Des dizaines d'habitants d'un bidonville, situé sur le prolongement de la
Sebkha à Sidi Chahmi, ont bloqué la route durant la matinée d'hier. En effet,
tôt dans la matinée, des familles ont bloqué l'axe menant de l'entrée de la
commune vers Oran au niveau du rond-point. Les protestataires avaient dressé
des blocs de pierres sur la route empêchant le passage des véhicules sur cet
axe principal. Selon des habitants de Sidi Chahmi, tous les automobilistes ont
été contraints de faire un détour en empruntant la route de Sidi Maarouf. Nos
sources indiquent que les éléments de la gendarmerie se sont déplacés sur les
lieux pour éviter d'éventuels débordements. Jusqu'en demi-journée, les axes
menant depuis Sidi Chahmi vers El Kerma, Oued Tlélat Chteïbo et El Braya
étaient toujours bloqués à la circulation. Nos interlocuteurs indiquent que les
habitants de ce bidonville exigent d'être relogés au même titre que les autres
bénéficiaires de la commune de Sidi Chahmi. Certains affirment qu'ils habitent
dans ce bidonville depuis plusieurs années et qu'ils ont fait l'objet d'un
recensement à maintes reprises, mais n'ont toujours pas bénéficié d'un
logement. La semaine dernière, ces mêmes familles avaient bloqué la route
pendant plusieurs heures en guise de protestation, affirmant que toutes les
promesses qui leur ont été données n'ont pas été tenues. Il y a lieu de
signaler que plusieurs groupes composés de représentants de centaines de
mal-logés relevant de la commune de Sidi Chahmi ont organisé dernièrement un
sit-in de protestation devant l'entrée du siège de la wilaya. Ils étaient
encadrés par un important dispositif de sécurité. Selon certains manifestants,
ce sit-in a été organisé pour attirer l'attention du nouveau wali d'Oran qui,
lors de sa visite dans la commune de Sidi Chahmi, avait promis de se pencher
sur leur cas tout en leur assurant d'examiner leurs demandes de logement pour
résorber l'habitat précaire et les installer dans des logements sociaux.
Certains protestataires ont déposé, auprès des services concernés, des demandes
de logement depuis 1975. Ces mal-logés, indiquent-ils, occupent des habitations
précaires et des bidonvilles dans plusieurs sites à Sidi Chahmi. Dimanche
dernier, des familles habitant le bidonville de l'ex-résidence universitaire
CUMO avaient eux aussi bloqué l'axe routier reliant Es-Sénia à l'aéroport
d'Oran, au niveau de la voie ferrée. Les protestataires ont exigé d'être
relogés à l'instar des autres familles dans le cadre de la lutte contre
l'habitat précaire. Pendant près d'une demi-heure, la circulation sur cet axe a
été perturbée, avant l'intervention des services de sécurité qui ont réussi à
rouvrir la route à la circulation. Les familles occupant ce site illicite,
érigé au niveau de l'ex-résidence universitaire relevant de la commune
d'Es-Sénia, avaient à maintes reprises lancé des SOS de détresse au chef de
l'exécutif de la wilaya dans le but de pouvoir disposer de logements décents
lors des prochaines opérations de relogement prévues prochainement. Ces
familles vivant dans des conditions très difficiles craignent d'être expulsées
de ce site, dont on a recensé uniquement 64 familles en 2007. Selon les
déclarations de certains membres de ces familles, ils ont été contraints
d'occuper illicitement ce site universitaire (résidence universitaire pour
garçons évacuée par la direction des oeuvres universitaires) à cause de leurs
conditions de vie jugées très lamentables. Par ailleurs, il faut souligner que
plusieurs occupants ont été atteints par plusieurs pathologies liées à
l'absence de commodités. Pour rappel, l'ex-chef de daïra d'Es-Sénia avait
révélé que 600 familles vivant dans des bidonvilles, recensées en 2007, devront
être relogées dans des logements décents, dans le cadre du plan national de
lutte contre l'habitat précaire.