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C'est d'une
mouhafadha «sinistrée», au sens le plus large du terme, dont a hérité la
nouvelle équipe, installée dans le sillage de l'éviction de l'ex-mouhafedh, par
le SG du FLN, M. Amar Saadani.
Pour rappel, l'ex-mouhafedh n'a pas voulu restituer les clés du siège du FLN, à Constantine et il a fallu user de la force publique, suite à une décision de justice de la chambre administrative, pour pénétrer, mercredi, en fin d'après-midi, à l'intérieur des locaux, sis au quartier du Coudiat. Le constat était, tout simplement, époustouflant. En présence de la police et d'un huissier de justice, M. Ahmed Habachi et Fouad Kharchi, tous deux députés et nouveaux mouhafedhs de Constantine, une wilaya qui a été scindée en deux pôles (nord et sud), ont pris possession des lieux vidés des ex-occupants, mais vidés, aussi, de tout mobilier et autres outils de travail. «C'est une catastrophe», s'est exclamé M. A. Habachi. Il n'y avait ni chaises, ni micro-ordinateurs, ni téléphone, ni fax, la mouhafadha n'a réussi à garder que des murs dégarnis. M. A. Habachi, qui nous a indiqué, hier, qu'il a transmis un rapport à la direction du parti sur cette situation, nous apprendra que même les archives de la wilaya ont disparu ! «Du jamais vu, tout d'abord l'utilisation de la force publique pour récupérer une moufadha est une première dans les annales du parti, et puis, il y a la disparition des boîtes d'archives qui constituent une trace, voire une histoire, dans la vie du parti à Constantine», relève pour sa part, M. Mansour, un cadre du FLN qui s'est toujours opposé à l'ex- mouhafedh. Ce dernier considère que la disparition du matériel n'est rien par rapport à la déstructuration des cellules de base du parti, durant cette récente période. «L'ex-mouhafedh a procédé à la dissolution de plusieurs kasmates, dont les membres ont été élus par les militants, et il a désigné, à leur place, de nouvelles équipes. Maintenant, on se retrouve confronté à un problème d'ordre organique, très délicat. D'une part, il y a une équipe désignée qui occupe les kasmates, et d'autre part, il y a ceux qui ont été, injustement, exclus et qui revendiquent le droit d'une réhabilitation dans leurs fonctions. Un véritable dilemme», dira notre interlocuteur. La solution ? «Pour le moment, nous nous attelons à préparer la campagne électorale en faveur du candidat Abdelaziz Bouteflika, et aucune décision radicale ne sera engagée, dans un sens ou dans un autre. Il faut attendre l'après-17 avril pour faire le ménage, s'il y a lieu de le faire», soutiennent des avis partagés, au sein de la mouhafadha. Après la rencontre regroupant tous les mouhafedhs du territoire national, prévue aujourd'hui, à Alger, on compte organiser au siège de la mouhafdha de Constantine une grande réception, où le ton sera enclin à la réconciliation et où l'on ne manquera pas d'appeler à une union des efforts et des rangs pour passer, avec succès le cap de la présidentielle du 17 avril. «On devrait organiser cette réception, lundi ou mardi prochains», nous a confirmé, hier, M. Ahmed Habachi, insistant, particulièrement, sur l'aspect mobilisateur de cette rencontre. «On n'a exclu aucun militant, tous les cadres du parti, les élus locaux et nationaux, et tous les militants, sans distinction aucune, sont invités à cette rencontre», indiquera-t-il dans ce contexte. «Pour nous, on aura fait l'essentiel pour réunifier les rangs du parti, par la suite chacun assumera ses responsabilités, vis-à-vis du parti», a conclu notre interlocuteur. |
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