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Hypertension et diabète, maladies dangereuses et qui coûtent cher

par A. M.

Alarmant, terrifiant même, le tableau dressé jeudi autour du «couple infernal» Hypertension artérielle (HTA) - Diabète par le docteur Hitache, médecin, consultant en médecine interne, spécialisé en diabétologie et cardiologie.

«Ce couple est une association dangereuse de deux maladies qui, dans la réalité, n'en constituent qu'une seule», a-t-il commencé son exposé pour la première communication d'ouverture du 10ème Congrès médical international, organisé par le SNPSP en collaboration avec la direction de la santé et le CHUC, et qui s'est déroulé à l'Université des sciences islamiques Emir Abdelkader de Constantine (Usic), sous le thème générique des maladies chroniques.

Si quelqu'un est hypertendu, explique ce praticien, il sera très probablement diabétique et a contrario, s'il est diabétique, il sera sûrement hypertendu. «Le problème c'est lorsqu'on a les deux maladies d'un seul coup. Et à ce moment-là les complications ne s'additionnent pas, elles se démultiplient».

Selon le docteur Hitache, «tout le monde croit savoir se soigner et que c'est tout à fait banal, que ces deux maladies sont les plus fréquentes, mais ce qu'on ne sait pas c'est qu'elles sont les plus dangereuses parce que ce sont les plus invalidantes, les plus handicapantes, elles vont vers la dialyse, vers l'amputation, elles vont vers l'infarctus et finalement vers le décès». En outre, le couple HTA-Diabète pèse d'un poids extrêmement lourd sur le budget de l'Etat, et le conférencier d'affirmer qu'à elles seules elles peuvent consommer 90% de son budget.

Question prévalence, c'est plus de 11% de la population qui est diabétique. « Sous insuline ou pas, soulignera le Dr. Hitache qui a affirmé que c'est globalement plus de 40 % de la population qui est atteinte par ces deux maladies associées et ce fléau constitue, plus que toutes autres pathologies, un problème de santé publique.

Abordant le coût économique de ces maladies chroniques, il n'hésitera pas à dire que celui-ci constitue «une vie entière car le patient va dépenser, pour se soigner, 90 % de ses ressources». Le traitement de base n'est pas aussi coûteux que les complications. La moindre amputation coûte plus de 100 mille dinars.

La dialyse 700 mille dinars par année. La greffe se compte en millions de dinars, sans compter les problèmes ophtalmologiques. Et il arrivera à dire que, l'un dans l'autre, ces maladies touchent tout le corps: les yeux, le rein, le cœur, les nerfs, la peau, les infections. «C'est toute une vie de maladies et de complications certaines.

Et même si le malade est sous traitement, les complications ne vont pas tarder à arriver.

Nous, médecins nous ne faisons que retarder l'échéance des complications par les traitements que nous dispensons.

La réalité de ce couple de maladies met aujourd'hui en évidence une situation grave en ce sens que le niveau scientifique est en train de changer à une vitesse incroyable.

Ce qu'on sait aujourd'hui c'est le contraire de ce que nous savions il n'y a pas deux mois. Les choses sont en train d'évoluer tellement vite qu'on n'arrive plus à suivre», dira le conférencier.

Ce dernier a signalé que des études viennent de tomber sur le net et pas encore sur le papier. Ce qui veut dire qu'à présent il faut être plus qu'à jour à propos de ces pathologies, il faut être à l'heure. Le malade ne peut attendre car les complications, elles, n'attendent pas.

Programmé au début pour durer deux journées, le congrès a été limité à une seule à cause d'un problème de disponibilité de la salle. Aussi, la vingtaine de communications prévues au programme et les débats ont subi un rythme accéléré qui a altéré quelque peu leur contenu. D'autre part, il y a eu du cafouillage durant la cérémonie d'ouverture et le début des travaux car les organisateurs qui avaient tablé sur une participation de 500 personnes invitées, en ont accueilli plus de 700, dont des spécialistes qui sont venus de France. Il y a eu aussi un problème de disponibilité des communicants qu'on a cherché en vain à atteindre dans l'encombrement qui a caractérisé le hall d'exposition et la salle Benbadis de l'Usic.