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L'AIE a deviné un scénario de
zéro émission de carbone (NZE) d'ici 2050 et a révélé ce qui est nécessaire
pour le monde dans le secteur de l'énergie pour atteindre cet objectif, mais
plusieurs contraintes vont l'entraver à plusieurs niveaux.
Le scenario de l'AIE (Agence internationale d'énergie) représente des visions alternatives de l'avenir qui permettent d'explorer les implications des différentes hypothèses, et de déterminer la robustesse d'évolutions potentielles des systèmes énergétiques mondiaux, ce scenario est utilisé davantage pour guider le monde vers un objectif précis, émissions CO2 neutre dans l'atmosphère, étant donné que le secteur de l'énergie est responsable d'environ les trois quarts des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES), ainsi proposé aux décideurs des nations et des institutions des outils pertinents, articulé sur plusieurs faits réels et engagements fermes qui devraient être entamés pour atteindre cet objectif. Selon le scénario, les émissions mondiales de CO2 liées à l'énergie et aux processus industriels diminuèrent de près de 40 % entre 2020 et 2030 et à zéro net en 2050, une réduction de 75 % des émissions de méthane provenant de la consommation de carburant d'ici 2030, l'approvisionnement énergétique total diminue de 7 % entre 2020 et 2030, et reste à autour de ce niveau jusqu'en 2050. Cependant, le photovoltaïque et l'éolien deviendront les principales sources d'électricité à l'échelle mondiale avant 2030, ils fourniront ensemble près de 70 % de la production mondiale en 2050, ce qui nécessite des milliers de kilomètres de lignes supplémentaires, l'utilisation traditionnelle de la bioénergie est progressivement supprimée d'ici 2030, la demande de charbon sera baissée de 90% en 2050, le pétrole baissera de 75%, et le gaz naturel diminuera de 55%. Néanmoins, la consommation des combustibles fossiles ne tombe pas totalement à zéro en 2050, mais seront utilisés dans la production de biens non énergétiques où le carbone est incorporé dans le produit, plus de 30% d'utilisation totale des combustibles fossiles seront utilisés à des fins non énergétiques, dont 70% à des applications non émettrices de CO2, dans des usines avec capture (utilisation et stockage) et dans les secteurs où les options technologiques sont à faibles émissions de CO2. L'électrification et les énergies propres seront généralisés sur l'ensemble des secteurs consommateurs d'énergie, de son côté le nucléaire va jouer aussi son rôle dans le scénario NZE, en outre, aucune exploration de combustibles fossiles n'est nécessaire et aucun nouveau gisement de pétrole et de gaz naturel n'est requis au-delà de ceux qui ont déjà été approuvés, le prix de pétrole sera chuté à environ 35 dollars/baril d'ici 2030, et vers 25 dollars/baril en 2050 selon le scénario. Situation énergétique actuelle : L'investissement dans la transition énergétique est passé de 250 milliards de dollars en 2010 à 500 milliards de dollars en 2020, la Chine avec 1048 milliards de dollars, les Etats-Unis 540 milliards de dollars, l'Allemagne 133, la France 88 et l'Espagne 43 milliards de dollars durant la période de 2016 à 2020. L'investissement annuel dans le secteur de l'énergie, qui s'élevait en moyenne à 2 300 milliards de dollars, passerait à 5 000 milliards de dollars d'ici 2030 dans la NZE, la part de l'électricité via le renouvelable est passée de son côté de 19 % en 2010 à 26 % en 2020, malgré ça, les émissions industrielles du carbone sont augmentées de 33 GTonnes en 2010 à 34 GTonnes en 2020, pour ce qui concerne l'installation de l'énergie solaire, elle est passée de 290 mégawatts (MW) en 2001 à environ 100 000 MW en 2020, les véhicules électriques en circulation sont passés de 17000 en 2010 à 7,2 millions d'unités en 2020. En effet, le classement de la Banque mondiale de la préparation et la performance des systèmes de transition énergétique, sur 115 pays, quatre pays seulement n'ont pas dépassé les 50% de l'indice de performance de leurs systèmes, les Top 10 des pays qui ont un indice de performance énergétique très élevé ne représentent que 3 % des émissions mondiales de CO2 provenant de la combustion des carburants, seulement 13 sur 115 des pays ont réalisé des gains constants de cette transition dans la dernière décennie, d'où la nécessité d'efforts accrus pour maintenir et améliorer les niveaux de performance actuels. Certes, on remarque qu'il y a une relation proportionnelle entre la croissance économique d'un pays et son système de performance de la transition énergétique en rapport avec la croissance de la consommation d'énergie, voir les plus pollueurs au CO2 sont les trois pays les plus industrialisés au monde, premièrement la Chine avec 9,8 millions de tonnes de CO2 (30% des émissions mondiales) émises dues en grande partie à l'exportation de biens de consommation et à sa forte dépendance au charbon; deuxièmement