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Tous
les hommes veulent la paix, mais il y en a peu qui désirent les choses qui
mènent à la paix.
Les révélations d'un appelé «soldat français» qui avait attesté avoir mené un combat de superflu en Algérie. Roger Albert a servi pendant quinze mois en Algérie, jusqu'en novembre 1958. Jour après jour, il a sans relâche, sans se rebuter, ni se décourager, consigné subjectivement ses constatations, ses observations, ses impressions et ses descriptions des événements de la guerre de libération ; celle-ci défend la récupération d'un bien (Algérie), d'une justice sociale, économique, culturelle? d'un côté, et de colonisation faite sur l'appropriation forcée de biens, la répression de toute révolte,? de l'autre côté ; vécus dans le nord-ouest algérien et plus particulièrement dans la région d'Oulhaca Gheraba jusqu'au mont « Trara ». Nos valeureux combattants qui ont survécu à ce jour et ceux qui ont vécu le calvaire des années de braises ont manifestement failli, et raté le coche d'écrire et de mettre leurs mémoires dans des supports utiles pour les générations d'aujourd'hui et à venir. C'est aussi, la façon et la manière d'écrire convenablement (objectivement) l'histoire récente de la guerre de libération que nos historiens et nos érudits, par des débats interposés, n'ont pas encore amorcé faute de matières rares et de calcul du pouvoir politicien subjectif et égoïste. Roger Albert analyse à travers la fiction les comportements des différents hommes et femmes durant la Guerre d'Algérie : civils, militaires, harkis, pieds-noirs, indigènes, prisonniers de l'ALN ... Il apporte tant bien que mal, un nouvel éclairage, une denrée nouvelle même subjective, sur cette guerre tragique pour les Algériens et complexe pour les Français et nourrit son témoignage de nombreux faits réels, dont les recherches à travers des témoignages peuvent attester ou contester sinon désavouer. Certes, on le dit et on le répète, «on a perdu des batailles mais on a gagné en fin de compte la guerre en 1962», tel est le résultat du credo de la révolution armée algérienne. Un sujet tabou que je m'engage méticuleusement à travers des témoignages existants transcrits publiquement dans des supports culturels dont la provenance des sujets et événements sont issus d'un auteur du camp adverse pour ne pas dire de l'ennemi même, de l'ALN. Cela nécessite d'être traité minutieusement pour mieux élucider notre passé récent qui fait partie de notre histoire bonne ou mauvaise, qu'importe, une génération surtout comme la nôtre, post-indépendance, qui ignore l'histoire récente de son pays, de sa région?, n'a pas de passé ni de futur.» Cette contribution très modeste n'est qu'une approche positive et évocatrice, non un jugement permettant tant bien que mal aux historiens de faire leur part des choses à travers des investigations. Sinon les démissionnaires d'histoire seront jugés par l'histoire elle-même. Certes, peu d'historiens algériens se sont intéressés par des écrits sur ce qui s'est passé réellement sur le terrain, des batailles à travers tout le territoire algérien, tout au long de ces 7,5 ans de guerre. Ce récit circonspect, prudent et mesuré expose spécialement les faits déployés dans la région d' «Ouhaca Gheraba ». Pour ne pas trop m'immiscer dans l'entreprise des historiens, ma contribution étant lapidaire et se basant sur des témoignages réels écrits par un soldat français « Roger Albert » qui a servi pendant une période allant jusqu'à la fin 1958, il a établi des carnets de route retraçant jour pour jour le vécu, et le constat de la situation du contexte de l'époque allant du mois de septembre 1956 à novembre 1958, une période très vive et mouvementée horriblement dans la région de Benisaf-Oulhaca et ses parages géographiques. Toute guerre n'a pour but qu'une occupation ou appropriation d'un territoire (Citation). Nos anciens combattants ou moudjahidine ont ceci de commun, il ne savent et ne connaissent cultiver ce jardin secret de leur mémoire qu'à des occasions de visite en compagnie d'autres camarades ou occasions