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Décrocher son baccalauréat
avec mention très bien et plus de seize de moyenne et se retrouver avec un
sentiment d'échec, telle est la mésaventure qui peut arriver à nos jeunes
bacheliers avec ce système de sélection !
Voilà un sujet que je n'aurais peut-être jamais abordé si ce n'est que je me suis retrouvé confronté en tant que parent à une situation où j'étais loin d'imaginer qu'elle puisse arriver. Il s'agit de la vraie réalité et non le fruit d'une imagination, un réel vécu, et loin d'atermoyer sur le sort de mon fils, car c'est de lui qu'il s'agit; c'est peut-être une occasion à saisir pour essayer de porter haut la voix mécontente de tous ceux et celles qui sont dans la même situation et qui ne peuvent le faire, soit par dépit, soit par résignation ou simplement par laxisme; l'objectif est de dénoncer les carences constatées relatives aux critères établis par les responsables dans le choix des filières et qui ne semblent obéir à aucune logique cartésienne au moins pour certaines catégories de bacheliers. Jugeons les faits : mon fils vient d'obtenir son bac avec une moyenne que j'estime appréciable car supérieure à 16 en filière techniques mathématiques branche qu'il a choisie non pas par ce qu'il ne pouvait opter pour rien d'autre, mais c'était qu'il y a trois ans, les bacheliers en techniques mathématiques avaient un large choix parmi les filières à l'université des plus sollicitées, entre autres, informatique et même médicales. Ces critères ont été modifiés en cours de route, prenant à revers les élèves et leurs parents. Tout calcul est rendu alors caduc au détriment des élèves. Une fois son bac obtenu et après avoir consulté le décret ministériel explicatif du cheminement à parcourir pour le choix et les modalités d'inscription, c'est un article (1) bien apparent qui attira notre attention, il stipulait solennellement que « les mentions excellent et très bien » (1) ne sont soumises qu'à deux et trois choix respectivement au lieu de quatre pour les autres. Toutefois, une phrase laissait planer un doute car rédigée dans un style comparable à ces fameuses clauses rendues volontairement incompréhensibles et apposées en bas de page des contrats pour servir et valoir celui qui l'a concoctée au moment opportun mais toujours à décharge du contractant confiant; cette phrase mentionnait les termes suivants : « dans le respect des conditions fixées en matière de série du baccalauréat ??» (1) une phrase qu'on dirait sciemment tirée directement d'un recueil juridique pour qu'elle ne puisse être comprise que par celui qui l'a pondue ! Et ce n'est qu'une fois que les dés ont été jetés et les réponses aux vœux obtenues qu'on a compris la portée de sa signification, c'est-à-dire un piège ! Cet article (1) devait être tout simplement formulé dans un langage abordable pour le candidat et ses parents, il pouvait être donc rédigé ainsi « seule la moyenne minimale par filière est prise en compte » puisque la réalité en est ainsi et de ce fait, le dernier paragraphe de l'article en question, qui faisait miroiter un semblant d'optimisme et rédigé ainsi « sera satisfait dans l'un de ses choix » (1), n'est alors qu'un leurre et ne devait simplement pas du tout y figurer. Car, nous avons compris ou plutôt mal compris que dès lors qu'une fois les trois choix faits, au moins un sera satisfait parmi l'ensemble des formations proposées pour la filière et une exception est faite pour les mentions « excellent et très bien », pensant qu'il s'agissait là d'une reconnaissance envers ces étudiants qui se sont distingués. Mais qu'elle ne fut alors notre surprise quand il n'a pu finalement avoir aucun des trois choix sélectionnés parmi plus d'une centaine proposée. Tout se résuma alors à ce scénario : même avec plus de 16 de moyenne et une mention très bien, l'élève est contraint de passer par le recours !! Une situation quasi surréaliste au point que mon fils, et je suppose que c'est le cas de tous ceux ayant vécu cet imbroglio, m'a demandé : « Papa, est-ce que je dois repasser mon bac ? » Je n'avais sincèrement aucune réponse à lui proposer mais ce dont j'étais sûr, c'est que je ne voulais pas qu'il revive le cauchemar subi durant toute l'année avec les cours au lycée, les cours supplémentaires, les privations de repos et vacances sans oublier les énormes sacrifices financiers pour un résultat aléatoire d'autant plus qu'il a été toujours un bon élève et que ça relevait plutôt de la maltraitance de lui demander de le refaire avec une moyenne obtenue qui faisait et fait rêver toujours plus d'un ! Cet exemple concret nous donne le droit légitime de poser plusieurs questions aux responsables ayant rédigé le décret et à ceux qui ont choisi des critères sur des bases incompréhensibles, pour ne pas dire carrément discriminatoires ! D'abord, concernant le fameux article (1) qu'on pensait naïvement qu'il prenait en considération la mention obtenue : sincèrement et à mon avis tel qu'il est conçu, je pense qu'il faudrait mieux l'abroger car on ne voit pas du tout l'utilité de sa mise en exergue si finalement seules les moyennes obtenues sont prises en considération ? D'autre part, puisque (comme ce cas pris en exemple) l'éventualité que le candidat ne soit satisfait dans aucun de ses choix, pourquoi le contraindre alors à opter seulement pour trois choix au lieu de quatre comme ceux ayant obtenu une mention en deçà et qui finalement se retrouvent donc plus avantagés, étant donné que mon fils (comme certainement d'autres dans sa situation) aurait pu faire un choix supplémentaire et être éventuellement satisfait, évitant ainsi un stress et une attente supplémentaires ? D'autant plus que la liste qui lui est proposée en recours est amputée de beaucoup d'autres filières bien à sa portée et qui auraient pu