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Avec le beau temps
et les vacances des aoûtiens, la saison estivale pour 2014 bat son plein. La
plage de Sidi Ouchaa, dans la commune de Dar Yaghmorassen (daïra de Ghazaouet),
est une plage familiale et un joyau de nature prisé des estivants, venus des
trois daïras voisines de Nedroma, Ghazaouet et Fillaoucène et de Tlemcen. Selon
des estimations, l'affluence a atteint, en ce mois d'août, près de 30.000
estivants (riverains et estivants). De nombreux Tlemceniens disposent de
cabanons, ils y ramènent leurs familles en nombre, afin de pouvoir profiter de
la mer. Lorsqu'on débarque dans ce petit coin de paradis naturel à environ 50
kilomètres de Tlemcen, on entre dans un espace naturel dominé par les monts des
Traras qui culminent à plus de 800 mètres d'altitude.
Rappelons dans ce contexte que le massif des Traras est une chaîne côtière dans le prolongement occidental de l'Atlas tellien. Il représente, dans le tell oranais, un véritable bloc montagneux dont l'accès est très difficile. Ce massif apparaît comme un arc montagneux encastré entre la mer Méditerranée au nord, la vallée de l'oued Tafna à l'est, l'oued Mouilah au sud et la vallée de l'oued Kiss à l'ouest qui détermine la frontière marocaine. La végétation du massif est constituée principalement de pins et de cyprès. A quelques minutes de la plage de Sid Ouchaa, les estivants sont impressionnés par les eaux de source bénies, légères, un peu saumâtres, sulfureuses, qui coulent au pied des falaises le long de la route. Les passagers et ceux qui souffrent de calculs rénaux marquent une petite halte pour prendre quelques petites gorgées d'eau ou remplir gracieusement des jerricans et bouteilles. « Il y a à peine deux ans, je souffrais d'un calcul rénal. J'en prenais tous les jours des médicaments pour calmer les douleurs atroces aux reins. Quand j'ai appris que ces eaux aux vertus curatives sont efficaces au calcul rénal, je buvais quotidiennement de cette eau, je me suis débarrassé naturellement du calcul qui s'est dissous sous l'action de cette eau bénéfique. Aujourd'hui, Dieu merci, je me sens très bien », témoigne un père de famille de Tlemcen, venu s'abreuvoir avant de regagner la plage de Sidi Ouchaa. Selon des habitants originaires de cette localité, ce sont les mécènes (Emigrés) de Dar Ben Tata qui ont installé à leurs frais des fontaines et construit des murs revêtus de faïences sur les lieux. Il faut souligner que l'eau a été utilisée depuis des temps immémoriaux à des fins correctives. Hippocrate a été le premier à écrire sur les maladies de guérison avec de l'eau. Le savant grec Hippocrate qui vécut environ cinq cents ans avant Jésus-Christ et il est désigné comme le « père de la médecine moderne », a été le premier à écrire beaucoup plus sur la guérison des maladies par l'eau. Il a utilisé de l'eau abondamment, tant interne qu'externe, dans le traitement des maladies de toutes sortes. Les Egyptiens ont apprécié la baignade dans leur fleuve sacré, le Nil. Bien avant Hippocrate, a enregistré son expérience avec les propriétés curatives de l'eau. L'affluence des gens venus des quatre coins de la wilaya et hors wilaya prouve les propriétés curatives des eaux de Dar Ben Tata. Chaque moment de la journée a son public. Tôt le matin, les seniors des quartiers voisins viennent savourer les premiers écoulements d'eau. Puis les familles et les jeunes gagnent les lieux, où commencent les queues pour remplir des quantités d'eau à emporter. « Des gens viennent de partout, même d'Alger et Sétif, pour remplir des jerricans, des fûts, des bouteilles. À longueur d'année, ces eaux drainent beaucoup de monde venu des quatre coins du pays », avoue un septuagénaire venu de Dar Yaghmorassen. Toutefois, si l'intérêt porté à ces eaux aux vertus thérapeutiques avérées est très grand, l'utilisation à bon escient de cette ressource hydrique par l'APC de Dar Yaghmorassen (daïra de Ghazaouet) et la disponibilité d'aires de stationnement laissent à désirer. Les eaux ruisselant jour et nuit, se perdent dans la nature. De même, les gens ne trouvent pas où stationner leurs véhicules pour s'approvisionner en eau. Ceux qui stationnent sur les côtés de la route étroite, constituent un vrai danger pour les automobilistes empruntant cet axe routier très fréquenté par des milliers d'estivants de la plage de Sidi Ouchaa. D'ailleurs, aucune plaque de limitation de vitesse ou de signalisation de ces dangers n'existe à ce niveau-là. «On aimerait bien que cette route soit dédoublée et que des aires de stationnement soient aménagées pour permettre le stationnement des véhicules en toute sécurité à cet endroit. C'est pareil pour l'eau qui se perd dans la nature à longueur d'année, nous souhaitons l'utilisation à bon escient de ces eaux minérales qui ont des vertus thérapeutiques. Elles sont recommandées pour les personnes souffrant de troubles digestifs et rénaux, entre autres. Il faudrait penser à des projets de thermalisme (activité liée à l'exploitation et à l'utilisation des eaux thermales) et même de thalassothérapie (utilisation des bienfaits du milieu marin) dans cette région pour développer le tourisme. |