|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
Onze mois après le début de
l'invasion russe en Ukraine, la guerre s'enlise et tout porte à croire qu'elle
va durer encore longtemps. Le front militaire se stabilise autour dela ligne qui sépare les forces ukrainiennes des forces
russes. En arrière-plan, la diplomatie est pratiquement au point mort.Le front est presque le même qu'à la fin du mois de
juillet.
La Russie contrôle toujours près de 20% du territoire ukrainien, notamment le Donbass et la partie sud jusqu'à la Crimée. La grande offensive ukrainienne annoncée fin juillet, qui devait mobiliser un million d'hommes et permettre de reprendre Kherson, a commencé en été. S'ensuivit une série de succès pour l'armée ukrainienne. Le repli russe de Kherson, dans le Sud du pays, constitue le troisième succès majeur de l'Ukraine depuis le début du conflit après l'échec des Russes à s'emparer de Kiev au début de l'invasion et la reconquête de la région de Kharkiv, en septembre 2022. Cette nouvelle victoire après Kharkiv, Izioum..., permet aux Ukrainiens de garder l'ascendant psychologique et sonne comme un affront pour Moscou. Et la Crimée, annexée par Moscou en 2014, redevient exposée à la contre-offensive ukrainienne. Cependant, avec la mobilisation partielle en Russie de 300 000 réservistes achevée en octobre 2022, qui est venue renforcer les positions russes sur une ligne de front de plus de 800 km, la situation sur la ligne de front est en train de se transformer en guerre d'usure. La contre-offensive de l'armée ukrainienne, avec l'arrivée de nouvelles troupes russes, même si elle a remporté quelques succès, n'avance pratiquement plus ; l'armée ukrainienne est sur la défensive, subissant même un recul vu la situation critique, ces derniers jours, des deux villes de Soledar et Bakhmut face à l'assaut des forces russes. Toute la stratégie pour Moscou est d'accélérer non pas la reddition de l'Ukraine mais pousser Kiev et ses soutiens occidentaux à accepter les annexions des quatre régions du territoire ukrainien, promulguées le 5 octobre 2022. Ce qui explique les objectifs civils visés par les attaques russes ; les réseaux électriques de l'Ukraine (centrales thermiques et centres de haute tension, transformateurs haute tension), toute la logistique de l'armée ukrainienne qui passe par les moyens civils (chemins de fer, réserves de carburant, lieux de stockage d'armement) subissent des bombardements incessants. La guerre en Ukraine va se poursuivre en 2023 ; les Russes chercheront à renforcer les régions annexées ; les Ukrainiens de leur côté à gagner chaque jour un morceau de terre, au prix de durs combats ; de lourdes pertes humaines vont s'ensuivre pour les deux parties. Aussi, une situation de blocage, d'enlisement, ponctuée de petites victoires de part et d'autre, va se poursuivre et très peu de changement, la ville de Kherson est revenue à l'Ukraine sans combats, les lignes de front ont peu bougé ; la contre-offensive de l'armée ukrainienne même si elle a remporté quelques succès avance très peu, et Kiev espère au printemps relancer la contre-offensive ; de même l'armée russe est freinée dans son offensive et rien ne dit que la Russie, ayant atteint ses buts par l'annexion des quatre régions d'Ukraine (Donetsk, Lougansk, Zaporijjia et Kherson), ne cherche pas à aller au-delà de ces territoires annexés, et donc vise à conforter ces nouvelles frontières. En clair «sécuriser les régions» annexés et épuiser l'armer ukrainienne dans les régions limitrophes par des combats comme à Kherson, à Bakhmut et autres localités. Tel est l'objectif de la Russie. La question qui se pose : «Qu'en sera-t-il de cette guerre de tranchées dans le sud et l'est de l'Ukraine, surtout avec l'hiver, la situation qui est déjà difficile en raison du froid, du gel.» Force est de constater que pour la Russie comme pour l'Europe et les États-Unis, l'enlisement qui se précise ne sera pas du tout porteur. Une situation extrêmement complexe pour le gouvernement ukrainien et ses soutiens occidentaux. Les États-Unis et l'Europe n'ont pas de choix, en particulier pour les États-Unis, ils continueront coûte que coûte à armer, à financer l'Ukraine, car il en va du leadership des États-Unis et de leurs