de fêtes ; nos historiens, nos journalistes, nos imams, nos professeurs, nos artistes, nos? ne se sont jamais intéressés pour faire valoir l'histoire la plus prodigieuse de l'histoire, dans chaque coin géographique habitable, encore moins le courage ni cette rage pour dire vrai le concret et contrecarrer le faux et l'irréel pour que reste le bien et l'agréable histoire et chasser le doute. Car le seul et unique «Héros » reste et restera le «peuple». Pour ne pas déborder vers la polémique gratuite, en mettant un voile entre une opinion vraie et une connaissance exacte, tout en laissant la curiosité via un sens et une pensée critique aux lecteurs pour se poser les questions qui ne sont point de mon ressort pour justifier et donner des réponses utiles et exactes. Mon récit se limite sur certaines personnalités qui ont marqué la vie houleuse de la situation dans le contexte précité. L'importance de la région et le déroulement des événements et des actions entre les protagonistes (ALN et armée française) ont marqué l'histoire des deux camps protagonistes selon deux visions perçues différemment à travers l'angle et le trou de deux serrures. La venue en1958 du général De Gaule dans cette région, n'était pas une visite de courtoisie, ni de tourisme ; elle avait bel et bien son importance cruciale quant au changement des rapports de forces existant à l'époque et la bravoure de nos combattants de foi. J'entame ma chronique par la structure organisationnelle, territoriale et structurelle de la région d'Oulhaca Gueraba pour se mettre dans le contexte donné : * Une Wilaya correspondait dans les annales de l'ALN à un département géographique, celle de l'Oranie, c'est la wilaya 5, il y avait selon l'ordre suivant les Aurès et le Constantinois (W1) ; la Kabylie(W2) ; l'Algérois(W3) et le Sahara (W4). La « Mintaka » est une zone qui contient des « Nahias » (régions). Ces régions sont divisées en secteurs (Kasmas) et dans chaque kasma une « firka » (section) composée de trois groupes ( foudjs), chacune composée de 12 hommes. *Le responsable de la Kasma est un moossaad ( adjudant), selon l'auteur du livre toujours. *Une kasma comprend une « OPA » organisation politico-administratif (commandée par un sergent chef-rakib aouel) comprenant des éléments chargés de : - la politique et de l'administration de l'ALN. - leur mission était de faire la propagande ( mobilisation-adhesion-sensibilisation), la collecte de l'argent, le recrutement d'une part et l'encadrement de la population d'autre part. *La région ou se déroulent les événements narrés est : la Kasma n°2 qui fait partie de la Nahia 2 et de la Mintaka 2 de la wilaya 5. *Le chef de la Kasma2-rakib ouel- s'appellait « Hantou » très connu dans la région d' Oulhaca, il reste une figure légendaire de la région. *Un moudjahid est un combattant de la « foi » tandis que le Djoudi est un « soldat ». *La liaison entre les responsables de l'ALN se faisait par un personnage appelé « Tissal », très important et discret, pour faire du renseignement mais aussi d'égarer l'ennemi et de fournir des tuyaux utiles ou déroutants du mouvement de l'ALN. Le présent récit retrace l'histoire très sommaire pouvant être enrichie, elle est représentée par des personnages véridiques : - 1-«Hantou» et sa femme infirmière. - 2- l'infirmière de l'ALN «Khadra». - 3- Souidi Boucif, un légendaire. - 4- La grève au marché de Souk El Tenine. - 5- la grande bataille de Soufiane. - 6- La visite du général De Gaulle au Café Maure. La géographie ou se déroulent les événements de l'histoire se situe entre Benisaf -Pierre du Chat (l'Ouzine-Fatmi)- et le Café Maure (Cherayha) : cette région est parsemée par une multitude de mechtas (bourgs), à travers un vaste relief montagneux et forestier. Le Q.G (quartier général) de l'armée française se trouvait à Souk El Tennine. Les mechtas sont : Souk Sidi Yacoub-Sidi Rahmoun Sidi Hossein-Si Bouazza( Gharaiza)- Ain Meziane ?Ain Azror- Chahabnas-Sidi Salem- Sidi Ouriech-Bouknadil-Souk Larbaa-Chaib-Zouanef El Fouaga- Ain Meddah -Tirbane-Ghraza- Amouren-Merika-Cafe Maure, et bien d'autres bourgs Les