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D'entre les réactions qui ont suivi la sortie de Amar
Saadani contre le DRS et son puissant patron, les plus virulentes ont été le
fait d'acteurs politiques appartenant à la mouvance présidentielle donc censés
rouler comme le secrétaire général du FLN pour Bouteflika. Ce qui n'est
nullement étonnant quand l'on sait que cette mouvance est constituée de groupes
d'intérêts dont la plupart sont dans la double allégeance qui leur fait soutenir
le président mais en demeurant dans la faveur du DRS et de son chef. Position
qui a été confortable et fructueuse pour eux tant que les deux parrains
auxquels ils ont fait allégeance ont eu des objectifs allant dans le même sens.
Elle ne l'est plus et le «balourd» Amar Saadani le leur a signifié. S'en est
devenu un cauchemar pour eux contraints qu'ils sont de choisir entre l'une et
l'autre de leur double allégeance. Ils paniquent parce que dans l'ignorance de
quel côté le vent de la victoire est en train de tourner dans le bras de fer
qui oppose leurs deux parrains. Il leur faudra néanmoins se déterminer car
sachant entre leurs deux parrains le temps du statu quo permettant
réconciliation et compromis n'est plus de mise.
La décantation au sein de cette nébuleuse qu'est la mouvance présidentielle semble avoir été l'un des effets subsidiaires qu'ont voulu provoquer ceux qui ont instruit Amar Saadani à s'en prendre au DRS et à son chef. Elle leur serait à l'évidence apparue indispensable tant le flottement au sein du présumé camp présidentiel sur la question du quatrième mandat était devenu inquiétant. Acculés, les groupes d'intérêts conglomérés dans la mouvance présidentielle qui ont jusque-là fait dans la politique de la double allégeance pensent s'en sortir en ne s'étant pris qu'à Amar Saadani dont ils feignent de croire que sa sortie n'est qu'une initiative personnelle. C'est pourquoi dans leurs réactions ils ont dénoncé avec férocité l'homme et ses propos tout en ménageant la chèvre et le chou pour ce qui est des véritables protagonistes du conflit qui secoue le sommet de l'Etat. Leur exercice d'équilibrisme dicté par l'opportunisme le plus répugnant ne leur est plus praticable car ils sont sommés de prendre position pour ou contre l'un de ces protagonistes. Mis ainsi au pied du mur, ils n'ont pour hantise que la peur de prendre le mauvais wagon du train du pouvoir. Ainsi va la pratique de la politique et de l'engagement dans le sérail du pouvoir algérien. L'on comprend pourquoi l'opinion citoyenne réagit par l'écœurement à leurs contorsions face à une situation qui leur fait obligation de se positionner dans la clarté et d'assumer un choix. L'on comprend de même que cette opinion les rejette qu'ils finissent par opter ou non. Ce qui rend encore plus véridiques les augures qui prédisent que l'élection présidentielle sera un énorme ratage car les citoyens s'abstiendront massivement à y prendre part car non concernés par l'enjeu qui fait s'affronter les clans du pouvoir. |
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