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Dans son souci constant de se rapprocher des agriculteurs et de les
accompagner dans certaines actions, inscrites dans leur plan de culture, la
Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA) compte lancer, prochainement, son
nouveau produit, à savoir : l'assurance des pertes de rendements de pomme de
terre qui s'adressera, dans un premier temps, aux seuls établissements
producteurs et multiplicateurs de semences de pomme de terre. L'objectif
recherché étant de les prémunir contre certains risques dont les conséquences
peuvent être ruineuses pour eux.
C'est dans ce sens qu'un atelier a été organisé, la semaine écoulée, au Centre frigorifique, relevant des Etablissements A. Guedmani à El Harrouch. On a noté à ce titre, la participation du ministère de l'agriculture et du Développement rural (MADR), de la DSA de Skikda, de la Chambre de L'Agriculture, de l'UNPA, l'ITCMI, le CNCC, l'INPV, l'ONILEV, SGP PRODA, CNIF/CRIF/CWIF, d'experts agronomes de la CRMA et des établissements producteurs de semences de pomme de terre. Au cours de la manifestation, il s'agissait de présenter le niveau de maturation du projet d'assurance perte de rendement sur la pomme de terre et donner la possibilité aux différents acteurs de la filière d'apporter leur contribution effective à ce projet, sur la base d'éléments techniques et statistiques. Il s'agit, entre autres, de cerner les contours du nouveau produit en définissant les conditions d'éligibilité et les limites d'engagement de la couverture assurance. Dans son intervention, le DG de la CNMA, M. Benhabiles a soutenu que son organisme est, avant tout, un organisme de développement de l'Agriculture et que «l'assurance doit être perçue comme un acte économique et à ce titre on apprend aux agriculteurs la gestion du risque». Il a, en outre, expliqué l'intérêt de cet atelier pour la finalisation du projet d'assurance, en ce sens, que les propositions des producteurs, multiplicateurs en tant que professionnels, permettront d'enrichir et de cerner tous les aspects pouvant avoir été omis dans la conception de ce projet. L'intérêt de la CNMA pour la pomme de terre est motivé par l'importance considérable qu'a pris ce produit, considéré comme aliment de base en Algérie, dans la production agricole nationale puisqu'il est classé en seconde position après les céréales avec une production de 4,93 millions de tonnes, annuellement, pour une superficie atteignant 162.707 ha. Quant à la superficie consacrée à la multiplication de semence, elle atteint 25.918 ha, pour une production de 472 126 tonnes. On dénombre 239 établissements producteurs et multiplicateurs de semence de pomme de terre, agréés par le Centre national de certification et de contrôle (CNCC). A noter, également, que la pomme de terre est répandue sur tout le territoire national puisqu'elle est cultivée dans pas moins de 45 wilayas. Pour satisfaire donc, au mieux, les besoins de la population, en cette matière, l'Etat a mis en place un programme d'intensification ambitieux mais il est vrai que sa réussite dépend aussi de certains facteurs parmi lesquels les risques d'origine climatique (représentant 80% des risques) et sanitaire (ravageurs et maladies avec 20% de risques). C'est à partir de là que l'assurance contre ces fléaux, prend toute sa signification mais elle ne peut être accordée qu'à la seule condition de respecter les règles de prévention et un cahier de charges. C'est à partir de là qu'a été engagé le travail de réflexion pour développer le nouveau produit d'assurance qui peut permettre, à l'agriculteur, d'éviter les contrecoups d'une baisse de rendements, baisse liée soit aux aléas climatiques ou sanitaires. Cependant, on relève, d'ores et déjà, que contrairement aux risques climatiques dont les mesures de prévention sont, plus ou moins, faciles à mettre au point sur le terrain, la tâche paraît plus ardue en ce qui concerne les maladies, essentiellement le mildiou, considéré comme aléas moral, pour des considérations plus complexes et dont la problématique a été abordée et étudiée avec l'INPV et un professeur de phytopathologie de l'ENSA (INA). C'est pour cette raison que la conception de la couverture assurance perte de rendement impose une ligne de conduite et la plus grande prudence avec des mesures et des mécanismes de contrôle idoines, offrant la latitude de maîtriser les facteurs influant sur la baisse des rendements. Pour ce qui est des niveaux de production à prendre en charge par l'assurance, les rendements garantis sont ceux des cinq dernières années de chaque producteur. On a, également, retenu le recours à des bases de données statistiques et techniques pour le montage technique, s'agissant de contrat et de tarif, du nouveau produit d'assurance, en collaboration avec les instituts techniques et d'autres acteurs. Enfin, des débats ont sanctionné l'atelier avec l'intervention de bon nombre de participants. |
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