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Colère des travailleurs d'Altro

par A. Mallem

Les travailleurs de l'entreprise Altro (l'Algérienne des Travaux routiers) au chantier de dédoublement de la route nationale 5 entre Aïn-Smara et Constantine -chantier qui a démarré il y a plus d'une année, disent ces derniers- ont accueilli hier le ministre des Travaux publics par des slogans demandant le départ de leur président-directeur général. Les travailleurs reprochent à leur dirigeant «ses absences continuelles» et sa «mauvaise gestion» de l'entreprise qui, selon eux, «a périclité».

«Notre entreprise était la plus grande d'Algérie et comptait plus de 3000 travailleurs à travers le territoire national, explique Abdelaziz Ali, secrétaire général de la section syndicale du chantier de Constantine. Il a affirmé que dans le temps, Altro avait à sa tête des gestionnaires compétents. «Malheureusement, a-t-il déploré, aujourd'hui, on a mis à sa tête un jeune homme dont les compétences ne sont pas de la dimension d'Altro. Nous ne sommes pas contre la jeunesse, se défend-t-il, mais notre entreprise qui compte actuellement 2100 travailleurs nourrissant plus de 8000 familles, nécessite un responsable qui doit se prévaloir d'une grande expérience». D'après ce syndicaliste, Altro va à la dérive, car son responsable ne vient jamais dans les chantiers pour voir quels sont les problèmes vécus par les travailleurs et pense qu'il peut diriger l'entreprise de loin. Et c'est ainsi que les protestataires ont déclaré que leur chantier n'a jamais fait l'objet d'une visite du PDG de l'entreprise ni d'ailleurs aucun des nombreux projets à l'Est. Aussi, d'après eux, il tient en peu d'estime les directeurs des pôles qu'il refuse même d'accueillir dans son bureau ou de leur parler au téléphone.

«Beaucoup de marchés ont été résiliés, notamment dans la wilaya d'El-Tarf, affirment les travailleurs en colère et, conséquence de cela, même les salaires sont menacés et subissent du retard. Aujourd'hui nous sommes le 7 du mois et nous n'avons pas encore été payés». Le cas des dettes envers les organismes d'assurances et de sécurité sociale a été également soulevé et les plaignants affirment que Altro a subi deux milliards de centimes de pénalités de retard. «Nous avons maintenant plus de dettes que de créances et notre PDG ne s'en soucie pas croyant qu'il peut tout diriger à partir d'Alger». Allant à leur rencontre, le ministre des Travaux publics, M. Kadi Abdelkader, leur a demandé d'abord de ne pas perturber le chantier en faisant de la «fawdha». Puis, pour les calmer, il leur annonça qu'il a discuté avec les responsables d'Altro des problèmes de l'entreprise. «Je vais les accueillir prochainement dans mon bureau et le problème va se régler sous peu», a-t-il promis aux protestataires. Ces derniers se sont montrés apparemment satisfaits du geste fait par le ministre qui s'est montré réceptif à leurs problèmes et ont repris le travail.