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Pour le commun des musulmans, Ramadhan, n'est autre que le mois sacré du
grand repentir, un mois où les caractères de générosité, du pardon et de la
miséricorde prennent le dessus sur ceux de l'avarice, la violence et le gain
facile sans scrupule, par la flambée des prix. Si le mois de Ramadhan
représente le quatrième pilier des cinq obligations de l'islam, où le musulman
est tenu impérativement, de s'abstenir de manger et de boire de l'aube jusqu'au
coucher du soleil, n'en demeure pas moins que la validation de ce précepte
requiert certaines règles qui, à défaut de les observer, invalident le jeûne.
Nombreux sont les jeûneurs qui réduisent l'agrément divin de leur devoir sacré uniquement à l'abstinence alimentaire, alors qu'il y a plus important que cela c'est de posséder la maitrise de , sa langue et de ses gestes. C'est ainsi que le mensonge, la médisance, les calomnies et autres injures fusant de partout, compromettent certainement la validité du jeûne. Que nous soyons dans les transports publics, dans les marchés voire même à la sortie des mosquées, les altercations verbales sur fond d'injures grossières, sont monnaie courante de notre quotidien en ce mois sacré de Ramadhan. Si la faim et surtout la soif, en ces temps de grande chaleur, constituent pour certains, notamment les jeunes, des aiguillons qui nous rendent plus irritables, le vrai croyant ne doit en aucun cas se laisser emporter par les pulsions de sa colère durant cette période d'irritabilité accrue. Par contre, il doit renoncer d'abreuver les gens de grossièretés frisant parfois même le blasphème (insultes à l'islam) peuvent non seulement altérer son jeûne mais aussi compromettre son appartenance à l'islam. D'ailleurs, les paroles du prophète sont, sans équivoque «Qu'il aille rompre son jeûne celui qui ment et persiste dans le mensonge, Allah ne l'acceptera» .Il souligne dans un autre hadith : «Allah n'a pas besoin qu'on se prive de manger et de boire si ne veut pas délaisser la calomnie et ses effets ainsi que les mauvais actes.» Un autre aspect plus grave que celui décrit précédemment caractérise les journées de notre Ramadhan c'est celui de la violence qui éclate sporadiquement, en tout moment et en tout endroit, à travers les bagarres et autres affrontements corporels. D'ailleurs, Il ne se passe pas un jour sans que les quotidiens nationaux ne relatent dans leur une, les innombrables agressions et blessures assénées aux paisibles citoyens qui vaquent à leurs occupations. Du vol à la sauvette, au braquage à l'arme blanche en passant par les multiples empoignades, tous les actes de bestialité sont mis en branle. L'afflux incessant des ambulances aux urgences pour l'évacuation des blessés graves confirme ce sinistre décor. Afin de garder son sang froid et d'éviter le pire, il n'y a pas mieux que de faire preuve de sagesse et d'une grande patience en répondant intelligemment à tout provocateur l'expression dictée par le prophète «A celui qui vous insulte ou cherche à vous provoquer, répondez lui je suis à jeun». La formule « je suis à jeun» nous parait d'apparence sans intérêt majeur, mais elle ira certainement droit au conscient de l'adversaire et donnera son fruit. En rappelant à l'agresseur qu'on est à jeun, c'est pour attirer son attention sur son acte est contraire aux règles de validation du jeûne, ce qui le poussera vraisemblablement à y renoncer. Enfin, il est malheureux d'établir un tel constat quand on sait que le jeûne du Ramadhan reste après tout une école de moralité par excellence, où la patience, l'endurance et la générosité doivent être le quotidien du croyant. S'adonner aux actes de piété tout en s'éloignant de ceux du péché renforcera sans nul doute la personnalité du musulman pieux et rehaussera son image, ternie en ce monde de discorde. D'ailleurs le verset coranique est on ne peut plus explicite «O croyants! Le jeûne vous a été prescrit à vous comme il le fut à ceux qui vous ont précédés. Pour que vous arriveriez ainsi à atteindre la piété !» |