Partir en retraite n'est pas chose aisée pour de nombreux travailleurs
qui trouvent toujours d'insurmontables difficultés pour faire valider leurs
différentes périodes de travail. Au dossier administratif de liquidation qui
est simple à constituer il faudra encore joindre les attestations de salaire
des périodes travaillées. Le problème ne se pose pas pour celui qui n'a exercé
que chez un seul employeur, puisque c'est ce dernier qui doit traiter le
dossier et fournir tous les documents nécessaires au décompte final. Mais pour
ceux qui ont connu plusieurs employeurs et ne disposant pas de certificat de
travail ou de fiches de paye, preuves de la cotisation à la caisse de sécurité
sociale de la période concernée, il vont devoir aller en faire la demande à l'
ancien employeur, si cet employeur exerce toujours. On sait le nombre
incalculable d'entreprises dissoutes et celles restructurées ou ayant carrément
changé de tutelle. Donc, difficile de trouver archives ou traçabilité. Les
sièges également ont changé de domiciliation et c'est une difficulté en plus.
Quelqu'un qui a travaillé, par exemple à Oran, peut entendre dire que le siège
de son ancien employeur a été délocalisé dans une autre wilaya. Le seul mince
filon qui demeure et, à défaut, c'est de ramener le numéro d'adhérent de
l'employeur ou le numéro de sécurité sociale de l'assuré. Même au niveau de la
recherche auprès de la CNAS, la prospection reste ardue du fait que ces numéros
de sécurité sociale ont été renouvelés fin des années 90. Un imbroglio qui rend
difficile l'authentification de toutes les périodes travaillées, des années 70
ou 80. En tout les cas, le dépassement des 20 années de travail validées donne
droit à une pension et c'est un demi-mal en attendant de compléter le dossier
pour révision. Mais ce seuil non atteint ne donne droit qu'à une allocation
modique qui surprend désagréablement quelqu'un qui s'attend à plus. Les
services de la CNR, en recevant les déclarations dans les dossiers font de la
recherche par eux-mêmes au différentes agences CNAS mais ce n'est pas toujours
évident de trouver traçabilité de la cotisation. Pour ceux qui ont exercé chez
le privé, le problème est tout autre et beaucoup plus inextricable, puisque la
cotisation doit être prouvée par des attestations de cotisation. Et souvent le
problème débouche chez l'inspecteur du travail qui doit à son tour instruire
l'ancien employeur à fournir le précieux sésame. La déstructuration des
organismes et entreprise publiques, leur réorganisation et surtout leur
dissolution rendent difficile toute investigation. Même pour ceux qui ont
exercé dans des organismes étatiques ou dans la Fonction publique peuvent ne
pas trouver trace de leur cotisation. Les raisons invoquées sont principalement
liées à la perte des archives ou leur délocalisation quand il s'agit d'une
réorganisation tutélaire. Le service de la CNR, pour faciliter le traitement du
dossier, ne demande que la certification de la période sans exiger les salaires
soumis à cotisation.
Ces derniers temps, constat est fait du départ en masse en retraite
proportionnelle, surtout dans certains corps à l'image de celui des
enseignants. Ces derniers sont confrontés aux problèmes liés à la prise en
compte des salaires versés en extra comme celui de la surveillance des examens.
Tout autre, la prise en compte de la période du service national demeure floue
en attendant de plus amples éclaircissements de la part des pouvoirs publics.