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Le contrôle et régulation des
politiques de développement, de la justice sociale et la répartition des
richesses d'une nation dépendent de la probité de son administration mais
incombent en premier lieu au président et instances élues de la nation par et à
travers des services d'administration et de contrôle.
Les ratages politiques et historiques, cesseront d'avoir des tentations despotiques, quand les ratages génétiques d'en bas le feront aussi.On peut difficilement convaincre un détenteur de pouvoir par le fait de mauvais hasards de l'histoire, de ses limites à l'assumer, et des risques qu'il fait courir au pays et à lui-même à croire le contraire. Quand le dernier des incapables issus d'une lignée génétique erratique et d'une malencontreuse rencontre entre deux échecs dont il est la synthèse hasardeuse et se projette à son niveau d'audience ou même au-delà par simple gonflement d'un ego plus gros que la cervelle. Dans la peau d'un responsable de conscience universelle, et certains dans celles de quasi divinités qui prévoient même l'au-delà des autres, alors que leur vie présente est une honte pour le genre humain. Sans compter ceux et celles pour qui les penchants malfaisants et les frustrations qui les génèrent, servent de ligne de conduite, non pas pour eux seuls, mais pour les autres selon une dimension d'eux même qu'ils sont les seuls à voir. Il est difficile de convaincre un politicien ou un général qu'il a tout faux de ses croire le maître de la terre et des cieux d'une contrée, quand sous son regard il admire d'illustres ratages aussi insignifiants en terme de pouvoir que de moyens, en train de dicter leurs échecs à leur insignifiance, à leurs congénères, alors qu'ils savent qu'ils ne seront ni écoutés, ni obéis, ni même aptes à éviter le crachat qu'ils méritent sur la gueule s'ils insistent un peu trop. Je veux bien affronter un projet de dictature mal inspiré en haut, mais de là à être chevauché par d'autres projets de petits dictateurs ratés d'avance en bas, c'est un comble. Les peuples qui avancent respectent et sacralisent la liberté, et la défendent contre toute attaque et toute partie la menaçant, et ne classent pas la délinquance ni du haut vers le bas, ni du bas vers le haut et à tous les étages une menace est une menace, et aucune dérogation n'est faite, ni pour ceux qui en ont les moyens par crainte, ni par ceux qui n'en ont que la prétention par compassion. Entre un Cobra et un Rat, le choix n'est pas judicieux, l'unique choix étant de neutraliser les prétentions des deux. Et si le cobra peut tuer quelques victimes par morsure, les rats ont fait disparaître des peuples par la peste ou la famine.Le peuple a assez vécu au sein de cette société et en face de ce système, pour voir les mêmes sous différents déguisements, donner libre cours aux seules atouts qu'ils possèdent.La méchanceté, le culot, la roublardise, la cupidité et l'indécence. Ils ont été plus communistes que Lénine, plus islamistes qu'Ibn taymiya, et plus libéraux qu'Adam Smith, et plus militaristes que l'Amiral Tojo. Et bien sûr plus diaboliques que le Diable. Souvent ils rejoignent le camp du plus fort, et parfois du plus nuisible.Et si tous les adeptes de tous les camps qu'ils ont rejoints comme des meutes de chiens errants, ont été victimes de ces recrues toxiques, ou sont restés sur leurs positions par conviction même après la chute. Cette racaille vous accompagne dans tous vos errements, accélère votre chute, et vous condamne encore plus rapidement qu'elle ne vous a adoré et comme je ne suis pas amnésique, je peux aussi bien reconnaître les caméléons d'autre époque, que leurs élèves dans les mêmes réflexes.En général je suis content de les voir s'enrôler en meute dans un projet foireux, cela me conforte dans ma certitude qu'il est foireux et surtout me garantit qu'il ne fera pas plus long feu que ceux précédemment coulés par cette sinistre alliance de nuisances et de mauvais sujets. Si eux ont besoin d'un mur pour s'adosser à lui, moi je suis sûr qu'il est assez pourri pour tomber sous leur poids.Surtout si lui-même pense qu'ils le soutiennent, ce qui donne des