Le président de
la Fédération des boulangers, affiliée à l'UGCAA, Youcef Kalefat, menace d'une
action de protestation ou de grève à partir du 20 mars courant, si le
gouvernement refuse de baisser le prix de la farine servant à la fabrication de
la baguette de pain de 2.000 à 1.500 DA, comme le réclame la fédération qui a
déposé une demande dans ce sens au ministère en décembre dernier. En effet, les
prix de près de onze ingrédients entrant dans la fabrication du pain, à
l'instar de l'huile, le sel, la levure, etc., ont augmenté d'une moyenne de
200%, alors que celui de la baguette n'a pas bougé depuis 1996, soit plus de 18
ans, indique-t-il. «Ce n'est pas tenable ni logique», ajoutera-t-il, lors d'une
conférence de presse organisée au siège de l'UGCAA de Constantine. Et de
révéler qu'en conséquence, il a fait «une demande d'audience au ministre du
Commerce, qui malheureusement ne nous a pas répondu jusqu'à aujourd'hui». «Les
boulangers ne peuvent pas supporter cette situation plus longtemps»,
soutiendra-t-il, d'où ce délai ou ultimatum accordé jusqu'au 20 de ce mois et
pas au-delà. Et le conférencier de rappeler, dans le cadre de défense des
intérêts de la corporation, l'autre démarche faite en direction de la même
tutelle et concernant «l'officialisation du prix du pain à 10 DA, que nous
avions décidé unilatéralement en mars 2013. Mesure qui s'explique par l'impasse
de dégager un terrain d'entente avec le gouvernement pour la fixation d'un prix
qui sauvegarde les intérêts des boulangers, mais qui préserve aussi le pouvoir
d'achat du citoyen», dira le président de la fédération. Il ajoute : «Dans le
souci de dégager une issue à ce sempiternel problème du prix de la baguette de
pain, nous avons fait une proposition à la tutelle qui consiste à nous
permettre de fabriquer le pain à partir d'un mélange appelé SSF (ndlr, 70% de
farine et 30% de semoule), dont l'utilisation ne sera valable que pour faire la
baguette et non pour la pizza et la pâtisserie. Proposition que le ministère du
Commerce a acceptée et l'a transmise pour étude le 19 juin 2013 au 1er
ministère, et nous attendons depuis une réponse». Il souligne, en outre, que
«si cette proposition est acceptée par les pouvoirs publics, elle sera la seule
à même de nous permettre de revenir à l'ancien prix de 8,50 DA. Car, on parle
beaucoup de pain subventionné, notera-t-il, mais en vérité, c'est la farine qui
est subventionnée et que des quantités non négligeables sont détournées ainsi
et vont profiter surtout aux fabricants de pizza et de pâtisserie, dont les
prix pour ce qui les concerne sont libres, contrairement à celui de la
baguette».