Les propriétaires, au nombre de cinq, de locaux commerciaux du square Hadj
Ali, situé en plein-centre de la ville des ponts, plus connu par «Dounia
Ettaraef», contestent le marché passé la semaine dernière entre le maire de la
ville et les autres commerçants locataires des lieux où ils exercent leurs
activités. En effet, rencontrés devant le cabinet du wali, les concernés nous
ont déclaré vouloir démentir ce qui a été rapporté dans les articles de presse,
à savoir qu'ils sont d'accord pour les démolitions de leurs locaux en
compensation d'autres tout neufs et en même temps d'en informer de vive voix le
wali, auprès duquel ils demandent une audience. Nos interlocuteurs avouent ne
pas être contre les aménagements projetés du square en question, ni contre les
inévitables démolitions des anciens locaux qui sont exploités actuellement
comme cafétéria, fast-food, kiosque à journaux et même les leurs. Mais font
remarquer que le maire a parlé de les compenser par des locaux tout neufs, en
dur ou en bois de qualité supérieure, proposition qui peut être acceptée et
c'est bien compréhensible par les locataires, diront-ils, «mais pas par nous
autres, qui sommes propriétaires». Et l'un d'eux d'expliquer à titre
d'illustration et en prenant l'exemple de sa cafétéria, qu'il dit avoir acheté
le fonds de commerce en dur en 1986 contre la somme de 184 millions de
centimes.
«Et c'est à peu près le même cas des autres propriétaires, dont les
locaux sont en dur, et dans ces conditions nous refusons des indemnisations en
construction en bois, nous exigeons qu'elles soient ou bien en dur ou bien par
le biais d'une compensation financière. Nous ne voulons pas perdre dans
l'affaire, souligneront-t-ils, car si je dois citer le cas de mon commerce, à
titre de simple illustration, la cafétéria bâtie en dur fait 55 mètres carrés
plus une terrasse qui fait 150 mètres carrés, dont la valeur au prix du marché
est estimée actuellement à près de 6 milliards de centimes et toutes les
«cabanes» qu'on veut construire même en bois de qualité supérieure ne peuvent
atteindre cette somme. Et c'est de tout cela que nous comptons rendre compte au
wali, car apparemment il a été mal renseigné, en ce sens qu'on lui a simplement
dit qu'il s'agit de 13 commerces cédés en location par l'APC sans plus de
détails». En l'absence du wali, les contestataires ont été reçus par son chef de
cabinet, qui a promis de transmettre ces préoccupations à qui de droit.