alliés. Impossible pour les États-Unis et leurs alliés de reculer, des intérêts d'ordre planétaire sont enjeu, en clair c'est l'avenir de l'Occident, de l'OTAN et surtout des États-Unis qui est en jeu. Une victoire de la Russie sur l'Ukraine aura des conséquences extrêmement graves pour l'Occident. Notamment pour l'OTAN qui apparaîtra dépassé, et le recul définitif des États-Unis dans la partie occidentale de l'Eurasie. De même pour la Russie, qui a intégré cette carte maîtresse qu'elle joue avec l'Occident en Ukraine. Non seulement elle fera tout pour conserver les territoires conquis, mais elle cherche à tout prix à s'imposer dans les rapports entre grandes puissances qui sont essentiellement elle qu'elle partage avec les États-Unis et la Chine. Si la Russie enregistre une défaite en Ukraine, elle est immédiatement «rétrogradée» du rang de grande puissance qu'elle a héritée de la défunte Union soviétique, malgré son arsenal nucléaire à parité avec celui de la première puissance mondiale, les États-Unis. Une perspective qui est inacceptable pour la Russie. Aussi, on met toute la guerre en Ukraine sur le compte du président Vladimir Poutine, alors que le président russe n'est que la partie apparente du conflit qui oppose la Russie aux États-Unis ; de même la guerre en Ukraine n'est que la partie apparente de l'«iceberg de puissance et de domination du monde». La partie cachée de l'iceberg est la plus importante, c'est elle qui justifie tout le branle-bas de combat de l'Occident dans le soutien de l'Ukraine contre la Russie. Et cette perte, sur le plan stratégique à l'échelle eurasienne et mondiale, est inacceptable pour la Russie. Les enjeux dépassent donc largement la guerre en Ukraine, et l'invasion de l'Ukraine par la Russie qui s'est appuyée sur les communautés russophones d'origine russe dans la région du Donbass n'est en fait qu'une «lucarne stratégique» qui a permis à la Russie de peser de tout son poids face aux États-Unis et à l'Europe. Donc, l'agression russe contre l'Ukraine comme les annexions opérées dans le sud-est de l'Ukraine ne sont que les réponses de la Russie pour se prémunir contre l'«absorption progressive» par la voie de l'«intégration à l'Union européenne et à l'OTAN» des États de l'Eurasie occidentale (Ukraine, Moldavie, Géorgie, Serbie, Biélorussie), dans une première phase. Plus tard, à long terme, la Russie affaiblie, et le reste des pays de la CEI pourraient suivre le processus. L'objectif des États-Unis est de faire avec l'Eurasie un monobloc face à la Chine, qui est appelée à devenir la première puissance économique du monde, à l'horizon 2040. Et si la Chine deviendrait la première puissance économique du monde, forcément la puissance financière, monétaire et militaire se transmettrait inévitablement à la Chine. En effet, «qui commande à l'économie et à la monnaie dans le monde commande le monde». Et le yuan est appelé à devenir la première monnaie mondiale, supplantant ainsi le dollar US et l'euro. Même le problème de Taïwan ne se poserait pas, il n'est qu'un petit problème pour la Chine ; l'objectif de la Chine est complètement autre dans son ascension, dans sa montée en puissance sur le plan mondial ; les États-Unis en sont conscients ; de même la Russie en est consciente, la guerre stratégique qui est en cours aujourd'hui en Ukraine, entre dans ce sens, c'est-à-dire préparer l'avenir de la Russie de demain. Et on comprend dès lors pourquoi tous les événements qui se jouent en Ukraine et dans le monde, en particulier l'effervescence en Occident, dont le formidable battage médiatique occidental, la place spéciale du rôle du président ukrainien Volodymyr Zelensky dans ce battage médiatique. Les neuf paquets de sanctions économiques et financières contre la Russie, le plafonnement du prix du pétrole à 60 dollars pour le pétrole russe exporté, et déjà, selon l'annonce de la cheffe de la Commission européenne Ursula von der Leyen, en janvier 2023, l'Europe prépare un dixième paquet de sanctions économiques contre la Russie. Toutes ces sanctions vont en en synergie avec les sanctions prises aux États-Unis, au Canada, en Australie, en Nouvelle-Zélande, au Japon, bref dans tous les pays alliés à l'Occident, et ces sanctions restent