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Louisa Hanoun et sa formation le Parti des travailleurs
bataillent assurément sans concession contre l'avant-projet gouvernemental de
code du travail qu'ils dénoncent comme étant « un rouleau compresseur contre
les acquis des travailleurs depuis l'indépendance du pays ».
Fidèle à cette ligne, la porte-parole du PT a à la veille de la tenue de la tripartite réitéré ses attaques contre le texte en les assortissant cette fois de la menace de l'éventualité du recours à une grève générale au cas où il viendrait à être adopté. Elle a martelé que s'il faut « y aller à la grève générale, il faut y aller comme l'a fait l'UGTA en 2001 et en 2003 contre le projet de loi sur les hydrocarbures de Chakib Khelil ». De cette UGTA, la patronne du Parti des travailleurs semble convaincue de sa radicalité dans la contestation de l'avant-projet de code du travail et donc prête à engager aux côtés de sa formation et des syndicats autonomes la « bataille » pour en obtenir le retrait. De fait, tant l'UGTA que les syndicats autonomes, ils ont élevé des réserves et des critiques similaires sur son contenu qu'ils ont qualifié de « liberticide » pour les droits des salariés et entérinant « une régression sociale ». Leur convergence d'appréciation sur le sujet pourrait effectivement les entraîner à envisager une riposte solidairement commune. Le secrétaire général de l'UGTA qui prend part à la tripartite ne fera pas faute de la souligner à cette occasion et suggérer que pour écarter l'éventualité sur laquelle elle pourrait aboutir, les autorités et les organisations patronales doivent accepter que l'avant-projet soit revu. Il est vrai qu'il y a nécessité évidente d'adapter le code du travail algérien aux orientations socio-économiques dont s'est doté le pays en abandonnant la voie de développement socialiste. Mais pas au point de démanteler toutes les protections sociales sous lesquelles a fonctionné le monde du travail. C'est ce contre quoi s'insurgent les syndicats y compris la compréhensive UGTA que Louiza Hanoun a appelés à prendre leurs responsabilités pour organiser la mobilisation contre cet objectif inscrit dans le contenu de l'avant-projet. Faut-il encore que cette fois-ci mettant leurs divergences et différends de côté les organisations syndicales s'entendent sur un cahier de doléances et une stratégie d'action commune pour les faire entendre. L'avant-projet de code du travail remet sournoisement mais sans conteste en cause l'exercice par les syndicats de leur rôle de protection des droits des salariés. Cela même l'UGTA en a conscience au point d'avoir rué dans les brancards. Ce qu'elle a compris est que l'avant-projet de code du travail officialise la désyndicalisation dans le monde du travail plus spécialement dans le secteur privé sur laquelle par allégeance au pouvoir elle avait fermé les yeux. Pour les syndicats autonomes, la bataille contre l'avant-projet s'impose doublement. C'est un biais pour ces syndicats de faire barrage à la désyndicalisation qui menace et démontrer qu'ils sont capables de constituer un front de résistance mobilisateur. Il est tout de même étrange par ailleurs qu'à l'exception du Parti des travailleurs, aucune autre formation politique ne pipe mot sur le contenu de l'avant-projet, comme si elles en partagent les objectifs. |
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