|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
Pour celui qui ne s'est pas connecté pendant deux semaines,
il y a eu, dans l'Algérie officielle, deux «évènements» no-tables. Le premier
est un saut prodigieux vers le moyen-âge politique avec le traitement réservé à
Abdelaziz Belkhadem.
Que le président qui a le pouvoir de nomination le prive de fonctions officielles relève de la normalité même si la manière se voulait délibérément méprisante. Mais que l'on annonce dans la foulée que le «disgracié» faisait l'objet d'un bannissement pur et simple d'un parti dont il a été le secrétaire général, cela relève des pratiques des monarques du moyen-âge. Il ne manquait plus à cette annonce qu'une lettre de cachet ordonnant l'emprisonnement et le bannissement de ce serviteur coupable d'un mystérieux crime de lèse-majesté. Ou alors, si on choisit d'évoquer le système totalitaire, il ne reste plus qu'à réécrire tous les journaux et brûler tous les films où Belkhadem apparaît pour «l'effacer» définitivement de l'histoire après l'avoir radié de l'organigramme. Que M.Belkhadem soit un personnage politique fade qui a applaudi constamment toutes les mesures ne doit pas masquer la terrible régression politique que l'évènement recouvre. Il est également fascinant de voir à quel point ceux qui entourent le président de la République vivent dans une bulle. Car il ne fallait pas être fin politique pour savoir que la mesure et la manière dont elle a été annoncée donnaient une image grimaçante d'une vie politique réduite à l'intrigue et au fait du prince. Quand on laisse croire à travers le projet de révision de la Constitution que l'ordre du jour est au changement, au règne de la loi, à l'avènement d'une nouvelle République, l'évènement est de nature à ramener tout le monde sur terre. Rien ne semble arrêter la régression même si quelques esprits primaires peuvent croire - ou croient - que le dégommage «royal» de M.Belkhadem est une victoire des «modernes» contre les «conservateurs». Mais il n'y a pas eu que l'ukase royal Belkhadem qui entrera dans les annales. Il y a eu l'arrêté ministériel qui impose aux concessionnaires d'importer un quota minimal de 10% de véhicules hybrides roulant à l'essence et au GPL carburant (GPL/c). Enfin, pourrait-on dire ! Cela n'a rien de révolutionnaire mais c'est la première fois qu'on décide en Algérie de commencer à faire ce que tous les Etats du monde font : réguler. Inciter à consommer du GPL carburant est une mesure de bon sens qui n'a pas été prise car il aurait fallu également en assurer la disponibilité. Mais dans un pays qui a beaucoup de gaz - peu cher - et un pétrole plus rémunérant malgré les reculs actuels, les termes de l'équation sont clairs. En attendant de s'attaquer au grand tabou de l'énorme gaspillage de l'énergie, cela constitue un petit progrès. |
|