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Mahboub Bati. Un artiste de légende. Biographie, par Abdelkader Bendamèche. Enag Editions.
357 pages, 550 dinars, Alger 2010.
Il a écrit et composé 433 œuvres (déposées à l'Onda? sur un total de plus de 3200 chansons) et 78 chanteurs ont interprété et enregistré ses œuvres. Il a, aussi, géré, jusqu'en 1990, un studio d'enregistrement. Hyper actif, «Music Man» ! Qui a fait plus ? Qui a fait mieux ? Ce qui est sûr, c'est qu'il a laissé (Mohamed Safar Bati, de son vrai nom, est décédé le 21 février 2000, à l'âge de 81 ans), à travers des titres devenus connus par tous et des airs qui ont fait (et font) vibrer les cœurs (dont El Barah et Hakmet chantés par Guerrouabi , Ma Tahlaflich chanté par Saloua, Dik Echamaâ chanté par Amar Ezzahi, Awah Ya Antya chanté par Boudjemaâ El Ankis, Nesthel El Kiya chanté par Lachab? et d'autres et d'autres et d'autres), une empreinte assez forte dans le monde de la musique algérienne. Ce n'est pas un interprète (mais ce fut un très bon joueur de luth et de violon et un excellent clarinettiste), et il fut le créateur d'un genre nouveau, «agencé entre le chant chaâbi et le chant moderne». Il a révolutionné le monde de l'art lyrique algérien, en introduisant un autre style dont le verbe est plus léger, s'inspirant de la réalité du moment. Un homme de son temps, un artiste de la modernité, bien en avance sur son temps. Il fut une véritable machine de production de textes et de musique. Presque une légende? que l'auteur, un musicologue et musicien, et «zid bezziada» universitaire connu et reconnu, a su présenter avec force détails et précisions, le situant dans les contextes successifs. Et, en allant encore plus loin, en présentant 75 extraits (en arabe) du corpus poétique de Mahboub Bati et une masse de témoignages. Avis : Pour ceux qui aiment la musique algérienne et les musiciens et qui ne veulent pas oublier ceux qui ont posé les premières pierres de l'édifice. Extraits : «Au-delà des ambitions de chacun, au-delà des chemins sinueux, il est des Hommes aux trajectoires qui nous réconcilient avec nous-mêmes, notre histoire, notre culture et notre destin» (Préface. Khalida Toumi, ministre de la Culture, p 6). Cheikh H'ssissen. Le Châabi, la Révolution, un parcours? Biographie, par Abdelkader Bendamèche. Enag Editions.317 pages, 700 dinars, Alger 2013. Il est mort jeune, très jeune, mais déjà connu et reconnu comme artiste chanteur-compositeur de talent? et, de plus, (après un exil forcé en France en avril 1957) ayant rejoint, avec bien d'autres artistes, le Fln, au sein de la troupe artistique. Ne pas oublier que Abane Ramdane, se trouvant au Maroc en mai 1957, avait rencontré Omar Boudaoud et il l'avait chargé d'actions... dont la création d'une équipe nationale de football (les professionnels se trouvant en France, entre autres, la rejoignirent)... et une troupe artistique. A partir du 28 mars 1958, 35 avaient déjà rallié Tunis... et une vingtaine d'autres suivront? se regroupant autour de Mustapha Kateb qui scinda la troupe en deux groupes : théâtral et musical. H'ssissen, fils unique d'une famille originaire de Tizi Ameur Boumehni, dans les régions montagneuses de Kabylie et de Maatkas, de son vrai nom Ahcène Larbi, est un enfant global- total de la Casbah (il est né rue Zama). Il est né en 1929. Il est mort à l'âge de 29 ans le 29 septembre 1958 (58= 2 fois 29 nous précise l'auteur). Il est mort suite à une opération chirurgicale à Tunis, car il était très malade (jeune, il avait travaillé dans un «pressing» et les émanations toxiques lui avaient littéralement «bouffé» les poumons). La finesse de son interprétation des grandes quacidates, sa mémoire prodigieuse qui lui permettait de retenir les poèmes les plus longs après une ou deux lectures seulement, sa manière d'interpréter et de jouer (mandoline, mandole, guitare?), son talent de compositeur, sa connaissance de la prosodie qui lui permettait de donner à la mélodie la souplesse et la finesse tant appréciées?, sa jeunesse enfin, en firent rapidement un brillant et populaire artiste, très recherché par le public et par les orchestres. Avis : Une vie courte, mais très engagé et de haut niveau. Voir (lire) plus haut ! Extraits : «L'artiste ne meurt pas, son œuvre demeure éternellement» (p143). Les Artistes algériens. Dictionnaire biographique, 1917-1999. Biographies, par Mansour Abrous. Casbah Editions.304 pages, 460 dinars, Alger 2002 Plusieurs centaines de fiches biographiques, embrassant la période allant de 1917 à 1999. A noter qu'en 1917, on avait vu une première exposition (du moins celle connue), celle du peintre Azouaou Mammeri. Céramistes, graveurs, peintres, sculpteurs? Avis : Utile car très instructif Extraits : «Face à l'érosion actuelle du destin national, il y a des intellectuels et des artistes esseulés, soldats solitaires, qui ressemblent de plus en plus à des «passeurs de phrases» et à des «colporteurs d'images» (p 1), «Grâce à eux (les artistes), l'Algérie ne décroche pas de l'universel et elle ne se dérobe pas à sa quête de modernité» (p1), «L'urgence de fixer la mémoire passe inévitablement par l'urgence de mémoriser les actes, d'immortaliser les acteurs» (p 3). Le livre des peintres algériens. Dictionnaire biographique. Biographies , par Achour Cheurfi. Editions Anep, 249 pages, 420 dinars, Alger 2002. 1 250 notices représentant plusieurs générations d'artistes-peintres, de talent ou illustres inconnus «qui ont contribué, en utilisant diverses techniques (?) à une certaine élaboration de la culture du regard qui occupe une place centrale dans notre tradition nationale». Un dictionnaire qui couvre une période de plus d'un siècle. Bien sûr, il n'est pas exhaustif mais tout de même assez fourni pour nous permettre de savoir que les Arts plastiques ont eu et ont encore une vie dans notre pays. Avec ses hauts et ses bas? mais avec des productions bien souvent de toute beauté. Bien sûr, comme le dit l'auteur, l'appréciation décisive ou la réussite s'élabore et se cote dans les galeries de Londres, de Paris, de New York et de Tokyo mais, pour l'instant, contentons-nous de dresser l'inventaire des réalisations passées et présentes, de les protéger contre les incultes , les prédateurs et les rapaces, de promouvoir les expositions pour créer le «bon goût» et l'amour du beau (celles du Mama d'Alger sont de beaux exemples de finesse, de recherche? et de culture), tout particulièrement chez les jeunes et les enfants? les adultes de la grande masse étant d.é.f.i.n.i.t.i.v.e.m.e.n.t perdus? avec parfois des «extraits» d'élites accidentelles, qui marchent, qui mangent, qui dépensent beaucoup en «croûtes» incroyables... mais qui ne pensent ni ne lisent ni ne goûtent, ni... Le reste est affaire de patience ! Avis : Utile car très instructif Extraits : «La marginalité de laquelle la peinture tente de s'extraire ? et qui est similaire à celle des autres arts comme la littérature, la musique ou le cinéma - renvoie forcément à la place qu'occupe la culture artistique dans nos sociétés arabes» (p 18) |
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