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Certains imaginent qu'il
suffit de copiercoller un modèle sociopolitique pour que
le pays accède au développement sic... En fait, le développement d'une nation
est une opération rude et dure, qui exige une organisation parfaite et une
structuration continue, constante de la base au sommet, c'est ainsi qu'on
pourrait instaurer et consolider un processus de développement durable où tout
le monde peut se retrouver.
Ce serait la vérité de La Palisse que de dire qu'au sein d'une même famille, issues de mêmes parents, on retrouve des génies et des nuls, des croyants et non-croyants, des lettrés et illettrés, des riches et des pauvres,... néanmoins et malgré cette diversité, ils arrivent à se supporter, à vivre ensemble et se soutenir même s'ils affichent des caractéristiques et des opinions divergentes. Donc le principe de base du vivre ensemble dépend beaucoup plus d'un mutualisme et d'un coopération que de la soumission des uns par les autres. Ainsi et dans cet esprit, la population d'un pays doit adopter ce principe fondamental du vivre ensemble malgré des visions différentes du mode et du modèle de développement économique et social à adopter pour la nation. Aussi, on ne peut, et on ne doit pas imposer, un modèle socioéconomique à une population souveraine non convaincue, car tout projet qui n'a pas l'adhésion massive du peuple est voué indéniablement à l'échec. Notre pays est depuis son indépendance à la recherche d'une identité sociopolitique. Il est incontestable que les différents dirigeants qui se sont succédé à la barre de gouvernance du pays, de par leur incapacité à trouver le meilleur système de gestion de la nation, se sont mis à appliquer ce qu'on peut qualifier de méthode facile, à savoir le copier-coller, autrement dit calquer des modèles socioéconomiques et politiques sans consultation préalable du peuple, ou du moins le peu de cadres disponibles à cette époque, sur les possibilités d'adaptation de ces modèles, principalement en rapport avec les conditions et les spécificités du pays (terroir, convictions de la population, compétences, richesses naturelles, climat, sol..., etc.). Ainsi et aussitôt devenue une nation indépendante, certains se sont arrogés le droit et les pleins pouvoirs pour diriger le pays et choisir au nom du peuple, comment vivre, produire, consommer..., plus encore se croyant obligés envers certains pays qui nous ont soutenus dans notre révolution contre l'occupant, ils appliqueront leurs systèmes économiques et sociopolitiques, et cela à contresens des aspirations du peuple. C'est ainsi que durant près d'une trentaine d'années on est passés du communisme au capitalisme en passant par le socialisme à l'algérienne... sans percevoir le moindre signe de développement ou de vie meilleure pour une population de plus en plus nombreuse. La nourrissant souvent de slogans vides de sens et de pseudo-patriotisme... Est-ce que ces modèles sociopolitiques étaient efficaces ? L'histoire et tout un chacun peuvent en juger des résultats à ce jour. Certains dirigeants pour aller vite dans leurs politiques de développement, ont opté pour l'investissement dans ce qu'on qualifiait d'industrie industrialisante, or d'un point de vue logique, il est mathématiquement impossible de gravir une échelle par le sommet, on doit l'entamer par la base et marche par marche pour s'assurer de la stabilité de la marche, et éviter un écroulement brutal. Aussi et en cas de mauvais pas, il est plus facile de se rattraper et se reprendre que si l'on tombe de haut. En tous cas, les résultats ne furent pas ceux escomptés, puisque certaines entreprises dépassées sur le plan technologique et la mauvaise gestion, ont été cédées au dinar symbolique durant les années 1990-2000. De plus, de nos jours et malgré une manne financière sans égale depuis l'indépendance, on s'est retrouvés avec une industrie de fabrication clés en main et l'importation des fruits et légumes. Plus encore il est très facile de constater dans nos villes l'anarchie et l'absence de planification architecturale des villes, d'où on retrouve un agencement de hautes et basses constructions de conceptions très variables, ce qui donne à nos villes une conception lugubre ; plus encore l'insuffisance de réseaux routiers et l'absence de plans de circulations affectent ces villes tant sur le plan du ralentissement des activités que par la pollution de l'environnement, impacts sur la santé et même des difficultés de gestion de la vie en communauté et urbanistique. Globalement, le résultat fut celui que l'on connaît actuellement, à savoir les limites des modèles censés provoquer la poussée vers le développement souhaité. Mais le pire c'est qu'ils ont divisé le peuple algérien (socialiste, communiste, capitaliste, islamiste,... riche, pauvre..., etc.) de manière qu'on pourrait presque qualifier d'irréversible qui, rappelons-le pour mémoire, a mis un siècle..., avant de s'unir comme un seul homme contre l'envahisseur colonisateur et d'accéder à l'indépendance, au bout de trente années de résistance, de militantisme et d'une révolution armée au nom d'Allahou Akbar. Il est incontestable que le principe d'une vie en commun est qu'on peut avoir des visions différentes sur le mode et le modèle de développement économique et social à adopter, mais on ne peut et on ne doit pas imposer une identité ou une culture à un peuple. Cependant, les colonialistes et leurs