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La nouvelle du
départ d'un millier de médecins algériens vers les hôpitaux français n'a pas
laissé de marbre entre désolation des uns et colère des autres. Hélas ce n'est
plus le moment de se lamenter il n'y a pas si longtemps dans les colonnes de ce
même journal la sonnette d'alarme a été tirée.
C'était au moment où les résidents étaient matraqués sauvagement dans l'enceinte même des hôpitaux et CHU, dans l'indifférence générale et l'impunité des responsables qui jusqu'à maintenant n'ont pas rendu de compte de leur méfait et n'ont même pas exprimé de regret ou d'excuses. Ces résidents-là sont pour la plupart les médecins spécialistes d'aujourd'hui, ils ont compris l'amer message alors qu'ils ne revendiquaient que le minimum pour pouvoir exercer et vivre convenablemen. Toutes les promesses faites sont restées lettre morte, renforçant leur détermination à en découdre. Le départ de ce dernier contingent de médecins n'est que le sommet de l'iceberg car depuis, ce sont d'autres milliers qui sont partis et partent en silence vers de nouvelles destinations Allemagne et pays du Golfe surtout. Ces médecins qui comptaient se défaire du Service civil injuste et discriminatoire, le plus rapidement possible pour avoir au moins le choix de s'installer en privé, n'ont même plus maintenant ce projet en tête car le secteur libéral, lui aussi n'est plus aussi attractif qu'il était, cerné par une réglementation et un environnement endoctriné et hostile et un climat suspicieux il ne fait plus miroiter les jeunes diplômés qui pensent que leur salut est d'aller ailleurs où ils auront au moins les conditions d'exercice favorables et de quoi vivre décemment. Beaucoup n'y vont pas par gaîté de cœur alors ce ne sont pas les discours moralisateurs qui vont leur faire changer d'avis ; aujourd'hui ils ont perdu toute confiance et n'aperçoivent plus le bout du tunnel. Les professionnels du terrain n'ont jamais cessé d'attirer l'attention sur ce danger qui nous guette mais la réponse des responsables était toujours à côté, gagner du temps en organisant en grandes pompes des assises sans efficacité où les dés étaient joués d'avance, reléguant aux oubliettes les remarques et solutions préconisées par les premiers concernés pour continuer leur fuite en avant. Que d'écrits et cris ont été lancés mais on préfère redécouvrir la terre, la démagogie a toujours eu le dernier mot sur le pragmatisme et l'efficacité. Le malheur c'est qu'on n' apprend pas de nos erreurs et on préfère la facilité et le raccommondage car au lieu de rectifier le tir, le plus rapidement possible ce sont les solutions de répression qu'on privilège et voilà déjà que certaines voix réclament carrément l'interdiction aux médecins d'émigrer ou de leur faire payer les études à en croire qu'ils sont les seuls à avoir étudier gracieusement ou bien de leur mettre des bâtons dans les roues en mettant en marche la machine bureaucratique qui les empêche d'avoir leur diplôme ou les pièces administratives nécessaires. Des solutions archaïques qui ne peuvent tenir la route longtemps Ces médecins qui partent sont une perte sèche pour de bon, le pays ne pourra jamais en tirer profit, ils ne pourront exercer leur talent ou étaler leurs compétences dans nos hôpitaux, ils feront leur vie là-bas ; vous n'aurez même droit au transfert de leurs devises comme c'est le cas avec la majorité des communautés expatriées puisque rien ne les incite à revenir au bercail. Il y a quelques semaines à peine que des responsables et certaine presse déploraient même le surplus de médecins et une formation au-delà des capacités d'absorption du marché algérien et maintenant ce sont les mêmes qui pleurnichent au départ de spécialistes et même de généralistes. Une conviction est que tout ce tapage médiatique ne fera pas grand feu ; ce ne sont que quelques jours pour que tout redevienne « normal » ; en absence de stratégie sérieuse c'est le pourrissement qui aura le dernier mot. |
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