les États-Unis avec 4,9 millions de tonnes de CO2 émises (15%) ; et troisièmement l'Inde avec 2,4 millions de tonnes de CO2 émises (7%), le reste provient des autres pays du monde, le quart des émissions de CO2 de l'Union européenne proviennent de l'Allemagne à cause de sa forte dépendance au charbon. Failles répressives : Multiples sont les contraintes qui peuvent freiner ce projet, de point de vue organisationnel ou économique, et fortement financier. Le coût de cette transition sera le principal obstacle au ralentissement de ce projet, d'ores et déjà selon le rapport environ 90 milliards de dollars de fonds public doivent être mobilisés à l'échelle mondiale dès que possible pour compléter un portefeuille de projets de démonstration et ce avant 2030, de son côté, la population mondiale va probablement passer d'environ 7 milliards en 2020 à environ 8,7 milliards en 2050, ce qui correspond à une augmentation de consommation d'énergie de 26 % à 36 %, il est intéressant également de noter que l'influence de quelques pays développés sur les pays pauvres est souvent palpable dans l'expérience de la transition énergétique, sans oublier que la technologie des énergies renouvelables nécessite une dépendance vis-à-vis d'autres matériaux et ressources . En outre la plupart des pays producteurs du pétrole et gaz naturel sont des pays dont leurs économies sont dépendantes à degrés très élevés à ces ressources naturelles, selon des études les réserves de pétrole actuellement exploitables nous assurent 52 ans de consommation mais les ressources totales sont plus de cinq fois soit 282 ans, pour les réserves du gaz actuelles assurent 63 ans de consommation mais pourraient grimper jusqu'à plus de 200 ans, si on prend en compte les gaz non conventionnels, et l'exploitation des gaz et pétrole se trouvant à des grandes profondeurs, alors l'exploitation et la consommation ainsi le bénéfice de revenus de ces ressources prendrait encore plus de décennies, ce qui rend très difficile d'investir dans le renouvelable d'un côté, et de se libérer de ces ressources fossiles, donc ces pays vont continuer dans le fossile jusqu'aux dernières gouttes, même aussi les changements géopolitiques ont une grande influence dans ce changement, de ce fait il est plus difficile d'atteindre zéro émission nette d'ici 2050, et le bouquet énergétique de 2050 restera moyennement fossile. Même si les résultats durant cette décennie sont positifs, mais le scénario est loin d'être réalisé dans sa version actuelle au moins dans les pays pauvres où les politiques sont de courts termes et réactives, et les régimes politiques de certains pays sont à tendance instable, et au moins aussi dans les trente ans à venir, notamment dans ce climat mondial dont l'aggravation d'inégalité de revenus est persistante. Futur énergétique esquiché : L'atteinte des objectifs du scénario est mesurée par une solide acceptabilité d'un environnement favorable, par les parties prenantes, ceci comprend l'engagement politique de tous les pays et les pays plus pollueurs en premier lieu, il nécessite davantage une structure réglementaire souple, un environnement commercial et social stable, des incitations à l'investissement et l'innovation, sensibilisation des consommateurs, et l'adoption de nouvelles technologies, des études ont montré que plus les mesures nécessaires seront prises tard, plus elles seront difficiles et coûteuses à prendre. De ce contexte, la question du réchauffement climatique reste la plus difficile à régler, car elle ne peut trouver de solution qu'à travers des engagements précis et au niveau mondial, des efforts importants et supplémentaires sont nécessaires pour transférer le savoir-faire et la technologie vers les pays pauvres et sous-développés, donner accès au financement, et favoriser la coopération internationale pour permettre aux pays en développement de se hisser aux systèmes de performance fiables, et atteindraient les objectifs tracés avec moins d'intensité de CO2, des possibilités devront être offertes aux pays pauvres de brûler les étapes d'un développement à forte intensité carbone pour s'inscrire dans la voie d'un mix énergétique moins carboné. La transition énergétique se produite même là où les gouvernements sont à la traîne, voire plus rapide si dirigée par des politiques fermes et si dirigée par les pays développés au détriment des pays pauvres, la mise en œuvre de ces approches va nécessiter un effort sans précédent, et conduire à des transformations importantes du modèle économique actuel, il sera nécessaire de recourir à un mix énergétique diversifié en raison des incertitudes majeures qui sont attachées à toutes les grandes options énergétiques, quant aux évolutions à venir et aussi car aucune source d'énergie fossile ou renouvelable n'apparait en mesure de couvrir à l'avenir à elle seule l'ensemble des besoins énergétiques mondiaux. *Ingénieur spécialisé dans le domaine énergétique |