monts historiques sont : djebel Soufiane-Djebel Gorine- Djebel Amara- Les Oueds sont : Oued Tirbane-Oued Meddah-Oued Djelloul-Oued Sirane-Oued El Ancar-Oued Tafna Ces oueds, djebels et mechtas composent la géographie de la région d' Oulhaca Gueraba, elle était très névralgique, les opérations de combats étaient sanguinaires et quasi quotidiennes et le QG de l'armée française était en alerte permanente. -1- La légende Hantou d'Oulhaca ressemble à celle d' « Ali la pointe » suite à l'histoire telle qu' elle est contée par Roger Albert portant sur le chef militaire (rakib aouel) de la kasma 2, très recherché depuis bien longtemps. Un indic harki signale sa présence dans une mechtas près des « 3 marabouts de la côte 372 », parage de Sidi Yacoub ; Hantou s'est effectivement caché en présence de sa femme nommée Sidi Ykhlef Aicha qui était infirmière auprès de l'ALN. Dans le lieu dit « trois marabouts », à l'intérieur d'une grotte (cache), ils s'étaient refugiés. Malgré cela, devant cet état de fait, il ne cessait de se défendre courageusement face à l'ennemi, les renforts arrivés. Ils étaient encerclés de partout par une armada de soldats français, c'était un mercredi 09 avril 1958. Cette image (événement Hantou) est analogique à celle de « Ali la pointe » de la bataille d'Alger, homme de la casbah qui fut tué le 08 octobre 1957 en présence de Hassiba Ben Bouali, de Mahmoud et le petit Omar de 12 ans qui ont choisi de mourir en héros que de se rendre en couard. Idem pour Hantou et sa femme qui voulaient mourir en braves que de se rendre en lâches. Ce jour là, l'équipe de l'armée française de destruction du « 62ème génie » dans leur voiture « dodge » chargée de TNT ( 8 caisses de 32 kg de TNT chacune soit 256 kg) destiné pour bourrer l'entrée de la grotte et puis ils ont fait sauter le site pour effacer l'odeur et l'existence de Hantou. Cette présente action avec cette quantité de TNT ne faisait aucun doute pour eux à ce que Hantou sort vivant. Le vendredi 11 avril 1958, la nouvelle se propage à travers le QG de l'armée française : Hantou était encore vivant. Malheureusement, il se faisait piéger à l'endroit même de l'opération par un indic Harki qui se faisait passer pour un « Khaoua », un moudjahid venu spécialement pour le délivrer. Un piège tendu, on le ressortait avec sa femme du dessous de la pierraille, ils avaient quelques égratignures pas trop profondes. Pour l'armée française, c'était une belle prise plutôt magnifique. La femme de Hantou parlait très bien le français ; pendant leurs interrogatoires suivis de la torture, selon l'auteur du témoignage Hantou passait à l'aveu et puis à l'exploration de certaines caches. Heureusement que les moudjahidines, de coutume, après chaque prise d'un des leurs, ils évacuaient dans l'immédiat leur refuge et les parages. L'histoire est bien connue de la population des mechtas géographiques de Oulhaca. Sous la torture Hantou rendait son âme en martyr. Hantou est aussi un Ali La Pointe de Oulhaca. Les historiens ont du pain sur la planche pour mieux éclaircir l'histoire de la guerre d'Algérie suite à ces événements et bien d'autres, si volonté existe et vérité sollicitée. -2- L'infirmière benisafienne Sur la route menant vers Aïn-zor, le 3ème peloton de l'armée française arrêta sur leur parcours, une jeune femme musulmane ayant travaillé comme infirmière au profit de l'ALN de la kasma 2 ; elle avait 19 ans, instruite au collège « Brossolette » de Benisaf ; elle parlait très bien le français et l'espagnol, cette infirmière bien connue sous le nom Benhadda Khadra avait renseigné l'armée française, selon A.Roger, sur les méthodes en vigueur de l'ALN. - Tout fellaga tué est remplacé par une recrue venant de Soufiane - Les grands blessés sont achevés par leurs camarades - Les blessés moyens sont évacués vers le Maroc - Les blessés légers sont soignés par elle sur place - Toute commande de médicaments devrait être adressée au « muntika » par le chef de la kasma ; dans les 15jours la demande est satisfaite. La jeune infirmière affirmait avoir été mariée à un jeune du « tissal » chargé aussi de