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Les derniers lampions se sont éteints sur
la troisième édition du festival du film arabe d'Oran, les hôtels de luxe aussi
se sont vidés, eux qui ont rarement connu une telle ambiance, une fébrilité
certaine, une clientèle joyeuse et autant de monde à la fois.
Le rideau est tombé aussi hélas sur la grande scène de la magnifique salle de l'ex-Colisée actuellement Es-Saada (le bonheur) oui mais ce «bonheur» pour le grand public aura été de courte durée car si les hôtels ne désemplissent pas particulièrement en cette période de vacances la salle «Es-Saada» reste désespérément vide, désespérément fermée au public attendant certainement une autre initiative de Monsieur Hamraoui Habib Chawki, commissaire du festival du film arabe, un autre festival pour dépoussiérer la salle et la remettre en état la veille du quatrième panorama?le 2 juillet 2010?? A-t-on le droit de priver une grande ville comme Oran d'un si beau joyau, une population qui a confirmé sa passion et sa connaissance du septième art, de films durant une année ? La cinémathèque algérienne ne peut à elle seule combler le vide car de toutes évidences là aussi les bonnes décisions ne sont plus prises?. Que l'on en fasse le bilan sur l'échelle du territoire certaines salles dites de répertoire fonctionnent pernicieusement la plupart en «rénovation» prolongée des compétences sont machiavéliquement écartées, dans des conditions indécentes et un manque de savoir-faire flagrant. Une routine existentielle s'est imposée comme seule activité ; aucune initiative locale, la «centralisation» est de mise, jusqu'à la merveilleuse salle de cinémathèque de Sidi Bel-Abbés rénovée complètement avec un sens aigu de savoir faire et de perspicacité par Madame Hankour, la directrice de la Culture de la wilaya de Sidi Bel-Abbés n'est que rarement mise à contribution. Pourquoi tout cet attentisme, pourquoi alors que Madame la ministre de la Culture a engagé une batterie de décisions en faveur du cinéma national et de la réhabilitation des salles à travers le territoire national et qu'une embellie incontestable de la production cinématographique à l'occasion de «Alger 2007 année de la culture arabe» s'est affirmée, les salles demeurent curieusement fermées ou en hibernation prolongée. ? Pire, dans la perspective quoique lointaine, de la réouverture de salles, pas de formation de futurs cadres, d'animateurs, de conseillers culturels dans le domaine, ou si peu . On remplace ou pas et c'est tout. Les distributeurs ou producteurs algériens à l'image de Bachir Derrais ont à cœur de promouvoir la cinématographie de leur pays et leur héroïque obstination devrait faire réfléchir sur toutes les potentialités non exploitées. Certes Oran a réussi son festival, l'apport de la wilaya d'Oran n'y est pas étranger ; la mobilisation efficace de toutes ses énergies , une sécurité de tout instant , en pleine période de rush vacancier dans une ville asphyxiée par les embouteillages relève de la prouesse et d'un défi hautement relevé par les autorités compétentes, preuve de notre capacité à recevoir des festivals de grand standing . Les invités des quatre coins du monde arabe, pour les moins sincères, auront du mal à décrier la qualité d'accueil et la prise en charge, le professionnalisme d'un festival tout juste âgé de trois ans. «L'envers du miroir» pour citer Nadia Cherabi c'est que cela se passe à Oran et que peu d'Oranais visiblement sont mis à contribution dans l'organisation. On a honoré certes, en ouverture Abdelkader Alloula, Sirat Boumediène c'était extraordinaire et majestueusement bien fait, nos frères arabes sauront enfin qu'Oran est la ville d'un des plus grands dramaturges arabes mort sur l'autel de l'intégrisme abject. Mais pourquoi et pour la troisième fois consécutive si peu de cinéastes oranais de leur vivant «rasent» t-il «parfois les murs d'un festival censé être le leur? Certain diront même c'est le panorama du film arabe à Oran et non pas d'Oran ! Ne doutons pas de la sincérité et de l'engagement du commissaire du festival du film arabe pour que des correctifs soit apportés connaissant son intérêt pour le septième art dans notre pays ; ce même commissaire alors ministre de la Culture et de la communication qui a sauvé sans tambour ni trompette l'avenir des cinémathèques en faisant adopter en son temps un budget correct de fonctionnement qui a permis à l'époque au Centre algérien de la cinématographie (cinémathèque nationale) d'éviter de tomber dans l'écueil du cinéma commercial pour survivre. Aussi attendons avec impatience le quatrième panorama du film arabe, mais aussi souhaitons que la bonne volonté triomphe de la bureaucratie et que la salle «Es-Saada» reprenne au quotidien son fonctionnement normal, le plus vite serait le mieux pour les Oranais, et le festival suivant aura toute la latitude de découvrir s'il en reste des disfonctionnements techniques auxquels on aura remédié mais pas en live comme en 2009 ! |