l'intéresser lors du choix initial, mais en raison de la saturation une fois la première étape clôturée, il ne pouvait plus donc les choisir lors de la deuxième étape à laquelle il ne s'attendait pas du tout d'être confronté ! Et c'est ça le piège cité plus haut. Il sera également défavorisé par rapport à ses camarades quant à la finalisation de la procédure d'hébergement en ligne, sachant que la fermeture du site coïncidera avec la proclamation du résultat définitif, c'est-à-dire bien après (le 15 août) ! Il devra alors patienter jusqu'à septembre pour s'inscrire sur le portail, sachant que les derniers ne sont pas les mieux servis ! Car souvent se pose le problème de disponibilité de chambres pour les retardataires. D'autres aberrations sont aussi à relever ! Comment se fait-il qu'un scientifique soit favorisé par rapport à un bachelier technique dans des branches où les mathématiques et la physique en sont l'épine dorsale, tout en sachant que le programme des maths et physique est bien plus consistant et plus dur chez les techniques mathématiques par rapport à leurs camarades de la filière sciences ? Je citerai en exemple les critères d'admission aux Ecoles supérieures d'informatique (d'Alger ou de Sidi Bel-Abbès) si nous pouvons comprendre qu'un scientifique est favorisé à l'accès des filières médicales et qu'un bac math a la première priorité en informatique (quoique c'est discutable), on ne peut pas concevoir alors qu'un technique mathématiques vient derrière les scientifiques, c'est-à-dire en dernière priorité pour postuler à ces écoles d'informatique au moment même où dans des universités réputées comme celle de l'USTHB et les instituts, c'est le bac technique mathématiques qui est prioritaire. En somme, toute logique par rapport au bac scientifique dans le choix de la branche informatique ! Cherchez alors l'anomalie ! Un ?'deux poids et deux mesures'' flagrant ! Est-ce que le bac technique est un bac de second choix ? Est-ce que le programme au lycée est de moindre qualité et consistance ? Les parents et les élèves devraient être au courant de ces détails afin d'opter, dès la première année secondaire et en toute connaissance de cause, pour des filières mieux appréciées plus tard surtout pour des élèves brillants qui ont toute latitude de choisir n'importe quelle branche et qui ont opté pour les techniques maths sans aucune contrainte de moyenne ou de niveau ! D'autres exemples pour mettre en évidence ces incohérences : Pour certaines filières, telle la chimie (Sidi Bel-Abbès- USTHB-Béjaïa), les étudiants ayant suivi un cursus au lycée option chimie (génie des procédés) sont classés au mieux en priorité à égalité avec les scientifiques et souvent derrière ! La même chose est notée pour la filière matériaux et contrôle physicochimique où les techniques maths sont classées en dernière priorité ! La comptabilité et finance ne dérogent pas à cette entorse. J'ai pris en exemple ces filières car elles exigent un bon niveau surtout en maths et physique, ce dont les techniques maths sont avantagées par rapport aux scientifiques. Finalement, quoi retenir de tout ceci ? En tant que parent ayant vécu cette «expérience malheureuse», car il nous a fallu beaucoup de tact et d'imagination pour expliquer l'inexplicable à notre fils et tenter de préserver la joie du succès chez un élève qui a donné le maximum de ce qu'il pouvait et n'a pas déçu; vu la considération avec laquelle la filière techniques mathématiques est estimée et en attendant de revoir les critères de sélection, je ne recommanderais à tous de choisir cette filière que si l'on est sûr d'opter pour une formation technique pure et même dans ce cas, il faudrait plutôt opter pour la filière mathématiques qui permet de modifier le vœu à la dernière minute sans trop de risques et qu'enfin de compte, c'est la filière sciences que j'estime être la mieux placée car elle offre un large éventail permettant de surfer largement sur des spécialités aussi différentes soient-elles, médicales ou techniques, en passant par les sciences humaines et économiques ! Tel est le secret, semble-t-il, de la matière « sciences » qui reste encore le sésame pour affronter l'avenir ! Ceci est particulièrement vrai et j'insiste là-dessus pour les élèves brillants qui veulent garder un contrôle sur leurs souhaits et sur leur carrière. Je finis cette réflexion par le dernier paragraphe du décret signé par Monsieur le ministre où il est mentionné, je cite : «J'attache la plus grande importance à la diffusion et à l'application rigoureuse des dispositions de la présente circulaire». Nous attendons de même Monsieur le ministre qu'elle soit appliquée dans sa rigueur sans léser les meilleurs. Notes : (1) Article 6; bac avec mention « excellent » et « très bien » 6.1 les titulaires du baccalauréat obtenu avec mention « excellent » Le titulaire du baccalauréat obtenu avec la mention « excellent » remplit en ligne une fiche de vœux en mentionnant deux choix parmi les domaines ou filières proposés dans le respect des conditions fixées en matière de série du baccalauréat, il sera satisfait dans l'un de ses choix. 6.2 les titulaires du baccalauréat obtenu avec mention « très bien » Le titulaire du baccalauréat obtenu avec la mention « très bien » remplit en ligne une fiche de vœux en mentionnant trois choix parmi les domaines ou filières priposés dans le respect des conditions fixées en matière de série du baccalauréat, il sera satisfait dans l'un de ses choix. - MESRS : circulaire n°4 du 09-05-2018 relative à la préinscription des bacheliers titulaires du baccalaurét 2018-2019 (1) - MESSR : circulaire n°5 du 15-07-2018 modifiant et complétant la circulaire n°4 - MESRS : circulaire n°6 du 24-07-2018 complétant la circulaire n°4 -http://bac2018.mesrs.dz |
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