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Palestiniens et Israéliens ont repris hier au Caire leurs
négociations indirectes sous égide égyptienne dont le round précédent avait
donné lieu à un accord ayant permis l'instauration à Gaza d'un cessez-le-feu
observé de cinq jours dont l'expiration arrive ce soir à minuit. Les deux
délégations sont revenues dans la capitale égyptienne après être allées rendre
compte à leurs autorités respectives sur les points faisant divergence entre
elles n'ayant pas pu permettre la conclusion d'un accord sur un cessez-le-feu
plus durable que celui auquel elles ont convenu.
Tous ceux qui plaident pour un accord de cette nature entre Palestiniens et Israéliens espèrent que les deux parties sont revenues à la table des négociations nanties d'instructions les autorisant à consentir les concessions rendant possible une telle conclusion. Mais le maître mot qu'ont les milieux avertis des difficultés que les négociateurs palestiniens et israéliens auront à trouver un terrain d'entente acceptable est celui qu'il faut avoir une « confiance prudente ». Une telle attitude s'impose en effet à s'en tenir aux déclarations qui tant du côté palestinien qu'israélien ont laissé entendre que chaque partie n'acceptera un accord que si l'autre accède à toutes ses exigences. Celle dont Benyamin Netanyahu, le Premier ministre de l'Etat sioniste, en a été l'auteur peu avant la reprise des négociations indirectes par laquelle il a fait savoir qu'Israël ne signera aucun accord qui ne tiendrait pas compte de sa « sécurité nationale » oblige même à tempérer le sentiment de « confiance prudente » dont ont fait état les observateurs au Caire. Quand on sait que pour Netanyahu la sécurité nationale de son pays ne pourrait être « garantie » que par le maintien du blocus israélien de la bande de Gaza et le désarmement de la résistance dans ce territoire, il faut assurément se garder de parier sur une positive du round des négociations qui s'est ouvert hier au Caire. L'on voit mal en effet la partie palestinienne accéder à ces deux exigences qu'elle a déclaré refuser d'entériner quelle qu'en soit la conséquence. Les Palestiniens sont en raison de leur position intransigeante sur ces points sous très forte pression de la médiation égyptienne mais aussi régionale et internationale tentant de leur faire valoir qu'en acceptant d'y souscrire Israël consentirait à « assouplir » le blocus et à être plus permissif sur la question du désarmement de la résistance dans la bande de Gaza. C'est encore aux Palestiniens qu'il est demandé de faire le « bon geste » au profit de leur ennemi agresseur. Et cela en leur servant la fiction d'un Premier ministre israélien voulant un accord de paix « acceptable » et définitif mais prisonnier du camp qui s'y oppose au sein de sa coalition de gouvernement. Ce qui est en somme demandé aux Palestiniens est qu'ils lui offrent en renonçant au rejet des exigences israéliennes l'argument que l'agression ordonnée par lui a atteint ses objectifs ce qui désarmerait les « jusqu'au-boutistes » anti-palestiniens dans son pays. A l'OLP aussi il avait été demandé des renoncements qui devaient permettre de rendre possible la conclusion d'un accord de paix et hâter la création d'un Etat palestinien indépendant. Plus de deux décennies après ce marché de dupes, l'ont voit ce que veut dire « paix » pour l'Etat sioniste et où en est l'Etat palestinien promis. |