|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
Des centaines de lycéens sont sortis hier dans les rues de la ville de
Béjaïa pour dénoncer les conditions dans lesquelles ils étudient après
la grève des enseignants du secondaire qui a duré près d'un mois et aussi refusant catégoriquement de sacrifier leurs vacances scolaires pour rattraper les cours. Ils étaient, selon des témoins oculaires, plus de 600 lycéens à prendre d'assaut le siège de la wilaya de Béjaïa, bloquant du coup la rue à la circulation. Des pneus en feu ont été placés sur la chaussée créant un décor qui rappelle les émeutes de 2001, attestent les mêmes témoins qui soulignent que le siège de la wilaya a essuyé une pluie de pierres durant des heures sans que la police intervienne. En effet, les forces antiémeutes dépêchées sur les lieux n'ont pas intervenu et se sont contentées, attestent nos sources, d'empêcher les lycéens d'accéder à l'intérieur du siège de la wilaya, en mettant en place un cordon de sécurité. Vers 11 heures, les choses ont pris une autre tournure avec l'arrivée de centaines d'autres lycéens de toute la wilaya de Béjaïa. Les lycéens ont tenté de saccager l'académie (la direction de l'éducation) située juste derrière le siège de la wilaya. La police a usé de gaz lacrymogène pour disperser les lycéens, ce qui a provoqué une panique générale. Les affrontements entre policiers et lycéens ont duré plusieurs heures, avons-nous appris. Selon des sources policières, à la sûreté de wilaya de Béjaïa, plusieurs policiers ont été blessés lors des affrontements alors que le service d'ordre a interpellé plusieurs lycéens. La tension était toujours vive, hier en fin d'après-midi, où des centaines de lycéens tentaient toujours de s'introduire à l'intérieur de l'académie. A Alger, les lycéens ont poursuivi hier, pour le quatrième jour consécutif, leur mouvement de protestation près de l'annexe du ministère de l'Education nationale à Kouba, pour revendiquer «la limitation du seuil des cours avant fin avril», rejetant également les cours de rattrapage. Le lycéen Chakib Merzouk, qui conduisait une délégation d'étudiants reçue mardi par le ministre de l'Education nationale, Abdellatif Baba Ahmed, pour prendre connaissance des revendications, a indiqué à l'Aps que «le ministère n'a pas répondu à la revendication liée à la limitation du seuil des cours», soulignant que les étudiants «refusent de payer les frais de la grève qui est à l'origine du retard accusé dans les cours». Le coordinateur du Syndicat national des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), Meriane Meziane, que nous avons contacté, insiste sur la nécessité de «tranquilliser et de dialoguer» avec les lycéens des classes de terminale. Pour Meziane, il faut que les lycéens comprennent «que les sujets d'examen porteront sur les cours effectivement dispensés aux élèves». Et d'ajouter : «Les chapitres qui seront dispensés jusqu'à l'approche des examens, durant les séances de rattrapage, serviront à préparer les élèves bacheliers au cursus universitaire». Le coordinateur du Snapest affirme que les cours de rattrapage sont dans l'intérêt de l'élève et le seuil des cours à réviser n'est pas si nécessaire du moment que les sujets du bac porteront uniquement sur les cours dispensés. Meziane Meriane a précisé que la grève et les sit-in organisés par les lycéens n'ont rien avoir avec la grève des enseignants. «C'est devenu une tradition, dès l'approche du bac, les élèves paniquent et demandent un seuil des cours à réviser». «Nous avons des psychologues et des pédagogues qui doivent dialoguer avec nos enfants et tranquilliser les lycéens», a-t-il conseillé. Le coordinateur du Snapest insiste pour dire que l'attitude des lycéens n'a rien avoir avec la grève des enseignants, affirmant que les lycéens avaient déjà manifesté avant la grève pour exiger un allégement des programmes et la limitation des cours programmés aux épreuves du baccalauréat. |
|