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Hygiène, voirie, assainissement, insécurité? : Le ras-le-bol des opérateurs de la zone industrielle d'Es-Sénia
par Djamel B.
Les opérateurs
économiques activant dans la zone industrielle d'Es-Sénia viennent de lancer un
énième appel en direction des responsables concernés pour intervenir et mettre
un terme au calvaire qu'ils endurent depuis plus d'une décennie. Le cumul des
problèmes liés à l'éclairage public, l'assainissement, la voirie, l'hygiène,
l'insécurité, entre autres, a fini par décourager même les plus téméraires. Le
constat est là : le virage libéral opéré après 1988 a entraîné, d'abord, la
déstructuration du tissu industriel public, puis l'abandon de la gestion des
zones. Les entreprises privées devenues majoritaires avec l'implantation de
nouvelles entités déplorent, aujourd'hui, la dégradation inquiétante des
espaces communs (éclairage, voirie, assainissement) et des services (transport,
téléphone, sécurité). Selon M. Gouasmia Mohamed, directeur de l'entreprise Oran
Plast, à la demande des adhérents de la ZI d'Es-Sénia de la BTPO, une rencontre
s'est tenue le 31 décembre dernier au sein de la zone, avec la participation
des représentants des entreprises, des représentants de la société de gestion
des zones industrielles et de la Bourse de sous-traitance et de partenariat de
l'Ouest, à l'effet de porter à la connaissance des responsables locaux
concernés par la gestion de la zone la situation de plus en plus préoccupante
que vit cette zone. Entre autres problèmes soulevés, M. Gouasmia cite l'absence
de canalisations d'eau douce, l'absence d'avaloirs, d'éclairage public, du
réseau de gaz naturel, les coupures fréquentes du courant électrique, le
problème du réseau téléphonique, l'insécurité, l'état défectueux du réseau
routier, l'absence d'entretien, malgré le versement des taxes par les
entreprises, l'absence de toute implication des représentants des entreprises
dans la gestion de la zone et, enfin, le plus grand problème, celui lié à
l'assainissement et au réseau d'évacuation des eaux pluviales. Sur ce point
précis, nos avons pu constater sur place l'énorme catastrophe qui menace dans
un avenir très proche toute la zone industrielle d'Es-Sénia. En effet, le
réseau d'évacuation des eaux usées et des eaux pluviales étant obstrué, la
remontée des eaux menace d'inonder l'ensemble des entreprises qui,
rappelons-le, ont recours à des fosses septiques. « Une demi-journée de fortes
précipitations causera d'énormes dégâts et provoquera des inondations au niveau
de la majeure partie des entreprises », assure M. Gouasmia. Ce dernier signale
que le réseau d'évacuation des eaux pluviales et des eaux usées existe bel est
bien, mais il a été tout simplement obstrué lors des travaux de réalisation du
périphérique. « Depuis, rien n'a été fait pour que les canaux d'évacuation de
la zone soient raccordés au réseau principal qui ne se trouve qu'à 300 mètres
», ajoute notre interlocuteur.
Outre ces
problèmes, beaucoup d'opérateurs nous ont fait état du nombre important
d'accidents causés par les centaines de camions poids lourds qui entrent et
sortent au niveau du port sec. « Pour éviter d'autres problèmes, nous avons
proposé aux responsables de la wilaya l'ouverture d'une bretelle de moins de 30
mètres, depuis l'autoroute, pour accéder directement à la zone et éviter à la
fois l'encombrement, les accidents et un long détour pour les transporteurs.
Notre doléance n'a pas eu d'échos auprès des responsables », déplore M.
Gouasmia. Ce dernier, comme beaucoup d'autres opérateurs, pointe du doigt la
gestion de cette zone qualifiée de « catastrophique ». « La zone d'Es-Sénia,
subdivisée en trois sous-espaces, en fonction de son extension dans le temps,
est pourtant l'une des premières à avoir été créée à l'échelle du pays avec
Oued Semar à Alger. Notre zone était un véritable exemple en matière de
gestion, il y a quelques années ; malheureusement, aujourd'hui, la situation ne
cesse de se dégrader», ajoute M. Gouasmia. «L'expérience de la gestion de la
zone par une EPIC, initiée à l'époque où M. Sellal était wali d'Oran, avait
fait l'unanimité au sein des opérateurs qui étaient impliqués dans la gestion
de leur zone. Malheureusement, cette expérience a été délaissée», souligne M.
Gouasmi, qui préconise le retour à ce mode de gestion. Au début des années
2000, résultat d'une réflexion et d'un débat de fond initié localement, une
expérience pilote a été tentée. Elle consistait à créer une société par actions
pour faire en sorte que les opérateurs eux-mêmes prennent en charge la gestion
de la zone. C'est ainsi que la SOGES a vu le jour grâce aux premiers
actionnaires (la quote-part était fixée à 50.000 DA). En accord avec le wali de
l'époque, des locaux ont été attribués et un terrain a été cédé pour aménager,
dit-on, une infirmerie, une cantine, etc. Cette société n'a pas eu le temps de
faire ses preuves et a été dissoute avec le retour de l'Etat et, dans le
sillage des ex-SGP (Société de gestion des participations) en charge du foncier
industriel, l'installation de ces SGI (Société de gestion immobilière). Pour
conclure, les opérateurs de la zone industrielle d'Es-Sénia, à l'issue de leur
réunion, ont tenu à interpeller les autorités locales et à leur tête le wali
d'Oran pour la réhabilitation de cette zone, qui « non seulement connaît une
dégradation continuelle, elle fait de plus en plus l'objet d'une absence des
travaux d'entretien, aussi bien de la part de l'APC d'Es-Sénia, bénéficiaire
des recettes des taxes foncières et d'assainissement de la part des entreprises,
que la société de gestion de la zone qui réclame et perçoit des redevances
importantes, sans aucune contrepartie ».
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