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La balance
commerciale ne raconte qu'une partie du récit des échanges commerciaux entre le
pays et le reste du monde, mais la balance des paiements raconte tout le récit.
Elle dresse un tableau fidèle du commerce extérieur du pays, dans la mesure où il inclut tous les flux de la devise, entrants et sortants, entre l'Algérie (État, entreprises et particuliers) et le reste du monde, résultant des échanges de biens et de services, de revenus et de transferts de capitaux. Alors que le déficit commercial était de ,41 milliards en 2017, le déficit de la balance des paiements était plus élevé et atteignait $ 22,1 milliards contre un déficit de $ 26,03 milliards en 2016, soit une diminution de $ 3,93 milliards. Les importations de services restent l'un des facteurs contribuant au doublement du déficit de la balance des paiements. Ces services qui ne figurent pas dans la balance commerciale sont, généralement, constitués des services d'assurance, de logistique et de transport, d'études et d'expertise, et des honoraires des cabinets d'avocats. Les entreprises, les institutions d'État et les ministères ont généralement, recours à des compétences étrangères pour réaliser des études de marché, des études techniques et autres. Selon les statistiques de la Banque d'Algérie, la valeur des importations de services est estimée à ,182 milliards en 2017 contre $ 10,776 milliards en 2016. En 2018, la Banque d'Algérie suggère que les services resteront au même niveau que les années précédentes, se situant entre $ 10 et $ 11 milliards. À l'instar des importations des biens, des enquêtes ont montré que le pays n'obtient pas le meilleur rapport qualité-prix en termes d'importations de services. D'énormes sommes d'argent ont été gaspillées dans des recherches inutiles, des projets inachevés et des dépenses évitables. En plus d'être facturés des frais plus élevés. Par exemple, Sonatrach a dépensé des sommes colossales auprès des cabinets d'avocats étrangers pour résoudre des litiges internationaux qui auraient pu être évités si les contrats avaient été correctement établis, en premier lieu, Air Algérie a connu des cas similaires. En 2017, L'Agence nationale des Autoroutes (ANA) a dépensé $ 540 millions aux sociétés étrangères pour les services, principalement des études liées au bâtiment et aux travaux publics. Tout le monde sait la disparité entre les études conçues concernant le coût de l'Autoroute Est-Ouest qui avait été estimé à un coût initial de $ 7 milliards, mais cela a fini par coûter presque le double, $ 14 milliards. Outre les factures de services, les transferts de dividendes effectués par des sociétés étrangères, basées en Algérie constituent le 2ème flux de sortie monétaire le plus important. Au cours du 1er semestre de 2018, les sociétés étrangères ont rapatrié $ 2,458 milliards. Pour les entrées financières, elles sont, principalement, représentées par les revenus, provenant des recettes des exportations (principalement du pétrole et du gaz), des transferts de pensions et des transferts de capitaux. Ce dernier est connu sous le nom d'Investissements Direct Etrangers (IDE). De 2001 à 2018, les investissements directs étrangers en Algérie se sont élevés en moyenne de $ 610 millions/an. Pour le 1er semestre de 2018, l'IDE a enregistré $ 631 millions. En 2017, IDE était $ 1,2 milliard, alors que le Maroc enregistrait $ 2,7 milliards, l'Égypte $ 7,4 milliards, l'Éthiopie $ 3,6 milliards et le Mozambique $ 2,3 milliards. Le pays reste l'un des pays les moins attractifs pour les investissements direct étrangers, malgré son énorme potentiel. Il existe des opportunités d'affaires dans presque tous les secteurs, y compris l'Energie fossile et renouvelable, l'électricité, l'eau, la santé, les télécommunications, la formation et training, l'expertise comptable, financier et légal, le transport, le recyclage, l'agroalimentaire, le tourisme, la santé et les soins médicaux, les grandes surfaces et la vente en général,? etc. En outre, nous avons un niveau des coûts très faible, emplacement géographique le mieux approprié, une superficie énorme, des infrastructures raisonnablement adéquates, un pays très sécurisé, nous offrons l'un des meilleurs avantages fiscaux au monde aux Start up compagnies. Nous avons une main-d'œuvre énorme, jeune, raisonnablement qualifiée et très moins coûteuse. En plus le pays dispose d'une diaspora hautement qualifiée, très compétente, très