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La valse des entraîneurs se poursuit : Un phénomène à éradiquer

par M. Zeggai



La valse des entraîneurs est un fait en Algérie. A peine quelques journées et déjà quatorze entraîneurs ont été remerciés. La valse des entraîneurs, qui est devenue un véritable fléau du football national, a ressurgi de plus belle en ce début de saison. Limoger un entraîneur dès la première journée ou à la suite d'une victoire relève de l'utopie. Pour cette saison, c'est le Roumain de l'USC qui a été prié le premier à partir et remplacé par le Franco Algérien Moussa Bezzaz. En Ligue 1, la JS Saoura a décidé un changement de staff technique avant la troisième journée en remerciant le Français Alain Michel pour être supplée par Khezzar. Le MC Oran, sur conseil de Zarabi, son ancien joueur, a jeté son dévolu sur Michel Cavalli après avoir mis fin aux fonctions de Cherif El Ouazani. Le Belge Broos de la JSK, n'ayant pas accepté que l'on s'immisce dans son travail, a quitté le navire pour une histoire de composition après cinq rounds. Karouf a pris le relais mais sans réussite avant que Hannachi n'engage le Corse François Ciccolini. Au RC Arba, Mekhazni a tenu quatre journées seulement pour céder sa place au Franco-Serbe Darko Janackoviç. Meziane Ighil, que l'on croyait parti pour un long bail avec l'ASO Chlef, s'est finalement retiré ?'pour des raisons familiales'' dit-on, et c'est Mohamed Benchouia qui revient. Au CRB, le coach Français Victor Zvunka a cédé à la pression pour présenter sa démission. Plusieurs noms sont évoqués pour son remplacement. On parle de Menad, Henkouche, Alain Michel, Benchikha et la liste est encore longue. A l'USMA, Velud est sur la sellette au même titre que Boualem Charef qui risque de payer le manque de professionnalisme de certains joueurs. En ligue 2, ils sont huit entraîneurs à avoir jeté l'éponge. Il s'agit de Latreche qui a quitté l'ABM sans aucune victoire pour mettre le cap sur le CRBAF où son coach Abbès a démissionné. Mohamed Mihoubi (ex- CABBA) a été victime des résultats en dents de scie de son équipe. A Koléa, Heddane, accueilli avec des fleurs en début de saison, a été obligé de quitter la barre technique et remplacé par Mekhazni (ex-RCA). A Boussaâda, Belatoui est parti après huit journées seulement. Pour sa part, l'USMMH n'a pas échappé au phénomène puisque Samir Boudjaârane a suppléé Boumaâchouk qui avait effectué la préparation avec son équipe. A Khroub, Rachid Terrai a pris l'équipe avant la troisième journée en remplacement de Fouad Chiha. Au fait, comment en est-on arrivé là ? Les raisons sont multiples. Certains présidents de clubs, et ils sont nombreux, ont eu cette mauvaise habitude de vouloir interférer dans le travail technique. En parallèle, les techniciens ne sont pas exempts de tout reproche. Certains acceptent cette situation puisqu'ils trouvent leurs comptes en prenant deux à trois clubs par saison. S'enrichir sans se soucier des conséquences et du devenir du football national. On a beau tenter d'instaurer un règlement visant à protéger les entraîneurs pour assurer une certaine continuité dans le travail, mais en vain. L'intérêt personnel, le changement de mentalité et l'absence de rigueur dans l'application des décisions en ont décidé autrement. Pour de nombreux observateurs, cette valse des entraîneurs est la conséquence de plusieurs paramètres comme celui de l'ingérence de la rue devenue, par la force du temps, incontournable et certains présidents, pour certainement préserver leurs postes, acceptent les décisions venant de l'extérieur. Aussi, la responsabilité de cette confusion incombe aux techniciens eux-mêmes qui ne font rien pour s'organiser pour se défendre dans un cadre légal en élaborant par exemple un statut adéquat qui leur permet d'exercer dans la dignité et surtout préserver le football national des répercussions néfastes que peut engendrer ce phénomène. On crie sur tous les toits que notre football ne produit plus de joueurs répondant aux critères d'international, mais comment peut-on le faire avec une telle confusion chez des clubs prétendus professionnels ? Au fait, quel est le rôle de l'Amicale des entraîneurs algériens de football, créé récemment ? La FAF est appelée à réagir et trouver les solutions par des plans d'action que doivent concrétiser les techniciens au niveau des clubs sous le contrôle d'une DTN qualifiée, forte et complète. En un mot, la FAF doit sévir et frapper d'une main de fer, car il y va de ses prérogatives et sa responsabilité.