ouvertes. L'objectif est de mettre à tout prix à genoux l'économie russe pour mettre fin à la guerre et obliger la Russie d'évacuer les régions annexées de l'Ukraine. C'est dire l'importance de la guerre en Ukraine et des cartes qu'elle aura rabattues lorsque cette guerre prendra fin, d'où la fébrilité des États-Unis et l'Europe de porter tout leur poids dans le conflit pour sortir l'Ukraine victorieuse de la Russie. Cette fébrilité occidentale de chercher tous les moyens pour faire plier la Russie est aussi comprise dans l'idée de créer un «tribunal spécial» pour juger les «crimes de la Russie», non seulement, elle est réclamée par Kiev mais aussi par l'Union européenne, lit-on dans le journal français Ouest-France. «Réclamée à plusieurs reprises par Volodymyr Zelensky, la création d'un tribunal spécial pour les crimes russes va être étudiée par la Commission européenne, a indiqué Ursula von der Leyen, mercredi 30 novembre 2022. L'idée va être présentée aux États membres de l'UE, mais nécessitera un large soutien international. La Commission européenne a proposé mercredi 30 novembre 2022 de travailler à la création d'un tribunal spécial pour juger les «crimes de la Russie » en Ukraine et à des solutions pour mobiliser les avoirs russes gelés afin de reconstruire ce pays, deux entreprises qui s'annoncent toutefois difficiles. «Tout en continuant à soutenir la Cour pénale internationale (CPI, dont le siège est à La Haye), nous proposons de mettre en place un tribunal spécial soutenu par les Nations unies pour enquêter et poursuivre en justice les crimes d'agression de la Russie» contre l'Ukraine, a déclaré la présidente de l'exécutif européen Ursula von der Leyen, dans une vidéo diffusée mercredi sur Twitter. Une proposition qui doit être présentée aux États membres pour être discutée.» (1) Et tout l'espoir de l'Occident est misé sur la résistance du pouvoir de Kiev et de l'armée ukrainienne, et bien sûr une résistance qui repose sur l'armement auquel les pays d'Europe et les États-Unis sont tenus de pourvoir les forces ukrainiennes. Quant aux mesures économiques prises contre la Russie, le journal français Ouest-France donne une idée très concrète des mesures coercitives que prend l'Occident à l'encontre de la Russie. « Depuis l'invasion de la Russie en Ukraine le 24 février 2022, les sanctions se sont succédé à l'encontre de la Russie. La dernière majeure en date : la suspension de la Russie du Conseil des droits de l'homme des Nations unies ce jeudi 7 avril 2022. Mais les Occidentaux pilonnent aussi le pouvoir russe avec des mesures coercitives frappant son économie. Embargo sur le charbon, nouveaux investissements interdits, ports européens fermés aux navires russes... Voici un point sur les sanctions économiques prises par les Européens et les Américains contre la Russie depuis le début de la guerre en Ukraine. Charbon, gaz, pétrole, vodka... Arrêt des importations L'Union européenne, dont certains États membres sont très dépendants de la Russie sur le plan énergétique à l'instar de l'Allemagne, a finalement décidé jeudi 7 avril au soir d'arrêter dès le mois d'août ses achats de charbon russe (45% de ses importations de charbon). Les 27 avaient déjà prévu de réduire de deux tiers leurs importations de gaz russe d'ici la fin de l'année, et ils interdisent aux Européens de faire de nouveaux investissements dans ce secteur essentiel pour la Russie. Autre décision symbolique : la suspension du gazoduc Nord Stream 2, qui devait permettre d'augmenter les livraisons de gaz russe vers l'Allemagne. Le Royaume-Uni s'est engagé dès mercredi 6 avril 2022 à cesser les importations de charbon russe, mais d'ici la fin de l'année, comme il avait déjà promis de le faire pour le brut et les produits pétroliers russes. Les États-Unis ont imposé début mars un embargo sur les importations de pétrole et gaz russes. L'Union européenne a annoncé jeudi soir, 7 avril, fermer ses ports aux navires russes. Les transporteurs routiers russes et biélorusses ont en outre été frappés d'une interdiction d'opérer dans l'UE. Par ailleurs, les États-Unis ont interdit les importations de produits de la mer, la vodka et les diamants russes. Suspension de vols et affaiblissement du secteur aéronautique L'espace