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A Siouane, une
hameau perché en haut du massif de Collo, dans la daïra d'Ouled Attia, de guère
lasse, après avoir espéré vainement une prise en charge par les responsables
locaux des problèmes qui leur empoisonnent la vie, les citoyens en colère sont
sortis manifester leur ras-le-bol.
Le col de ?'Tarras'', carrefour où se rejoignent le CW132 et le CW07 reliant de nombreuses localités, a été investi par les manifestants qui ont disposé tout le long des deux voies plusieurs barrages à l'aide de pneus brûlés, d'arbres de chêne-liège fraîchement abattus et toutes sortes de matériaux pour empêcher toute circulation. On a signalé qu'une trentaine de hameaux et des chefs-lieux de communes de Khenak Mayoun et Kanouaa ont été paralysés depuis dimanche à l'aube. Des automobilistes ont été piégés et sont demeurés prisonniers dans la série de barrages érigés environ tous les vingt mètres et sur deux kilomètres. Certains ont été contraints de passer la nuit, comme l'ont rapporté des témoins. Au titre des revendications, les frondeurs exigent des solutions aux problèmes d'alimentation en eau potable, l'électrification et l'assainissement auxquels ils sont confrontés. Pourtant la goutte qui a fait déborder le vase, c'est la route dont les travaux ont été entamés puis abandonnés depuis de longs mois dans un état déplorable. Les citoyens ont évoqué la survenue de fréquents accidents dont certains mortels. Ils ont dénoncé ?'la lenteur des travaux et les faveurs accordées par la DTP, maître de l'ouvrage, à l'entreprise de réalisation qui a bénéficié d'un délai de réalisation jusqu'à 2016 ! Disposant de tout ce temps, il est normal qu'il ne va pas se presser pour achever le projet, entre-temps les citoyens doivent endurer le calvaire...''. Un responsable de l'APC de Ouled Attia s'est rendu sur les lieux pour tempérer les ardeurs et a assuré que ?'la DTP a promis la mobilisation d'une niveleuse par l'entreprise de réalisation à partir de mardi...''. Les manifestants ont également exigé la libération de Mabrouk, le conducteur emprisonné à la suite de l'accident de bus du mois de Ramadhan écoulé qui a fait 5 morts et 13 blessés. Selon eux, la faute ne lui incombe pas car, ont-ils scandé, ?'la faute incombe à l'entreprise de réalisation et aux autorités qui n'ont pas réagi face à la dégradation de la route et non à ce conducteur qui est lui-même victime''. A l'heure où nous mettions sous presse, des renforts de gendarmerie ont été dépêchés sur les lieux pour la réouverture de la voie et libérer une délégation qui s'est retrouvée bloquée. Elle était partie en compagnie d'une escorte s'enquérir des travaux du projet du port de Oued Z'hor, aux confins ouest de Skikda, mais les manifestants semblaient décidés à en découdre. |
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