|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
« Le bilan de la coopération entre l'Union européenne et l'Algérie est
positif», a déclaré hier Manuela Navarro, chef des opérations de coopération à
la délégation de l'UE en Algérie, lors de la présentation du rapport 2014, à
l'hôtel Sofitel d'Alger. Les fonds investis entre 2000 à 2013 totalisent
environ 700 millions d'euros, selon le document présenté hier. Les programmes
de coopération ont touché plusieurs secteurs dont la santé, l'enseignement,
l'agriculture, l'industrie, la PME, le commerce, la réforme de la justice, la
bonne gouvernance, la culture, le développement durable, le renforcement des
services publics de base, l'emploi, la jeunesse et l'aide aux activités des ONG
et de la société civile. Au total, «43 grands programmes bilatéraux ont été
engagés» durant la période indiquée, «dont certains ont été cofinancés par les
autorités algériennes», a indiqué Mme Navarro.
Parmi les projets cités par le chef de la délégation, l'UE a contribué au «financement de 440 projets de développement local avec 1200 micro-crédits», à la «mise à niveau de 700 PME», au «renforcement des capacités de l'Office national des statistiques (ONS) dans la réalisation d'enquêtes socio-économiques», à l'élaboration du «plan national de transports» à 2025, à l'introduction de «guichets uniques portuaires» (Alger, Oran, Skikda), au «financement du plan national de l'eau» à 2030, et à la «formation de 785 cadres du ministère des Ressources en eaux». Le «rapport sur la coopération UE-Algérie» étale les détails chiffrés de ces projets sur plus de 230 pages. Sa mise en ligne sur le site web de la délégation de l'UE en Algérie était prévue hier. De son côté, Gerald Audaz, chef de secteur Maghreb, DG DEVCO à la Commission européenne, a exposé l'état des négociations en cours avec l'Algérie concernant la «politique de voisinage» de l'UE, dans sa version 2011, adoptée après les évènements qu'a connus la région du Moyen-Orient. Dans cette «politique de voisinage renouvelée», l'Algérie est partie prenante dans «36 programmes de coopération régionale», a indiqué Gerald Audaz. Les négociations entre l'Algérie et l'UE portent sur le «plan d'action voisinage» qui est «un document qui détaille un certain nombre d'actions prioritaires engageant les deux partenaires pour donner corps aux dispositions de l'accord d'association et renforcer notre partenariat», ajouté M. Audaz. Ces négociations ont été entamées depuis 2012 avec l'Algérie, mais également avec la Tunisie, le Liban et d'autres pays de la région. A ce jour, l'Algérie et l'UE «n'ont pas encore abouti à un accord sur ce plan d'action», affirme-t-il, annonçant qu'une réunion est prévue «début novembre». «De nombreux sujets d'intérêts communs exigent qu'on doit travailler ensemble dans les années à venir. Comme, par exemple, des questions économiques, commerciales, de mobilité des personnes, et la sécurité régionale». LES INVESTISSEURS NON RASSURES Dans la partie questions/réponses de la présentation du nouveau rapport de la délégation de l'UE en Algérie, plusieurs sujets ont été évoqués, dont ceux liés à la mise à niveau des entreprises, mais également l'accord d'association. A la question de savoir pourquoi cet accord signé en 2001 entre l'Algérie et l'UE n'a pas favorisé l'amélioration du flux des investissements directs étrangers (IDE) en provenance de cette région, le conseiller commercial, Mauro Miranda, a été moins protocolaire que ses collègues de la délégation. Pour lui, il existe des «mesures discrétionnaires» qui freinent les IDE. L'accord d'association devrait «normalement» favoriser les IDE, «mais encore faut-il respecter l'accord d'association», a-t-il déclaré en réponse à la question d'un journaliste. «Il y a un nombre d'obstacles et de mesures, parfois discriminatoires, qui sont appliqués à l'encontre des investisseurs étrangers, notamment européens, qui défavorisent et découragent les investisseurs potentiels de se lancer vers la destination Algérie», déclare M. Miranda. «L'accord d'association prévoit, par exemple, l'interdiction de toute discrimination à l'encontre des fournisseurs de services établis en Algérie. Or, vous le savez autant que moi, la loi de finance 2014 a introduit des mesures discriminatoires à l'encontre de ces investisseurs. Si ces derniers ne se sentent pas protégés, s'il y a un risque de discrimination ou s'ils n'ont pas la certitude que l'accord d'association est respecté, à présent et à l'avenir, ils ne viendront pas s'installer en Algérie», ajoute le conseiller commercial de la délégation de l'UE. M. Mauro Miranda cite également d'autres «mesures» qui «ne sont pas directement visées par l'accord d'association», mais qui freinent les IDE. «Je fais allusion à la règle 51/49 qui, même si elle ne fait pas grief à l'accord d'association, elle est redoutable pour les investisseurs, notamment les PME. En particulier lorsque cette règle est appliquée de manière horizontale, à tous les secteurs d'investissements sans distinction, elle a un effet dissuasif sur les IDE», a-t-il conclu. |
|