aérien des membres de l'Otan et de l'UE était déjà fermé aux avions russes et de nombreuses compagnies aériennes ont suspendu leurs vols vers la Russie. L'industrie aéronautique est plus largement concernée : interdiction d'exportations d'avions, de pièces de rechange ou d'équipements, arrêt de la maintenance des appareils immatriculés en Russie par Airbus et Boeing, accès interdit aux services d'assurance et réassurance à Londres. Gel des exportations de biens de haute technologie Le cinquième paquet de sanctions européen adopté jeudi prévoit l'interdiction d'exportations vers la Russie, notamment de biens de haute technologie, à hauteur de 10 milliards d'euros. La liste des produits russes interdits d'importation dans l'UE a également été élargie à certaines « matières premières et matériaux critiques » pour une valeur estimée de 5,5 milliards d'euros par an. Peu avant l'annonce des nouvelles sanctions européennes jeudi, le Congrès américain avait révoqué le statut commercial de la Russie et de la Biélorussie en les privant de leur clause de « nation la plus favorisée », de quoi imposer des tarifs douaniers punitifs aux importations en provenance des deux pays. Sanctions sur les banques, blocages des transactions financières Mercredi, les États-Unis et le Royaume-Uni avaient interdit tout nouvel investissement en Russie. Depuis lundi, le Trésor américain interdit à la Russie de rembourser sa dette avec des dollars détenus dans des banques américaines, ce qui a forcé Moscou à régler en roubles une dette de 649,2 millions de dollars et fait planer la menace d'un défaut de paiement. Washington a aussi infligé cette semaine aux géants bancaires russes Sberbank et Alfa Bank, un gel de tous leurs avoirs « en contact avec le système financier américain ». Le Royaume-Uni a jusqu'ici gelé 350 milliards de dollars de devises étrangères du régime russe, a calculé mardi la ministre britannique des Affaires étrangères Liz Truss. États-Unis et UE, suivis d'autres pays, ont interdit toute transaction avec la Banque centrale russe et immobilisé ses actifs en devises. Autre coup sévère : l'exclusion des principales banques du pays du système interbancaire Swift, rouage essentiel de la finance mondiale permettant de communiquer rapidement et de manière sécurisée sur les transactions. Pressions sur des personnalités proches du pouvoir Des centaines de personnalités russes ont été sanctionnées, dont deux filles du président Vladimir Poutine, visées tour à tour par Washington et Bruxelles. Le Royaume-Uni a aussi sanctionné ce vendredi les deux filles du président russe Vladimir Poutine ainsi que celle du chef de la diplomatie Sergueï Lavrov en raison de l'invasion de l'Ukraine, disant vouloir s'en prendre au « train de vie fastueux du cercle rapproché du Kremlin ». Katerina Tikhonova et Maria Vorontsova, filles du président Vladimir Poutine avec son ex-femme Lioudmila, ainsi que Ekaterina Vinokourova, fille du chef de la diplomatie russe, Sergeï Lavrov, sont désormais interdites d'entrée sur le territoire britannique, où tout éventuel actif sera gelé, a indiqué dans un communiqué la diplomatie britannique. L'UE a étendu jeudi sa liste noire à 18 entités et plus de 200 personnalités supplémentaires, désormais sanctionnées par une interdiction d'entrée dans l'UE et un gel de leurs avoirs. Vladimir Poutine lui-même était déjà visé par des sanctions, comme son homologue biélorusse Alexandre Loukachenko ou Igor Setchine, le patron du pétrolier Rosneft. Selon un décompte fourni mercredi par le gouvernement britannique, Londres a de son côté sanctionné au total 82 oligarques pesant 170 milliards de livres sterling (200 milliards d'euros) ainsi que 18 banques représentant 940 milliards de livres d'actifs (1 120 milliards d'euros). » (2) Que comprend-on dans toutes ces mesures draconiennes prises tout azimut contre la Russie et cette guerre en Ukraine ? Aujourd'hui l'Union européenne en est à un dixième paquet, en cours d'élaboration, il sera effectif, selon des sources occidentales, en février 2023, un an après l'invasion russe de l'Ukraine. Rappelons le neuvième train de sanctions publié par l'Union européenne, le 16 décembre 2022, il concernait 200 personnalités dont 49 personnes