fidèles ouailles sont tenaces, s'ils ne sont pas présents physiquement, ils ont l'art et la faculté de la manipulation des esprits, pour qu'on leur soit dépendants et soumis à leurs modèles politiques, c'est ce qu'on peut qualifier de néocolonialisme, autrement dit, la dépendance de leur mode et leur modèle de vie socioéconomique. Ainsi, en avril 2019 et immédiatement après la vacance de la présidence de la République, des compatriotes géniaux, découvrent (enfin ce qu'on leur a soufflé) la formule magique en mesure de sortir notre nation de la crise politique et socioéconomique, mieux d'accéder au développement...! Ils nous prédisent qu'il suffit d'appliquer la démocratie et la laïcité, et ces deux simples attributs, en remplacement à la RADP et l'Islam (religion et culture de plus de 95% de la population) et tous les problèmes socioéconomiques disparaîtront comme par magie. Plus encore et toujours selon eux, par enchantement notre pays accédera à la modernité et l'aisance...sic. Donc, sans analyses approfondies sur le fonctionnement de ces systèmes dans leurs pays d'origine, ils nous prédisent le développement assuré. Rappelons à ces quidams, que l'Islam est plus que démocrate, en se référant Coran il est écrit : « vos ordonnancements sont soumis à consultation entre vous ». Mais bien sûr qu'on les leurre à loisir depuis notre accession à l'indépendance, car en réalité et à ce jour, sur les 214 pays dans le monde (dont 7 non reconnus officiellement par l'ONU), on ne compte que 7 pays développés ou riches et 20 qualifiés d'émergents, tous les restants sont classés de sous-développés ou en voie de développement , et que le copier-coller de certains pays dits en voie de développement les a enfoncés dans l'endettement et les divisions de leurs populations, c'est le principe de diviser pour régner . Alors la question qui se pose à juste titre, est que visent exactement ces compatriotes visionnaires...? Le prix Nobel, Goncourt,... plaire aux Européens, et autres colonisateurs et ennemies de l'Islam, ou simplement, qu'ils ignorent que dans le monde, les pays qui font semblant d'appliquer ces modèles de gouvernance et de gestion à leurs nations, se comptent sur le bout des doigts d'une main. Plus encore, un seul pays est développé parmi ce nombre, et il le doit davantage au colonialisme et néocolonialisme qu'à leur modèle sociopolitique, il suffit de voir ce qui se passe actuellement dans ce pays pour comprendre les limites de leur modèle. Les deux autres pays qui adoptent ce qu'ils qualifient de laïcité, ils le font, non pas pour des raisons de gestion et de développement socioéconomique de leurs pays, mais beaucoup plus pour gérer la multitude de croyances de leurs populations, d'ailleurs le premier est qualifié d'émergent et le second est le plus endetté au monde. En outre, un pays comme la France qui se prétend laïque, en réalité elle ne l'est que pour la religion musulmane, pour preuve est que leur week-end est dominicale, des vacances sont bel et bien accordées aux fêtes de Noël et Pâques, les clochers sonnent à chaque moment des prières et pendant les fêtes des fins d'années et Pâques, ce qui signifie donc l'application des principes de la religion chrétienne. Ce qui est logique et son droit, étant donné que c'est la croyance de la majorité de sa population. Pour mémoire, ce modèle dit de laïcité est assimilé à de l'athéisme qui admet et autorise tout ce qui est prohibé ou défendu par les religions, et donc le modèle peut se permettre d'imposer par la loi du nombre, des décisions allant même à contresens de ce qui est moral ou naturel... Concernant notre nation, et à mon humble avis, nous avons suffisamment de spécialistes de très haut niveau en mesure, par études et analyses, de nous proposer le meilleur système socioéconomique adoptable à notre pays. Dans cette perspective et succinctement, rappelons que la gouvernance d'un pays devrait se faire globalement sur la base des axes suivants : - En fonction des aspirations et de l'adhésion du peuple aux projets de société et développement qui prévoient la totalité des ordonnancements à mettre en place, permettant l'obtention de la meilleure organisation en mesure de produire et capitaliser biens et services pour la satisfaction des besoins de la population. - Une planification de développement pluriannuelle (plusieurs décennies), en fonction des richesses existantes et celles à créer et à générer... qui prend en considération l'accroissement de la population et l'élévation de son niveau de vie. - De satisfaire et répartir équitablement les biens de consommation et services en fonction des besoins de la population de manière régulière et durable. Ainsi, adopter un système socioéconomique juste, c'est mettre en place une organisation acceptée et appuyée par la majorité des populations qui en seront les véritables acteurs économiques et vecteurs de richesses. En effet, s'ils sont guidés par l'intérêt personnel, ils participeront volontairement au développement socioéconomique du pays, avec tous les impacts positifs sur la nation... En définitive, une politique de développement économique devrait correspondre à la mise en place de règles et de lois qui président à la formation, la distribution et la consommation de richesses, et qui soient adaptés aux us et coutumes de la population du pays. Ce qui engendrera forcément et automatiquement l'adhésion du citoyen à la formation et à la protection des richesses. Et