|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
En Algérie, un
bon nombre d'élèves pensent qu'ils sont un cas désespéré en mathématique. Ils
se coincent facilement et ils terminent par croire qu'ils ne sont plus doués en
calcul mental. Il est évident que la mathématique n'est pas une faculté innée
mais c'est une compétence qui se travaille grâce à la pratique.
L'approche par compétence a été introduite dans le système éducatif algérien en 2003. Elle est centrée sur l'apprenant qui se trouve face à une situation-problème. Suite à des connaissances acquises tout au long de l'unité didactique, l'apprenant doit trouver une solution pour soulever un problème donné. L'éducation algérienne vise à préparer un apprenant autonome, compétent et capable de résoudre ses problèmes au quotidien. La question qui se pose : pourquoi les élèves se plaignent lors des séances de mathématique ? Ils disent les fameuses phrases «ça sert à quoi d'apprendre les mathématiques ? Ce n'est pas ma tasse de thé. De plus, je n'ai jamais utilisé une équation dans ma vie de tous les jours». Certains pensent qu'ils sont très doués en matières littéraires alors que les mathématiques sont enseignées même dans les filières littéraires. Pour rendre l'enseignement des mathématiques plus ludique, le programme national algérien devra, dès le cycle primaire, contenir «le calcul mental» qui a de nombreux atouts dans notre vie. Il permet de travailler notre mémoire et notre concentration, de développer notre esprit d'analyse et de synthèse et de booster notre façon de réfléchir sans utiliser la calculatrice. Depuis l'introduction de cette dernière dans le cycle primaire, nous constatons que les élèves ne se cassent pas la tête en calculant mentalement une simple formule, ils deviennent de plus en plus fainéants. Ils se sentent incapables de travailler leur cerveau. Ces carences ont été identifiées à cause de l'usage de la calculatrice. Revenons aux situations-problème en prenant comme exemple ce sujet : Mohammed doit remplir sa piscine. Il a quatre robinets dont chacun a sa propre vitesse. Le premier robinet remplit la piscine en six heures, le deuxième en deux jours, le troisième en trois jours et le quatrième en quatre jours. En utilisant tous les quatre robinets ensemble, quelle est la durée estimée pour que la piscine soit emplie ? Voici les suggestions suivantes : 4h15min / b- 4h30min / c-4h45min/ d-5h /e- 5h15min La bonne réponse est : V= 1/6 + 1/ 2*24 + 1 / 3*24+ 1 / 4*24. Autrement dit, c'est C (4h45min). Donc, l'apprenant doit non seulement calculer mentalement la situation, mais aussi être rapide à déduire le résultat. Cela nécessite d'appliquer des exercices progressifs avec des entraînements intensifs dès le primaire. Il est donc très utile de développer, chez les enfants, la capacité en calcul mental avec rapidité et efficacité. En d'autres termes, aborder cette technique, en utilisant des jeux visant cet objectif et qui stimulent la zone du cerveau concernée. L'enseignant peut même organiser des compétitions afin de tester leur performance (rapidité, capacité, rendement, feed-back?). Chaque élève devra au moins consacrer 10 minutes par jour pour que son cerveau s'habitue aux mêmes formules et calculs jusqu'à que cela devienne naturel et automatique, comme le fait de manger. Notre cerveau a aussi besoin de pratiquer le sport, pourquoi nous ne l'enrichissons pas par quelques exercices en calcul mental ? C'est hyper simple. Si l'Etat algérien arrive à intégrer le calcul mental dans le système éducatif et à interdire l'usage de la calculatrice, nous aurons sûrement de bons exemples. Nous saurons bel et bien à quel point la puissance de notre cerveau est miraculeuse. En plus, les blocages liés à certains stéréotypes (les garçons sont doués en math / Cette fille est issue d'une famille littéraire/ Cet enfant ne sait pas compter?) seront enlevés. C'est juste une simple question de conscience de certaines astuces et avec un usage rabâché pour progresser, car la répétition est très importante dans le processus d'apprentissage. *Dr. - Maître de conférence- Université Ahmed Ben Bella Oran 1. |