morales, institutions et 3 banques russes ainsi que l'interdiction des exportations de produits à double usage (civil et militaire) et des investissements miniers. L'objectif de ces sanctions vise certes à affaiblir la capacité de l'économie russe à financer la guerre. Mais la réalité est, bien que l'économie russe a décliné, elle s'en est relativement bien sortie, à voir seulement les réserves de change qui s'élevaient à 582 milliards de dollars, le 6 janvier 2023 (données Banque centrale). Ce qui explique les paquets de sanctions qui se suivent, l'Union européenne est, en projet, au dixième train de sanction en l'espace de onze mois de guerre. Ceci étant, la réponse ne peut être plus claire : « La situation est très grave pour l'Occident. » La Russie n'a pas seulement osé en menant une invasion en Ukraine, mais cherche à changer le statu quo de la domination du monde par l'Occident, dont l'essentiel est la domination sur le plan financier et monétaire le monde. Et toujours cette loi non dite : « Qui commande la finance et la monnaie au niveau mondial domine le monde. » La Chine, bien qu'elle se dit neutre mais tout en ménageant la Russie, ne fait qu'« observer » dans cette guerre stratégique qui se joue pour la première fois en Europe, mais, en réalité, « cette guerre engage l'avenir du monde entier » ; « elle a des répercussions sur l'ensemble des pays du monde ». Une guerre opposant la Russie à l'Occident qui rappelle le rendez-vous de l'histoire du XXe siècle, deux guerres mondiales qui ont changé la face du monde ; de nouveau, aujourd'hui, le monde est à un autre rendez-vous de l'histoire. Avec la rivalité entre la Chine et les États-Unis et le découplage économique qui va en s'amplifiant, une invasion de Taïwan qui perdra de l'importance car reléguée au rang d'épiphénomène, ce qui en ressortira de la guerre en Ukraine sera à peu près ce qui en est ressorti du dernier conflit mondial. L'Occident est à la croisée des chemins, il faut le dire, la Russie, la Chine et le monde entier sont à la croisée des chemins sur et dans ce qui ressortira de la guerre en Ukraine. On comprend pourquoi la Russie, sourde aux appels à mettre fin aux hostilités, après avoir lancé la mobilisation partielle, s'en est pris aux réseaux énergétiques ukrainiens dans l'ensemble du pays, pour épuiser l'Ukraine. Que l'Occident riposte en transférant les systèmes de défense anti-aériens Patriot ou des chars lourds allemands Leopard (1 et 2) réclamés par Kiev ne changera rien au conflit, la guerre durera jusqu'à sa fin. Comment la guerre se terminera ? C'est là, toute la question. L'Occident gagnera-t-il dans cette guerre qui cache en réalité tous les enjeux au niveau planétaire auquel il fait face ? La Russie qui ne veut pas être « rétrogradée » de son rang de grande puissance militaire, si elle vient à perdre la guerre, ira-t-elle jusqu'au bout si le conflit s'enlise ? Même question pour l'Occident, ira-t-il jusqu'au bout face à la Russie dans la guerre en Ukraine, alors que son leadership sur le monde, menacé, se joue dans cette guerre ? L'auteur essaiera une prospective pour la fin de la guerre, mais d'avance avertit que la guerre ne se terminera pas simplement ; la guerre sera complexe, mais se terminera inéluctablement, mais en obligeant les deux parties à se mettre à table pour négocier la paix. Et l'auteur insiste « en obligeant » les puissances belligérantes à s'asseoir pour mettre fin à la guerre parce que « cette guerre, bien qu'elle ait tout son sens dans l'histoire du monde, reste néanmoins contre-productive pour l'avenir et la paix du monde ». *Auteur et chercheur spécialisé en Economie mondiale, Relations internationales et Prospective Notes : 1. «L'UE propose la création d'un tribunal spécial pour juger les «crimes de la Russie»». Par le journal Ouest-France. Le 30 novembre 2022 https://www.ouest-france.fr/monde/guerre-en-ukraine/l-ue-propose-la-creation-d-un-tribunal-special-pour-juger-les-crimes-de-la-russie 2. «Guerre en Ukraine. Quelles sanctions internationales infligées à la Russie ? On fait le point», par le journal Ouest-France. Le 8 avril 2022 https://www.ouest-france.fr/monde/guerre-en-ukraine/guerre-en-ukraine-le-point-sur-les-sanctions-internationales-infligees-a-la-russie |
|