par anticipation, je prédis que la première conséquence positive, serait de ne plus entendre la fameuse réplique « Antaâ El-beylek » du citoyen, en cas de conseil donné pour protéger et préserver les biens publics, étant donné qu'on aura formé un citoyen engagé et responsable. Or, ce qu'on peut noter sur la scène politique est que certains concitoyens continuent dans leurs modes de raisonnements et l'esprit de l'improvisation de solutions pour sortir le pays de l'impasse. Et donc des voix s'élèvent actuellement pour impliquer et associer la diaspora algérienne dans le développement du pays, sujet qui a même fait l'objet d'un point de débat lors de la campagne électorale 2019 pour la présidentielle. Un authentique plan de développement ne doit pas se baser pas sur des idées lancées aléatoirement ou d'improvisations, mais sur des études approfondies et minutieuses prenant en charge le moindre détail des besoins, des disponibilités et des réalisations attendues. Ayant plutôt une connaissance assez précise sur la question, la problématique de développement ne dépend pas uniquement du niveau scientifique du facteur humain, mais de la volonté et des capacités à associer ces cadres scientifiques, pour mémoire actuellement en Algérie les professeurs de très haut niveau de compétence et dans tous les domaines se comptent par milliers et disponibles à aider le pays à se développer, or ils ne sont que rarement consultés, sollicités ou associés aux affaires du développement du pays, pour ne pas dire jamais. Alors que certains suggèrent d'associer les compétences qui se trouvent ailleurs et se sont exilées volontairement, leurs compétences sont visibles car ils exercent dans des modèles socioéconomiques développés et d'un niveau technologique très avancé en comparaison du nôtre. Pour rappel, ces cerveaux et cadres qui se sont expatriés profitant aux pays d'accueil et faisant leur bonheur, se divisent en deux catégories : il y a ceux qui ont choisi l'exil pour une vie meilleure et donc à mon sens, on ne peut compter sur cette catégorie de personnes pour notre développement, vu qu'ils ont préféré leur bien-être à celui de servir, s'engager, se sacrifier et se battre pour aider le pays qui les a formés. La seconde catégorie, se composant de cadres de très haut niveau, mais qui n'ont pas trouvé leur place dans notre pays, en raison de l'inexistence de leurs spécialités, de par leur niveau très élevé, ou mal utilisés, ou encore menacés et donc étaient condamnés soit à la dévaluation ou à l'exil. Cette catégorie qui s'est exilée par dépit, mérite d'être sollicitée et associée au développement scientifique du pays. En mettant à leur disposition cadre et moyens adéquats, leur permettant de s'épanouir et de servir la nation. Spécialement par la formation de nouvelles compétences et en développant les recherches scientifiques innovantes dans les universités et les centres de recherche. En conclusion et pour une meilleurs utilisation des qualifications algériennes, peut-être qu'il est indiqué et conseillé de revenir à l'ancien système de centralisation et gestion des dossiers des cadres et diplômés de haut niveau. Ce qui facilitera la recherche de compétences en cas de besoin pour les hautes fonctions. Effectivement, il fut un temps où les dossiers des cadres de hauts niveaux étaient centralisés et mis à jour annuellement par un suivi et une notation, ce qui permettait de trouver aisément le ou les candidats désirés, pour des postes de responsabilités à pourvoir, au lieu de l'usage de la formule magique et népotique « connaissez-vous untel candidat pour un tel poste ». Concernant la question liée au modèle socioéconomique à adopter pour la nation, et étant donné qu'on est une république démocratique et populaire, le choix devra se faire sur la base : - des aspirations et sollicitations de la population, - de sa culture et croyance, - de son mode et son modèle de consommation, - du mode et du modèle de production des citoyens, - des richesses naturelles de la nation, -de ce qu'on peut réaliser localement de ce qui devrait être importé... Et surtout de se mettre au diapason avec la majorité de la population, car il n'y aura jamais de développement sans l'association de la majorité absolue de la population du pays. Sachant que l'on ne peut donner que ce qu'on maîtrise, donc l'étude de la problématique du développement durable ne devrait être confiée qu'à des spécialistes de haut niveau en économie politique, économétrie, microéconomie, sociologie et les juristes, avec la possibilité de faire appel en tant que besoin et dans tous les cas aux spécialistes dans tous les domaines (agronomie, géologie, technologie, mécanique,... architecture, génie civil... mathématiques, physiques..., etc.) aux fins de mettre en place une politique de développement, qui sera en premier lieu en fonction de nos propres paramètres et moyens, adaptable à notre population et ajustable en tant que besoin. Ainsi, on mettra fin définitivement au copier-coller dans tous les domaines, sachant que ce qui fonctionne bien dans un pays, n'est pas forcément et automatiquement favorable et adaptable à d'autres, la preuve est que les pays les plus développés au monde, même s'ils ont des bases de production et de consommation presque identiques, adoptent des modèles et des superstructures socioéconomiques et de production différentes : démocratique, libérale, fédérative, communiste, socialiste..., etc. *Prof. |