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Déjà convaincus que Benflis se portera candidat pour l'élection présidentielle, et ce au vu de l'activisme débordant et enthousiaste qui est celui de ses partisans depuis maintenant de nombreuses semaines, les citoyens lambda n'ont pas été surpris par l'annonce qu'il va faire dimanche 19 janvier « une importante déclaration en rapport avec l'actualité politique nationale et la prochaine échéance électorale ». Certes, Ali Benflis s'est abstenu jusque-là de confirmer ou d'infirmer publiquement l'intention qui lui était prêtée, s'étant limité à faire savoir que le moment venu il dévoilerait publiquement ce qu'il aura décidé à travers une déclaration officielle. Ce moment est venu donc pour l'ancien chef du gouvernement. Le timing choisi par Benflis pour faire la déclaration promise n'est pas fortuit. Ce sera juste après la promulgation du décret convoquant le corps électoral à l'élection présidentielle. Une promulgation qui lance on ne peut plus officiellement la course de la compétition électorale. Aurait-il pris la décision de temporiser en repoussant à plus tard sa déclaration qu'il se serait vu accusé par ses détracteurs d'être en attente de signaux venant de cercles du pouvoir. Le soupçon avait d'ailleurs déjà été répandu que l'attentisme qui était le sien découlait de cette préoccupation. Même de chauds partisans de sa candidature en étaient arrivés à le partager en craignant qu'en soutenant sa candidature ils allaient s'impliquer dans la lutte pour le pouvoir que se livrent les hautes sphères de celui-ci, alors qu'ils espèrent qu'avec lui il leur était possible de s'engager avec pour unique motivation d'offrir à l'Algérie une chance d'opérer un changement pacifique de régime et de gouvernance. Pour les observateurs qui scrutent attentivement le développement de la campagne de promotion de la candidature de Benflis, il ne fait aucun doute que celui-ci a très certainement pris la décision de dévoiler son intention après avoir pesé le pour et le contre des informations qu'il a eues concernant ce qui va se produire en lien avec l'élection présidentielle. Selon d'aucuns, il lui aurait été « garanti » que la compétition sera « régulière et loyale » même au cas où Bouteflika serait candidat. A tort ou à raison, Benflis peut penser que dans ces conditions il a une chance de rivaliser avec son ex-mentor et vainqueur de 2004. Pour d'autres, l'ancien chef du gouvernement est toujours dans la naïveté qui a été la sienne en 2004 et qu'il ne se rendrait pas compte qu'il fait l'objet d'une manipulation à l'identique de celle dont il fut victime à cette époque. Il n'en reste pas moins qu'en officialisant sa candidature (si du moins c'est ce qu'il annoncera dimanche prochain), Benflis va incontestablement enflammer le débat électoral et forcer les attentistes à se positionner. C'est peut-être ce qu'en attendent les cercles du pouvoir qui l'auraient engagé à descendre dans l'arène en plus que sa participation vaudra alibi à ces milieux que comme affirmé officiellement la confrontation présidentielle va être réellement ouverte et disputée. Il reste que les partisans de Benflis qui ne nourrissent pas d'appréhension de la sorte ont investi le champ électoral et en disputent la mainmise à ceux de Bouteflika ou du candidat qu'il adouberait en cas de renoncement au « rempilement ». |
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