaine de personnes sont sorties dans une marche pacifique empruntant la rue principale de la ville, pour finir par un rassemblement sur l'esplanade jouxtant le musée du Moudjahid, en signe de solidarité avec les populations d'In-Salah et pour afficher leur rejet, eux aussi, du projet d'exploitation du gaz du schiste dans la région. À Ouargla, également, un rassemblement pacifique devant le siège de la commune a réuni, selon l'APS, quelque 150 personnes qui ont hissé des banderoles et scandé des slogans de protestation contre l'exploitation du gaz de schiste dans la région d'In-Salah, avant de se disperser, en fin de matinée dans le calme.

Le ministre de l'Énergie, Youcef Yousfi, s'était rendu, jeudi dernier, à In-Salah pour rencontrer les représentants des protestataires contre «l'exploitation du gaz de schiste dans la région» et les assurer que «l'extraction de cette énergie ne comportait aucun danger», appelant les protestataires, par le biais de leurs représentants, à «faire preuve de sagesse et à s'assurer des conséquences de l'exploitation du gaz de schiste». Les protestataires ont, toutefois, campé sur leur position et décidé de poursuivre leur action de protestation jusqu'à obtenir la suspension du projet d'exploitation du gaz de schiste dans la région. Ce mouvement de protestation avait été entamé il y a une dizaine de jours dans la région et a été ponctué par le blocage de la RN-1, dans son tronçon reliant In-Salah et El-Menea (Ghardaïa), avant d'être rouverte à la circulation suite à l'intervention des services de la gendarmerie nationale. L'intervention s'était soldée par l'arrestation de cinq personnes qui ont été ensuite relâchées, sous la condition de ne plus recourir à la fermeture de la route, faite aux protestataires qui ont depuis poursuivi leur mouvement par un sit-in devant le siège de la daïra.