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De même, les plates-formes collaboratives
de type Ecobiz, Proforum ou
Réseaulia offrent aux entreprises la possibilité de
partager des compétences, d'échanger des informations, de capitaliser du
savoir-faire, de bénéficier de programmes de rencontres et d'accéder à des
informations ciblées et qualifiées qui, in fine, participent à une dynamique de
réseaux. Ces outils permettent des gains de productivité dans la gestion des
flux d'informations. Tous ces éléments œuvrent en faveur d'un maillage des
entreprises à travers des points de convergence liés à une filière, un
territoire, une thématique commune, un métier, ?La collaboration entre les
différents services de la chambre est donc en mesure d'offrir aux réseaux
d'entreprises la possibilité de bénéficier d'un appui à tous les niveaux. La
valeur ajoutée consulaire auprès des réseaux d'entreprises se traduit ainsi par
un apport en compétences, en méthodologie, en ingénierie de projets et par une
capacité à mobiliser les entreprises. Cela dit, d'autres organismes comme les
collectivités locales, les agences de développement, les centres techniques,
les services de l'Etat ou les syndicats professionnels peuvent soutenir
également les réseaux d'entreprises. Comme les CCI doivent s'engager dans une
démarche constructive de gouvernance globale des réseaux d'entreprises aux
côtés de ces autres acteurs du territoire, il est vivement recommandé de créer
les conditions propices à leur bon fonctionnement. La définition des rôles et
responsabilités de chaque acteur territorial dans la conduite et
l'accompagnement de ce projet (chef de file, maître d'œuvre, financeur, ?)
ainsi que la coopération entre eux seront par conséquent nécessaires dans la
perspective de mettre en place une gouvernance économique partagée.
Appui aux entreprises L'appui individuel aux entreprises est nécessaire pour leur développement, mais il doit être complété par des actions collaboratives qui peuvent constituer une réponse plus appropriée. Les réseaux deviennent ainsi un des leviers d'action des CCI auprès des entreprises : le conseil individuel apporté par la CCI génère de l'action collective, qui engendre des demandes spécifiques de la part des entreprises membres des réseaux. C'est une évolution de l'accompagnement des entreprises complémentaire à l'appui individuel, qui s'appuie sur les entreprises leaders pour produire un effet d'entraînement sur l'ensemble du monde économique. Cette tendance doit par conséquent être prise en compte par les CCI et conduire à une nécessaire adaptation stratégique et organisationnelle au sein des chambres. En accompagnant les dirigeants, les CCI véhiculeront une image attractive et dynamique, rapprochant ces derniers de la gouvernance de l'institution consulaire. En organisant tel un chef d'orchestre une ingénierie des solutions, elles mettront leurs compétences au service des entreprises et des territoires. La coordination et la mise en cohérence des différentes interventions des acteurs territoriaux contribueront ainsi à renforcer la compétitivité des entreprises et l'attractivité des territoires. Il y a donc urgence pour les CCI à s'investir dans les réseaux d'entreprises pour des raisons à la fois internes et externes au monde consulaire. L'évolution du contexte économique, le besoin croissant des entreprises de travailler en réseau, les avantages qu'elles en tirent, le développement des compétences des CCI en management des réseaux d'entreprises sont autant d'éléments qui doivent les inciter à s'impliquer dans les réseaux. Typologie des réseaux d'entreprises La notion de réseaux d'entreprises est vaste ; elle mérite que l'on s'y attarde pour mieux comprendre ses enjeux, ses objectifs et ses contenus. Si chaque type de réseau (clubs, associations de zones d'activités, grappes, pôles de compétences, clusters, pôles de compétitivité, réseaux virtuels?) a ses propres spécificités, il existe un socle commun de fondamentaux propices à la création et au développement des réseaux : -un engagement formel des entreprises ; -un animateur identifié, professionnel, dédié à l'accompagnement du groupe ; -une méthode d'animation conviviale avec un sentiment d'égalité et de confiance entre les membres ; -un plan d'action, des moyens mobilisés et un budget dédié; -un porteur (une CCI par exemple, un consortium de partenaires, une association?) qui assure la logistique administrative et financière ; -des échanges collaboratifs entre participants ponctués par des rencontres régulières ; -un intérêt commun : une filière, un secteur d'activité, un thème, un territoire. Le spectre des réseaux d'entreprises est très large. La démarche engagée par les CCI se doit d'être globale et ne doit pas mettre à l'écart certains types de réseaux. C'est pourquoi volontairement l'ensemble des réseaux d'entreprises à vocation économique est pris en compte, l'enjeu commun de tous ces réseaux étant de mettre en relation les entreprises, afin de rompre leur isolement et développer leur business, quelle que soit leur taille ou leur origine. Derrière cette notion générique, on retrouve toujours une démarche collaborative et un rapprochement qui peuvent être générés soit par les entreprises, soit par la CCI, soit par les politiques publiques. Toutefois, chaque type de réseau présente des caractéristiques qui renvoient à des enjeux spécifiques pour les entreprises, les territoires et les CCI que l'on