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«Il en sera bientôt du mythe totalitaire ce qu'il en est présentement du
mythe démocratique, car le cynisme ne soulage qu'un moment les consciences
écœurées par l'hypocrisie.» Georges Bernanos
Les tergiversations politiques des chancelleries occidentales dans leurs prises de position envers l'agression israélienne contre le peuple palestinien de Ghaza, ces derniers jours, montrent Ô combien l'ampleur du cynisme et de l'hypocrisie roulés dans une laideur rhétorique de fond en comble a atteint une dimension de forfaiture aussi déshonorante. Après la valse de déclarations de ces gouvernements alignées sur les thèses israéliennes «légitime défense», «riposte», «retenue » brassant de l'air pendant un mois de massacre pour donner le temps à Israël pour qu'elle termine sa sale besogne. Voila que l'on se découvre aujourd'hui des vertus dans le droit humanitaire pour condamner à demi-mot le carnage israélien tout en lui enjoignant des circonstances atténuantes. A vrai dire ce positionnement absurde n'est pas nouveau, car comment comprendre le soutien militaire américain à cette guerre et les avantages économiques accordés par l'Union Européenne aux Israéliens pour venir par la suite tenter de se rattraper sur le champ du Droit Humanitaire aux populations palestiniennes meurtries et déniées de leur droit le plus élémentaire : la vie. Comment comprendre une telle analphabétisation politique «voulue» lorsqu'on assimile une colonisation qui date depuis 1948 à une simple «querelle». Comment accepter que l'on fasse passer l'emprisonnement d'un lieutenant israélien avant une trêve pour un acte «barbare» et que l'on obnubile délibérément dans le camp d'en face l'extermination de 2000 palestiniens. Flouer l'opinion publique en décrétant que le droit de manifester contre l'agression israélienne est considéré comme un acte antisémite par ceux là même qui portaient la cause palestinienne à bout de bras, il n' y a pas si longtemps. Ces revirements politiques et ses flagrantes contradictions ne peuvent étonner lorsqu'on arme le belligérant pour cibler un refuge d''enfants, à travers la permission donnée par les gouvernements occidentaux et étasunien, à leurs citoyens juifs pour s'enrôler dans les forces de défense israélienne (F.D.I), ou lorsqu'on tolère sur son sol les agissements racistes d'une organisation terroriste juive notoire et condamner d'un autre coté le Hamas. Il n'est plus permis de s'en effrayer lorsqu'on permet à des philosophes -va t-en guerre de distiller leur Belle Honte du Libéralisme pour réduire à néant les ambitions d'un pays arabe et le transformer en ruines, désordre et anarchie au nom d'une philosophie du Chaos. Ces maquignons qui ont érigé en fond de commerce leur prêt à penser creux et éphémère, épaulés par une surmédiatisation acquise à Israël, empêchant toute pensée critique, sont la cause d'une telle hécatombe meurtriére. Un argumentaire aux soubassements islamophobes ou la justice, et le Droit International sont devenus la marque estampillée du Bien dont les représentants sont nuls autres que l'Amérique, Israël et leur moutons de Panurge et le Mal par tout ce qui s'oppose au sionisme, et aux «contempteurs» du néolibéralisme. Il devient légitime et inquiétant de se poser la question suivante au rythme de ce qui se déroule devant nos yeux où le crime est hiérarchisé et où les extrémismes sont sélectionnés : qu'en reste t-il des valeurs d'humanisme, de la justice et du Droit lorsqu'on invente des préalables aux bourreaux et que l'on détourne le regard devant des enfants carbonisés. Qu'en reste t-il de ce Droit International lorsqu' on continue de larguer des bombes sur un peuple opprimé et lancer des vivres pour un autre tout aussi opprimé. Tant que la pensée politique occidentale est guidée par cette abjection déshonorante qui consiste à dire qu'Israël a le droit de se défendre et que les Palestiniens ont le droit de mourir en masse : le monde ne se refera pas. Cette pensée politique a donné naissance aujourd'hui à un extrémisme haineux de tout ce qui est palestinien et arabe, soutenu par une opinion publique israélienne façonnée pour la poursuite des massacres. Comment entrevoir un Etat palestinien dans de telles conditions. L'urgence d'une véritable mobilisation des Etats épris de paix est à convoquer. Les va t-en guerre ne sont plus dignes de confiance. Ce Monde se fera peut être un jour sans eux ? * Universitaire |