
En prenant
connaissance des programmes culturels concoctés par la direction de wilaya de
la culture dans le cadre de la célébration de Youm El Ilm et des festivités du
mois du patrimoine qui se dérouleront du 18 avril au 18 mai 2014, dont copie
nous a été transmise, la population de la ville des ponts a ressenti un
sentiment de frustration en constatant que la plupart des activités culturelles
vont se dérouler hors de ses murs. Il en est ainsi, par exemple, de la
cérémonie d'inauguration du mois du patrimoine qui sera lancée aujourd'hui 19
avril par des manifestations folkloriques exprimant le patrimoine culturel de
la wilaya qui est prévue au centre culturel M'hamed Lyazid de la ville
d'El-Khroub. La raison, on la connaît : toutes les grandes salles de la ville
des ponts sont actuellement en chantier pour des opérations de réhabilitation
et de rénovation en prévision de la manifestation de 2015 quand la capitale de
l'Est sera appelée à devenir la capitale de la culture arabe. Toutefois, les
organisateurs ont prévu quand même que le défilé ouvrant la fête de la
distillation des fleurs d'orangers et des roses, prévue du 18 au 25 avril, aura
lieu à Constantine. Mais au lendemain des élections présidentielles du 17
avril, la population n'a rien vu venir et se demande encore pour quand ce
défilé est-il programmé. Pour le reste du programme, les activités vont être
abritées soit par le musée national de Cirta ou par le musée national des arts
et expressions culturelles traditionnelles dont le siège se trouve au palais du
Bey Ahmed. Quelques conférences scientifiques ou pédagogiques vont se dérouler
dans les deux universités, Constantine 1 et l'université des sciences
islamiques. Dans le cadre toujours du mois du patrimoine et pendant la période
du 26 avril au 17 mai, les deux musées cités organiseront des sorties sur les
sites archéologiques et culturels situés dans les villes de Khenchela, Timgad,
Jijel, Ziama-Mansouriah et Mila. «Mais, fera observer un groupe d'artistes de
la ville rencontré, hier, près du palais du Bey, ces sorties à caractère plus
scientifique que culturel sont réservées aux gens spécialisés dans le domaine
du patrimoine et n'intéressent pas les férus de l'art constantinois
authentique. Et c'est ainsi que leur frustration sera grande car, durant
presque une année entière, ils n'auront presque rien de consistant à se mettre
sous la dent. D'autre part, connaissant leur esprit casanier, les Constantinois
ne seront pas tentés de se déplacer dans les communes environnantes pour suivre
les activités culturelles programmées dans le cadre des manifestations citées»,
ont expliqué nos interlocuteurs.