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A partir du constat que l'Al-gérie importait
entre 200 millions de dollars de gasoil entre 2005/2006( ce montant a été de 300
millions de dollars en 2009), que le parc automobile national tendait à la
«diésélisation» avec un accroissement de 27 à 30% du nombre de véhicules Diesel
importés durant la période s'étalant de 2000 à 2006, d'une augmentation de la
consommation de gasoil de l'ordre de 9% par an et après avoir analysé la
répartition par secteur d'activité, dont les transports avec 49%, suivi des
secteurs tertiaires et résidentiels avec 23%,, de la consommation de
l'agriculture et des travaux publics de 17 et 11% et à partir de comparaisons
internationales faisant ressortir durant cette période que le gasoil est taxé à
travers le monde à raison de 35 DA le litre, alors qu'en Algérie son prix est
fixé à 13,70 DA, un prix qui vient loin derrière ceux pratiqués pour les autres
carburants, en 2006 j'avais présenté personnellement devant la commission économique de l'Assemblée populaire Nationale APN
en présence des députés des différentes formations politiques, une étude
réalisée sous ma direction à la demande du Ministère de l'Energie en tant
qu'expert international avec l'ensemble des cadres de Sonatrach,
des universitaires d'Alger et d'Oran assisté du bureau d'étude international
américain Ernest Young, sur la mise en place opérationnelle d'une nouvelle
politique des prix des carburants en Algérie. Ce dossier avait été transmis au
gouvernement de l'époque(1). Hélas, nos
recommandations n'ont pas été prises en compte et nos pronostics se sont
avérées juste puisque via les traders 330.000 tonnes de gasoil seront importées
en juillet et août 2011, l'Algérie important presque tout (75% des besoins des
entreprises et des ménages) et exportant une seule ressource (98%) à l'état
brut ou semi brut les hydrocarbures. Du fait du blocage systémique, cela montre
une faiblesse évidente de la politique énergétique nationale, intimement liée
au manque de visibilité et de cohérence de la réforme globale renvoyant à
l'urgence d'une bonne gouvernance pour réaliser une véritable transition
politique et économique au profit exclusif de l'Algérie.
J'avais mis en garde le gouvernement sur les risques d'une importation massive du gasoil. J'avais préconisé une réorientation de la politique en relation avec notamment le ministère des Finances à travers des taxations ciblées et la création d'une chambre de compensation au niveau de la chefferie du gouvernement, le ministère des Transport et d'autres secteurs consommateurs notamment l'agriculture, les boulangers à travers des taxations ciblées, la création d'une chambre de compensation au niveau de la chefferie du gouvernement à travers des comparaisons internationales de bon nombre de pays d'Asie, d'Europe et d'Amérique et penser un nouveau modèle de consommation énergétique plus optimal, et plus économe. Cette étude opérationnelle avait préconisée l'utilisation du Bupro qui ne nécessite pas de séparation du gaz et donc pas de nouvelles unités d'unités de liquéfaction, à travers 1'utilisation du GNC qui devait constituer un carburant principal dans notre paysage énergétique national à côté du GPLC. C'est que l'Algérie est un pays gazier et non pétrolier devant éviter l'épuisement de cette rente éphémère. La politique des prix doit être revue d'éviter le gaspillage intérieur et les fuites hors des frontières comme le démontre la forte consommation de gaz qui selon les prévisions du CREG au départ devait représenter 70% des exportations algériennes entre 2015/2020 avant d'être révisé à la baisse par l'abandon de bon nombre de projets restructurants à 50%, ce qui laisse supposer que l'on a privilégié l'exportation du gaz brut au détriment de sa transformation au niveau du marché intérieur. Mais comme le note le FMI dans son rapport de juillet 2011cela est une solution transitoire avec un rythme effrénée de la dépense publique (500 milliards de dollars entre 2004/2013), 70% allant aux infrastructures et très accessoirement au savoir et à l'entreprise, pourtant pilier du développement avec des impacts mitigés et des risques de tensions inflationnistes comprimés artificiellement par des subventions et des salaires sans contreparties productives. En effet, à moins d'un miracle de découvertes rentables financièrement, pour 4500 milliards de mètres cubes gazeux de réserves (2,5% des réserves mondiales de gaz conventionnel contre 30% Russie, 15% Iran et 10% Qatar) et au vu de la révolution du gaz non conventionnel notamment aux USA à travers le forage horizontal qui permet de diminuer les coûts, le prix de cession sur le marché libre fluctuant actuellement à 4/5 dollars le MBTU alors que pour l'Algérie, du fait des cours élevés et la déperdition des cadres, Medgaz et Galsi nécessitent une cession minimum de 9/10 dollars et 14 dollars pour les GNL et tenant compte également des nouvelles mutations énergétiques mondiales, nous aurons une durée de vie ne dépassant pas 25 ans (contre 16 ans pour le pétrole), la durée de vie des réserves se calculant selon le couple dialectique cout intérieur/prix international (2). Invoquer récemment pour calmer l'opinons publique de cette crainte d'épuisement, des réserves de gaz non conventionnel identiques à ceux des USA, selon nos informations constitue un mythe. D'ailleurs cette exploitation, comme d'ailleurs toute production de valeur ajoutée, est liée à un bon management stratégique et à la ressource humaine, comme en témoigne le poste services (assistance étrangère) qui est passé de 4 milliards de dollars en 2004 à plus de 11 milliards de dollars en 2010, Sonatrach ayant perdu entre 2004/2010 plusieurs milliers de ses meilleurs cadres et techniciens. *Directeur d'Etudes Sonatrach/Ministère Energie 1974/1979-1990/1995-2000/2006 |
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