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Ça porte un nom.
Cela s'appelle «droit de poursuite». Ce fut expérimenté. A Sakiet Sidi Youssef. Et au delà du 17éme parallèle. Au
Vietnam. Certaines officines l'ont baptisé «droit d'ingérence».Curieusement,
c'est le pays qui s'auto proclame " le pays des droits de l'homme ",
le second, celui de la " statue de la liberté " (qui tourne le dos à
l'Amérique, comme chacun sait), qui sont à l'origine du bombardement, d'abord,
puis de l'exécution de Maamar Keddafi, de l'armement des milices et du pillage
du pétrole du peuple libyen qui demandent aux enfants de l'honneur et du 1er
Novembre d'ouvrir la saison de la chasse - à l'échelle des Etats - aux
frontières sud-est de notre sanctuaire. Et l'on obtempère sous le fallacieux
prétexte de " sécurité extérieure ".
Ni Washington, ni Paris, n'ont armé la révolution pour lui permettre de recouvrer ses droits à un Etat, ni pour imposer - a minima - les résolutions sur le partage de la Palestine, tout à fait contestable par ailleurs. Alors ? Ici et là, quand on pose les bonnes questions, il s'en trouve toujours un - naturellement plus intelligent que les autres - pour rétorquer, le sourire en coin : " nous y sommes. On va encore nous développer la théorie du complot ". Parfaitement. Comment expliquer cette conduite, cette décision sinon une violation de la Constitution qui limite le champ d'intervention de l'armée à la seule défense du territoire ? Comment expliquer, sinon, un engagement militaire - s'il se confirmait - au lendemain de la visite du vice président des Etats-Unis ? Comment expliquer, sinon, la précipitation française à intervenir, avec les moyens américains, au sud de nos frontières ? Comment expliquer, et quelles pressions ont été exercées sur l'Algérie, pour que le pays permette, selon le ministre français des affaires étrangères, le survol des appareils militaires de son pays pour atteindre le Mali et y faire camper ses troupes ? Comment permettre à un pays de " protéger " une ancienne colonie, à nos frontières, de " rebelles " que l'on a financé, eux ou les américains, pour être un élément important dans la déstabilisation du voisin libyen ? Comment expliquer la non assistance à peuple libyen en danger à une époque où les interférences étrangères n'étaient pas aussi flagrantes et où les meubles pouvaient être sauvés ? Comment expliquer que nous soyons si courtisés pour nous " normaliser " dans l'acception occidentale du terme, quand rien ne nous était épargné quand le pays était un chiaar oua anouane ? Un slogan et une adresse. Je veux comprendre. Je veux comprendre qui sommes nous devenus. Je veux comprendre pourquoi, parfaitement conscients de notre poids dans la région et dans le monde, nous n'avons pas ouvert les yeux - tous régimes confondus (Kedaffi, malgré son QI, avait vu clair quand il demandait à ses pairs de réagir à l'invasion d'Irak et à la pendaison de Saddam Hussein)- pour voir que la tempête qui s'annonçait n'était pas une tempête de sable qu'il suffit laisser passer en se cachant derrière un chameau. Que la Ligue Arabe, le cercle des invectives, des compromis et compromissions, n'est pas notre terrain de jeux. Que nous avions fait un serment, un 1er Novembre 1954, pour que ce pays retrouve sa place dans le concert des nations, libre de toutes entraves. Et que la foudre s'abattra sur quiconque violera sa souveraineté. Je veux comprendre pourquoi nous tenons tant à nous aligner sur l' " oxydant " qui nous laissera " rouiller " quand ses intérêts ne seront pas plus en danger. Les seuls et uniques constantes dans sa stratégie mondiale. Je veux comprendre, enfin, pourquoi les puissants ennemis de nos frères, aussi turbulents soient-ils, deviennent nos alliés ? Comme les talibans, qualifiés du glorieux épithète de " moudjahidine " sont devenus, par le miracle de la désinformation, les ennemis mortels qu'il faut abattre à tous prix. Que gagnerons nous à porter ce burnous sous lequel, selon leur expression, ils nous feront suer ? Et au delà ? Au-delà, notre temps aussi viendra. Ils ont déjà essayé. Pendant dix ans. Essayé à mettre en place un régime qu'ils auraient été prêts, le lendemain, à dénoncer, comme en Tunisie, en Egypte. Nous devons refuser de mettre les mains dans l'engrenage. Refuser le rôle de supplétifs. |
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