étais pourris pour un mur pourri et celui qui dispense de trop pousser ne peut voir ailleurs un danger plus futé et moins visible. Tel est l'Art de la guerre dans la classification des risques, les traîtres n'étant dangereux que quand on les a dans son camp, chez les autres même si on ne les a pas pour soi, ils font la même tache, avec les mêmes résultats et indiquent que ce camp fonctionne à la trahison et carbure à la connerie. Les partis politiques qui parlent - trop -, qui discutent avec un pouvoir contesté, alors qu'ils ne représentent rien ni personne, - quelle légitimité ont-ils pour parler au nom du peuple ; une légitimité administrative ? - ne sont que les instruments conjoncturels d'un régime en difficulté, en fin de vie. Le but que cherche à atteindre le système» par l'offensive «discursive», dans le sens de discours, qu'il a lancée à destination des partis à ses ordres, est de semer la discorde et la zizanie dans la révolution qui va, depuis le 22 février, de victoire en victoire, sur le plan symbolique, psychologique et politique. Il ne faut pas se tromper, il ne faut pas succomber aux sirènes des défaitistes qui se rendent à la «raison d'Etat» au nom de laquelle tant de barbaries ont été commises ; ce dialogue est outrageant pour les millions d'Algériens qui manifestent tous les vendredis et tous les mardis et pour tous les détenus politiques qui ne leur ont rien demandé, à commencer par le commandant de l'ALN Lakhdar Bouregâa, lequel a appelé à la poursuite de la révolution jusqu'à la victoire totale. Le seul conflit que ces partis aux ordres ont avec le régime est un conflitd'intérêt ; le consensusqu'ils recherchent, comme le conflit qu'ils simulent, participent à la stabilité et à la pérennité du Système. Comme dit le sociologue américain Seymour Martin Lipset, «le consensus lui est nécessaire pour continuer à dominer.» Jumelage « présidentielle » et constituante : une vraie fausse et mauvaise idée La Constitution algérienne est une pâle copie de la Constitution française du 4 octobre 1954 par laquelle le général de Gaulle fonde la Vème République. Avant d'introduire une révision constitutionnelle le 28 octobre 1962 pour faire élire le président de la République française au suffrage universel direct, celui-ci était élu au suffrage universel indirect par 80.000 grands électeurs (députés, sénateurs, conseillers généraux, élus municipaux). La Constitution du 4 octobre 1958 instituait un régime parlementaire qui devient, après l'élection du président de la République au suffrage universel direct, carrément présidentiel lorsque le président de la République dispose de la majorité à l'Assemblée nationale. Chez nous, comme en France, et nous vivons aujourd'hui cette situation avec amertume, le président de la République est la clef de voûte des institutions ; le président de la République, dans les deux pays, s'érige en monarque républicain. Elire un président de la République dans le cadre de la Constitution du 8 décembre 1996 substantiellement modifiée, pour convenances personnelles du président de la République, c'est indubitablement reconduire le Régime que le peuple veut abattre ; le reconduire pour, au moins, cinq longues années au cours desquelles le nouveau chef de l'Etat détiendrait tous les pouvoirs sans être censuré par l'Assemblée, même si celle-ci est formée d'une majorité hostile au président de la République. Si, en effet, du fait des pouvoirs que donne la Constitution au président de la République, il y a conflit entre celui-ci et l'Assemblée nationale, c'est la crise permanente de Régime ; c'est la paralysie incontestable des institutions bâtardes. Le jumelage de la « présidentielle » et de la constituante, n'est pas qu'une fausse et mauvaise idée, c'est une bricole politicienne et une absurdité. L'ancien député et polytechnicien français André Bellon qui préside « l'Association pour une constituante » pour passer à la VIème République en France écrit, à juste titre, dans un article « Constituante : sortir de la confusion » : « Installer la constituante sur la base de la présidentielle, devenue la clef de voûte de la personnalisation excessive de la vie politique [française], est