la surveillér ; elle réussit à quitter le domicile conjugal au moment de sa capture. Elle avouait n'avoir pas divulgué d'endroits de caches de leurs adversaires, leur expliquant que pour toute opération ou besoin de leur présenter des soins, on lui avait bandé les yeux de peur de repérer les endroits de leurs refuges. Enfin, elle était par la suite reconduite pour travailler à la « S.A.S » de Souk El Tenine en qualité d'infirmière pour les indigènes de Oulhaca. -3- Souidi boucif : Un mythe d'Oulhaca Une autre figure emblématique de la révolution armée algérienne, Souidi Boucif, très recherché dans les parages pendant plus de 03 ans par l'armée française. Le samedi 05 avril 1958, Souidi Boucif, adjoint politique de la « Muntika2 », devait passer la nuit chez une famille habitant dans une mechta voisine de Ain Meziane. Aussitôt informé des intentions de Souidi, le propriétaire de la maison part au marché de Benisaf ; il prend un taxi pour Souk El Tenine vers le QG de l'armée française, pour avertir un certain A.E.K, indic (goumier). Le capitaine de l'armée française de Souk El Tenine envoie le 2ème peloton pour la nuit du 05 avril 1958 pour encercler toute la mechta où se planquait Souidi. Voyant la situation virer au vinaigre, S.Boucif se rendit sans aucune résistance, il n'avait que 22 ans ; le courage devant cette situation lui manquait beaucoup selon les dires de l'auteur soldat. Il débitait avec une facilité inouïe toute une quantité de renseignements de positions géographiques, tout en implorant les soldats français pour qu'il ne soit pas tué. Il leur signalait, à cet effet, une série de grottes dans le secteur de Sidi Yacoub, mechta située sur l' Oued Ancer. Souidi Boucif reste à ce jour encore une épitaphe. Le dimanche 06/04/58, il se barrait de façon miraculeuse ou de façon voulue pour le suivre jusqu'à l'endroit tant recherché, il descendait dans une cache en forme de puits ou se trouvait paraît-il des djounouds et puis de là, on ne le revoit jamais jusqu'à ce jour. La légende fait que plusieurs versions se contredisent sans que la vérité ne voie le jour à ce jour. -4- La grève au marché de Souk El Tenine Les habitants des Mechtas avoisinant Souk El Tenine ont voulu manifester le refus de la présence de l'armée française sur le territoire de Oulhaca. A cet effet, le mot d'ordre était donné pour boycotter le marché hebdomadaire de Souk ElTenine. L'opération a été un franc succès mais l'interprétation de l'armée française était autre et signifiait qu'une résistance était en train de se cultiver et naître au niveau de l'esprit des indigènes, ils savaient bien que les responsables de l'ALN venaient aux mechtas pour semer une semence productrice de résistance face à leur présence. Pour éradiquer toute idée de résistance et de soumission au FLN, une punition collective générale fut entamée par l'armée française. Cette punition consistait à obliger tous les pères de familles des mechtas environnantes de Souk El Etenine de se rendre au souk (marché) tout nu, sans même la culotte, une façon d'humiliation extrême pour les indigènes et la capacité de la force du colonisateur. C'était une journée pleine de sentiment d'avanie, de vexation, de honte et d'abaissement (photo réelle). -5- La bataille de Soufiane La région était très mouvementée en permanence ; le 28 mars 1958, une gigantesque opération armée à l'échelle de la division s'est préparée pour déclencher un ratissage sur le Djebel Sofiane. Neuf bataillons ont été mis en épreuve, soit 9 000 hommes engagés avec une couverture aérienne composée de : - 02 vampires ; - 04 T6, 4 Thun Derbolt, - 03 avions d'observation - 8 hélicoptères Sikorski dont 06 pour le transport des commandos, un de mitraillage et un pour le commandant général de l'opération ; - 01 Bell, hélicoptère pour évacuation de blessés - L'escadron était constitué par trois chars Le secteur de bouclage était assigné au sud du Café Maure (Cherayha) Les troupes d'élites, composées de légionnaires, vont investir la forteresse de « Soufiane », ainsi que les « Bérets blancs » nommés généralement armée classique ou la « régulière ». Il faut rappeler que la majorité des légionnaires étaient originaire d'Allemagne. Les Sikorski vont héliporter leurs cargaisons de légionnaires sur le mont Soufiane, un autre hélicoptère Siko mitraille le sommet pendant que l'aviation française harcèle les abords, le Djebel « Gorine » était aussi pilonné sans répit. De là, l'artillerie entrait en jeu, par la suite sur le 1er contrefort de Soufiane, les coups de fusil s'entendent et s'échangeaient sans répit, même la mechta « Sidi Tahir » était aussi mitraillée. Le bilan global de cette gigantesque opération se soldait par 06 légionnaires tués et 11 blessés, toujours selon Roger Albert. Du côté algérien : 06 de l'ALN tués et 03 prisonniers. Cette opération était menée pour préparer la venue du général De Gaule dans cette région et rendre hommage aux troupes combattantes. Sa venue était fixée le 02 juillet 1958. -6- La visite du général de Gaule au Café Maure. Il n'y a jamais eu de bonne guerre ni de mauvaise paix (citation) Le 1er juillet la « caravelle » (avion) présidentielle atterrit à Telergma ; la base aérienne 211 Telergma était une base de l'armée de l'air française, située à 10km au sud de Constantine, pour visiter la ligne Morice et voir et constater l'efficacité du barrage électrique. Le soir même, la caravelle se posa à Oran Senia où le général passa la nuit. Le 02 juillet, il s'envole sur Zenâta pour rejoindre le Café Maure afin de prospecter la région et montrer sa détermination que la région était sous la main de fer de l'armée française. A 10h30, quatorze hélicoptères volent sur le ciel de Café Maure ; plus haut dans le ciel, des chasseurs patrouilleurs. Les hélicoptères se posent au milieu d'un immense nuage de poussière. Un garde-à-vous général, un moment historique, et la marseillaise retentit, Le général De Gaule apparaît avec son uniforme historique et son képi, il passe les troupes qui le saluent par un « présentez armes ». Il était en compagnie de Guy Mollet-Guillaumat- Michelet ainsi que les généraux Ely-Salan-?la foule indigène forcée scandait « Algérie française ». Devant une carte de la région qui faisait face à Soufiane, il se faisait expliquer la situation militaire dans ce secteur le plus délicat et plus pourri de l'ouest algérien. A 11h 30, il se dirigeait vers un micro posé à même la terre pour faire une allocution. Il enlevait son Képi et prenait la parole : «Population du département de Tlemcen, mes sentiments à votre égard sont les plus sincères du monde. Ce pays possède de grandes ressources pour le présent et surtout pour l'avenir ; ressources matérielles mais aussi ressources humaines, le travail vaut mieux que les coups de fusil ; la paix et la fraternité mieux que les combats. Vive la France ! Vive la République ». Une allocution fraternelle d'un général, une image malicieuse et trompeuse car, en vérité, il ne faut pas oublier le supplice sans pareil qu'a enduré la population « indigène », les silos (matmoura) sous terre traditionnels destinés pour le stockage du blé, étaient réaffectées par l'armée française à un autre usage pour la torture ou plutôt le crime le plus atroce que l'humanité n'avait connu. Les soldats de l'armée française emplissait les silos par des bûches de bois, mettait le feu et ensuite jetait vivants, sans état d'âme, les rebelles prisonniers dans cet enfer que De Gaule feignait d'ignorer. D'autres histoires réelles révélées par le même auteur, où il est fait la révélation atroce sur des prisonniers liquidés sauvagement. Avant, les prisonniers rebelles étaient sommés de creuser leurs tombes avec leurs mains, une fois terminé, ils sont liquidés avec un sang froid sauvage puis ensevelis parfois avant d'avoir rendu l'âme. Beaucoup d'autres atrocités, d'autres histoires d'autres péripéties? devront être transcrites dans des supports médiatiques car sans la parole, sans l'écrit et les livres, l'histoire n'existe pas, pas plus que la notion d'humanité sinon l'absence de la personnalité de l'Algérien. *Carnets de route d'un soldat d'Algérie de ROGER ALBERT. |
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