peut décrire de la manière suivante: Les clubs d'entreprises Le club d'entreprises, souvent créé à partir d'un besoin très local des TPE et PME vise dans un premier temps à rompre l'isolement du chef d'entreprise en lui permettant de disposer d'un lieu d'échanges pour débattre avec d'autres dirigeants de problématiques communes (export, ressources humaines, logistique, performance?), partager des expériences, rencontrer des experts et se confronter à d'autres pratiques. Il peut parfois s'inscrire dans une dynamique plus collaborative (promotion et valorisation des membres du club par exemple) et amener ses membres à faire ensemble des affaires. Ces clubs peuvent être thématiques, centrés sur un métier et/ou territorialisés. Les associations de zones d'activités Les associations de zones d'activités sont souvent issues d'initiatives communales. Elles peuvent toutefois évoluer vers des formes proches des clubs, intégrant des thématiques nouvelles. Si l'aménagement et la gestion des zones d'activités ont été confiés aux communes et aux intercommunalités, les CCI peuvent toutefois intervenir à différents niveaux : en étant l'interface de proximité entre les entreprises et les collectivités locales, ainsi qu'en apportant un conseil qualifié sur les problématiques de développement durable (management environnemental, Plan de Déplacements des Entreprises, requalification des ZA?) qui constituent un enjeu pour la valorisation et la compétitivité du territoire. Les grappes d'entreprises Les PME n'ont parfois pas la taille ou les compétences suffisantes pour mettre en place des actions nécessaires à leur développement. Dans ces conditions, la «grappe d'entreprises» ou le « système productif local » (SPL) peut constituer une réponse à ce problème. Ces coopérations peuvent prendre différentes formes suivant les stratégies des entreprises et les contraintes auxquelles elles font face (mieux anticiper l'évolution des marchés, diversifier ses produits, réduire ses coûts de production). La mutualisation des investissements, la mise en place d'une plate-forme de veille collaborative pour mieux connaître ses marchés, le déploiement groupé à l'international, la réalisation d'études marketing sont autant d'actions que peuvent mener les grappes ou SPL. Certains de ces réseaux ont vocation à travers leur labellisation en «grappes» à devenir les courroies de transmission des pôles de compétitivité. Les autres réseaux d'entreprises territorialisés qui n'ont pas ce label (réseaux filières, réseaux sectoriels ou clusters marché) mettent en œuvre des actions collaboratives similaires. Véritables outils de proximité, ils sont souvent proches des filières professionnelles et ont un périmètre limité proche de celui des CCI territoriales. Les CCI peuvent intervenir en leur apportant un appui, notamment dans le domaine de l'innovation, de l'international, de l'intelligence économique et de l'animation, mais ces réseaux (incubés parfois par les CCI) peuvent aussi être amenés à prendre leur indépendance et s'exonérer des services des chambres pour monter leurs propres actions collectives. Les pôles de compétitivité Les pôles de compétitivité ont été lancés en 2004, dans un contexte de course effrénée à l'innovation. Ils se caractérisent comme «une combinaison, sur un espace géographique donné, d'entreprises, de centres de formation et d'unités de recherche publiques ou privées, engagés dans une démarche partenariale autour de projets innovants ». Pour les entreprises, adhérer à un pôle de compétitivité, c'est pouvoir participer à un projet de R&D tout en bénéficiant d'un réseau d'entreprises, de centres de recherches et de formation et en mutualisant des moyens. Si ces pôles ont vocation à mailler le monde de la recherche, des entreprises et de la formation pour devenir des foyers d'innovation, ils ont également été conçus en vue d'atteindre une masse critique pour rayonner à un niveau national, voire international et ainsi pénétrer de nouveaux marchés. Les clusters technologiques Connaissant des problématiques similaires à celles des pôles de compétitivité, les clusters technologiques, proches du monde de la R&D, sont en prise directe avec le monde de l'enseignement supérieur plus que celui des PME. L'action des CCI peut venir en complément, en appui dans le rapprochement des entreprises, en particulier des PME avec les laboratoires de recherche. Les pôles de compétence Les pôles de compétences constituent l'outil développé par les collectivités pour investir des domaines d'activité non couverts par les pôles de compétitivité ou les clusters technologiques. Ils peuvent être ancrés sur des compétences locales ou concerner un domaine non maîtrisé mais en devenir. Ils ont donc une vie courte en cas de réussite et peuvent évoluer rapidement en clusters technologiques. Les réseaux virtuels La forme la plus connue des réseaux virtuels est la plateforme collaborative qui met à disposition d'une population large ou limitée, suivant les objectifs recherchés, un moyen d'échanger à travers la création de communautés d'intérêts. L'un des avantages majeurs de ce réseau est la démocratisation de la relation qui permet le contact entre différents types d'entreprises (en termes de taille, de métiers, ?). La performance du système est souvent liée à la largeur du spectre des membres des communautés et à la qualité de l'animation. La technologie VPN Les réseaux locaux d'entreprise (LAN ou RLE) sont des réseaux