expérimentée, bien connectée, beaucoup de nos immergés sont bien respectés dans des grandes boîtes, universités et centres de recherche, à travers le monde entier, en plus ils sont très fidèles et passionnants d'Algérie. Cependant, alors que le gouvernement invite publiquement de l'IDE, un climat des affaires difficile, un environnement réglementaire incohérent et incertain, des politiques gouvernementales contradictoires, un système bancaire et financier inefficace, une atmosphère d'incertitude et non confiance inimaginable, bureaucratie rigide, corruption propagée à grande échelle et des pressions politiques pour protéger des intérêts particuliers. Tout cela et autres constituent des sérieux obstacles à l'investissement direct étranger. Depuis 2016, le gouvernement a pris des mesures protectionnistes pour réduire les importations en introduisant des licences et en imposant des quotas. Toutefois, les mesures ont eu très peu d'impact et les importations ont diminué d'un pourcentage très modeste de 2,4% de 2016 à 2017 et devraient diminuer de 2 % de 2017 à 2018. Le gouvernement a, donc, élargi les mesures en imposant des restrictions à l'importation des plus de 1.000 produits. Il se prépare, également, à introduire des tarifs de douane additionnels plus élevés sur les importations. La réalité est que la majorité de nos importations sont des produits essentiels ce qui rend la réduction de la facture des importations extrêmement difficile. Même en supposant que ces mesures pouvaient atteindre les objectifs visés, elles ne feraient que nuire à l'économie et aux consommateurs plutôt que de les aider. Cela me rappelle ce que le grand économiste américain, Mr. Milton Friedman (1912-2006), lauréat de prix Nobel, en 1976, a dit un jour: « Nous imposons des sanctions et des blocus à des pays en période de guerre et nous imposons un protectionnisme en temps de paix. Les deux mesures sont égales ». L'importation n'a jamais été un problème, au contraire les importations ont un effet très positif sur l'économie. Elles encouragent la concurrence, améliorent la qualité, garantissent l'approvisionnement des biens et services, offrent plus de choix et à des prix bas aux consommateurs. Elles brisent les monopoles, génèrent des revenus, boostent l'activité économique, motivent et augmentent la consommation qui est le moteur de la croissance économique. Le problème est quand on manipule les importations et qu'on leur donne des avantages économiques et para-économiques pour servir des intérêts personnels au détriment de l'investissement et aux activités de production. Donc là, le problème est le choix pris et le comportement pas l'importation. Je suis persuadé qu'un grand nombre de nos importateurs ont été poussés au secteur des importations après avoir été chassés des activités d'investissements et de production par le système administratif, bancaire, fiscal, réglementaire et même social et culturel. Il serait mieux pour le gouvernement s'il se concentrait sur l'élimination de la majoration des factures, les manipulations des importations, les fausses déclarations, le gaspillage, la surconsommation, le surcoût, et rationaliser les dépenses publiques comme des solutions urgentes afin de freiner la sortie de la devise de pays. En même temps, penser sérieusement, long et dur à : - Etablir un modèle économique adéquat, résilient, durable et écologique (Green and sustainable economy), en considérant l'environnement et le bien-être de la société, au lieu de l'obsession de la croissance économique. - Construire une économie qui sert l'ensemble de la société et pas les privilèges, une économie basée sur la bonne gouvernance, la moralité et l'éthique, les connaissances, sciences et le savoir et la concurrence loyale. - Créer un climat transparent, sien, ouvert, libre, et surtout inclusif et pas exclusif qui renforce la confiance et la certitude des opérateurs économiques. - Garantir une protection des consommateurs et un traitement juste et égal des opérateurs économiques, en commençant par leur faire confiance pour gérer leurs propres affaires sans les perturber par des règlements ambigus et incertains, politiques contradictoires et incohérents. - Etablir des institutions compétentes, conception des politiques cohérentes et construire des systèmes modernes, forts et bien structurés, orientés par les besoins des opérateurs économiques et pas l'administration bureaucratique. - Imposer des comportements responsables et honorables. |