contradictoire avec l'objectif affiché de renouer avec le respect dû aux électeurs. Elle est vouée à l'échec. » Comme est vouée à l'échec, chez nous, toute manœuvre démentielle destinée à prolonger la vie du Système. Seule une Constituante souveraine du peuple sortira notre pays du bonapartisme, du monarchisme, du sultanisme ou du militarisme qui règne depuis des décennies. Des partis de l'opposition acceptent la légalité constitutionnelle La position de Ali Benflis n'est pas celle de la majorité du peuple qui veut une Constituante souveraine ; la présidentielle que veut le président de Talaïe El Houriyet continue le système avec Benflis ou sans lui. Le Système n'est pas suicidaire ; il ne peut pas adopter une démarche politique qui ne soit pas absolument dans son seul intérêt. Le peuple algérien, dans sa majorité significative, ne s'y est d'ailleurs jamais trompé ; il n'a jamais suivi les partis satellites fabriqués qui travaillent ésotériquement à sa pérennisation. Il a préféré tout au long de ces dernières années rester en marge de l'activité politique dont il savait qu'elle ferait le jeu du système que pratiquent tous les acteurs médiatiques ou médiatisés qui le servent consciemment ou inconsciemment. Le système ne tolère pas les organisations ou les hommes indépendants qui remettent réellement en cause son existence. Il y a des organisations et des hommes libres qui veulent changer le système et il y en a d'autres, plus nombreux et plus agissants, qui ont toujours collaboré avec lui, d'une manière ou d'une autre, qui veulent l'intégrer ou le réintégrer. Nous le constatons aujourd'hui, à travers l'Instance nationale de médiation et de dialogue, tous les partis satellites qui ont infesté et infecté l'opposition acceptent la légalité constitutionnelle et ratifient la « feuille de route » du système. La révolution : entre contre-révolution et récupération Les personnalités qui s'imposent (ou qui sont imposées) comme interlocuteurs valables par le système qui les a reçues pour les consacrer et les partis politiques qui n'ont d'autre existence que celle qu'ils se donnent, sont des auxiliaires du pouvoir militaire ; ils ne défendent pas les intérêts du peuple, mais leurs ambitions et leurs intérêts spécifiques. L'histoire récente de notre pays, après les massacres du 8 mai 1945, le déclenchement de la lutte de libération nationale, les événements du 5 octobre 1988 et le coup d'Etat du 11 janvier 1992, nous montre que seules les élections motivent ces clans issus du système qu'ils veulent, in fine, sauver par l'organisation d'une élection présidentielle dont on sait pertinemment, et le commandant Lakhdar Bouregâa l'a clairement dit, raison pour laquelle il est en prison, quel nom sortira de la boîte magique. Pour Roland Barthes, «la boîte magique est le lieu où, à l'abri des regards, quelque chose se transforme ». Au moment où la Révolution est en train de faire sauter tous les verrous du système, les élites de remplacement accourent à El Mouradia, alors qu'ils savent pertinemment que ses pouvoirs sont fictifs. Le peuple algérien a globalement gagné la bataille des espaces, de très nombreux espaces symboliques et matériels. La réappropriation de l'espace universitaire, par exemple, est des plus significatives dans cette « guerre des espaces ». L'on ne peut ne pas remarquer l'antinomie entre les deux conceptions de la société qui se manifestent dans la rue : d'un côté, le peuple est dans le bien être -ou la quête du bien-être-, de l'autre côté, le Système est dans la puissance ou la démonstration de la puissance répressive. Il me semble que le peuple qui menace de passer à la désobéissance civile déjà à l'œuvre en vérité, a engagé la bataille pacifique des espaces ou des lieux du et de pouvoir. La libération, sous la contrainte de la foule, de nombreux manifestants, notamment celle du frère de Mohamed Tamalt enfermé dans les locaux du commissariat Cavaignac, est caractéristique de l'influence populaire sur un lieu de pouvoir. Il en est, me semble-t-il, de même de l'envahissement par les étudiants des locaux de l'inqualifiable instance nationale de médiation et de dialogue qui représente un lieu du pouvoir. |