internes à une organisation, c'est-à-dire que les liaisons entre machines appartiennent à l'organisation. Ces réseaux sont de plus en plus souvent reliés à Internet par l'intermédiaire d'équipements d'interconnexion (PC portables ou PC de bureau, tablettes, smartphones, serveurs...). Il arrive ainsi souvent que des entreprises éprouvent le besoin de communiquer avec des filiales, des clients ou même du personnel géographiquement éloignés via internet. Pour autant, les données transmises sur Internet sont beaucoup plus vulnérables que lorsqu'elles circulent sur un réseau interne à une organisation car le chemin emprunté n'est pas défini à l'avance, ce qui signifie que les données empruntent une infrastructure réseau publique appartenant à différents opérateurs. Ainsi, il n'est pas impossible que sur le chemin parcouru, le réseau soit écouté par un utilisateur indiscret ou même détourné. Il n'est donc pas concevable de transmettre dans de telles conditions des informations sensibles pour l'organisation ou l'entreprise. La première solution pour répondre à ce besoin de communication sécurisé consiste à relier les réseaux distants à l'aide de liaisons spécialisées. Toutefois, la plupart des entreprises ne peuvent pas se permettre de relier deux réseaux locaux distants par une ligne spécialisée, il est parfois nécessaire d'utiliser Internet comme support de transmission. Un bon compromis consiste à utiliser Internet comme support de transmission en utilisant un protocole d'»encapsulation» (en anglais tunneling, d'où l'utilisation impropre parfois du terme «tunnelisation»), c'est-à-dire encapsulant les données à transmettre de façon chiffrée. On parle alors de réseau privé virtuel (noté RPV ou VPN, acronyme de Virtual Private Network) pour désigner le réseau ainsi artificiellement créé. Ce réseau est dit virtuel car il relie deux réseaux «physiques» (réseaux locaux) par une liaison non fiable (Internet), et privé car seuls les ordinateurs des réseaux locaux de part et d'autre du VPN peuvent «voir» les données. Le système VPN permet donc d'obtenir une liaison sécurisée à moindre coût, si ce n'est la mise en œuvre des équipements terminaux. Un VPN repose sur un protocole de tunnelisation (tunneling), c'est-à-dire un protocole permettant aux données passant d'une extrémité du VPN à l'autre d'être sécurisées par des algorithmes de cryptographie. Le terme de «tunnel» est utilisé pour symboliser le fait qu'entre l'entrée et la sortie du VPN les données sont chiffrées (cryptées) et donc incompréhensible pour toute personne située entre les deux extrémités du VPN, comme si les données passaient dans un tunnel. Dans le cas d'un VPN établi entre deux machines, on appelle client VPN l'élément permettant de chiffrer et de déchiffrer les données du côté utilisateur (client) et serveur VPN (ou plus généralement serveur d'accès distant) l'élément chiffrant et déchiffrant les données du côté de l'organisation. De cette façon, lorsqu'un utilisateur accède au réseau privé virtuel, sa requête va être transmise en clair au système passerelle, qui va se connecter au réseau distant par l'intermédiaire d'une infrastructure de réseau public, puis va transmettre la requête de façon chiffrée. L'ordinateur distant va alors fournir les données au serveur VPN de son réseau local qui va transmettre la réponse de façon chiffrée. A réception sur le client VPN de l'utilisateur, les données seront déchiffrées, puis transmises à l'utilisateur... Il existe aussi des solutions dites de «split tunneling» permettant de déterminer quelles applications doivent faire transiter leurs données via le VPN, et quelles autres peuvent utiliser une connexion directe. En termes simples, la sécurité des VPN dépend de deux éléments, l'authentification et l'encryption. L'authentification étant un contrôle des deux machines s'assurant qu'elles ont les droits pour communiquer entre elles et l'encryption camouflant les données aux regards indiscrets. Les réseaux VPN sont donc des solutions peu coûteuses et sécurisées permettant l'accès à un réseau d'entreprise. Toutes ces technologiques ont pour but d'augmenter l'efficacité et la productivité d'une entreprise, de centraliser et partager les ressources, de sécuriser et sauvegarder les données. Conclusion Si les réseaux d'entreprises sont un modèle de développement qui vise à renforcer la compétitivité des entreprises, ils constituent également un enjeu important pour les chambres d'industrie (et les chambres d'agriculture (CA)) qui sont censées les accompagner et pour les territoires sur lesquels ils évoluent. Ils s'inscrivent ainsi dans une approche systémique qui nécessite un engagement réel des chefs d'entreprise, l'élaboration d'un Schéma Régional des Réseaux d'Entreprises, le développement d'outils de pilotage, la sécurisation des aspects juridiques de la mise en réseaux des entreprises, la mise en place d'une gouvernance économique locale partagée, une mise en œuvre cohérente des actions, la mobilisation de moyens appropriés et l'apport de compétences spécifiques. *Consultant en management Références - Les réseaux d'entreprise: une valeur ajoutée pour les entreprises, une nécessité pour les territoires et une priorité pour les CCI (Assemblée des chambres françaises de commerce et d'industrie) - Les réseaux d'entreprise (Chambre de commerce et d'industrie Versailles Val-d'Oise / Yvelines) - http://www.commentcamarche.net/contents/514-vpn-reseaux-prives-virtuels-rpv. |