Noureddine Métioui, membre du conseil régional de l'Ordre des pharmaciens
a indiqué, hier, en marge du Congrès national des pharmaciens, consacré aux
psychotropes, qu'entre 5 et 20 pharmaciens sont déférés devant la justice pour
des problèmes liés à la vente des psychotropes. Il a noté que la justice traite
20.000 affaires liées à ce produit et que plusieurs pharmaciens ont été
condamnés à tort, sachant qu'ils constituent le maillon faible de la
?tryptique' médecin-prescripteur, malade et pharmacien. M. Métioui explique que
le pharmacien ne doit pas être condamné pour une ordonnance de complaisance du
fait que son rôle est de vérifier sa bonne et due forme. En revanche, il est,
pénalement, responsable d'un acte délibéré. La même source indique qu'en
matière de réglementation, aucun texte n'impose aux pharmaciens d'officine de
se doter d'un registre ordonnancier et qu'en revanche, l'initiative a été prise
par le conseil de l'Ordre, afin de mieux prémunir le pharmacien contre toute
vente illicite, au point où, pour des produits reconnus en tant que
psychotropes, il est exigé du malade de déposer les photocopies de l'ordonnance
et de sa pièce d'identité, afin de mieux répertorier les malades soumis à ces
produits pharmaceutiques, généralement des malades chroniques, pris en charge,
dans le cadre du système de la carte ?Chiffa'. A ce titre, il faut noter que
plusieurs malades ne bénéficient pas de la couverture sociale. Concernant le
phénomène de la toxicomanie, notre interlocuteur se réfère aux dernières
données de l'Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (ONLCDT),
remontant à 2011et qui font ressortir que les toxicomanes sont estimés à
300.000, à travers le pays et qu'en moyenne, 1 million de personnes consomment,
à titre occasionnel, la drogue. 65% sont de sexe masculin et 35% de sexe
féminin, alors que la tranche d'âges varie entre 12 ans et 35 ans. Lors de
cette rencontre, plusieurs acteurs ont intervenu, à l'instar d'un magistrat, M.
Bensouna, qui a étalé la réglementation, en matière de commercialisation des
psychotropes, alors qu'un représentant de la Sûreté de wilaya a passé en revue
certains chiffres effarants, démontrant que le phénomène est inquiétant.
En 2013, 800.000 psychotropes ont été saisis à l'ouest du pays, alors
qu'à l'est et au centre du pays, les quantités ont été respectivement de
l'ordre de 1 et de 5 millions.